Cristeros (4) - nous avons vu le film... - France Catholique
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Saint Benoît, un patron pour l'Europe
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Cristeros (4) – nous avons vu le film…

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Certains épisodes historiques peu connus nous apprennent beaucoup sur l’homme et sa faculté de résistance à l’oppression, surtout lorsque l’essentiel est en jeu.

Au Mexique, en 1926, le président Callès interdit toute pratique religieuse dans le pays. Mais cela ne trouble guère le père Christopher, qui continue à célébrer la messe dans son église, avec l’aide du jeune José, qu’il a pris sous son aile. Tandis que les catholiques se ré­voltent, en particulier les paysans, le père Christopher est brutalement arrêté et exécuté sous les yeux horrifiés de José. La répression étant de plus en plus violente, la résistance s’organise, mais elle manque d’un vrai chef militaire. Ce sera le général Enrique Gorostieta, un athée épris de liberté, dont la femme est très croyante. Bientôt, les combattants sont appelés Cristeros, et ils meurent en criant « Viva el Cristo Rey  ».

Cet épisode tragique et authentique est assez peu connu des Français, même si l’Américain John Ford s’en était inspiré pour un très beau film Dieu est mort (1947), qui occultait cependant que l’action se passait au Mexique. En reconstituant cette lutte héroïque de simples paysans qui ont défendu leur liberté et leur foi les armes à la main, Dean Wright, très brillant spécialiste des effets spéciaux (Le seigneur des anneaux, Le monde de Narnia), signe son premier film comme réalisateur. Et c’est une histoire magnifique qu’il raconte, en s’attachant à différents personnages historiques, tels le jeune José Luis Sanchez, un martyr récemment béatifié par Benoît XVI, ou Enrique Gorostieta, qui dirigea les Cristeros et parvient à transformer ces groupes de paysans en une véritable armée.

C’est à la fois passionnant et très émouvant de suivre cette histoire héroïque, et l’on découvre, au détour de quelques scènes, le jeu trouble et cynique des États-Unis, qui veulent protéger leurs intérêts pétroliers, ainsi que l’étonnant silence de Rome. L’interprétation, dominée par Andy Garcia, est excellente, et l’on retrouve avec émotion le grand Peter O’Toole dans un de ses derniers rôles. Mais il est dommage que la réalisation soit un peu lourde et trop sage, et la musique si envahissante. Des réserves mineures pour un film poignant.

Comment oublier le visage lumineux du jeune martyr qui, à l’image du vieux prêtre, préfère la mort au reniement de sa foi ? Chacun des personnages, à sa façon, exprime une foi profonde et une belle détermination à la défendre, quelles qu’en soient les conséquences. Mais les images des profanations des églises sont toujours pénibles à regarder, tout comme celles des tortures infligées au jeune José. L’art de la suggestion est bien difficile à pratiquer…

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=186124.html

Cristeros (3)

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Drame mexicain (2012) de Dean Wright, avec Andy Garcia (Enrique Gorostieta), Oscar Isaac (Victoriano Ramirez, dit « Quatorze »), Mauricio Kuri (José Luis Sanchez), Eva Longo­ria (Tuli­ta Gorostieta), Ruben Blades (le président Callès), Bruce McGill (le président Coolidge), Peter O’Toole (le père Chris­topher), Catalina Sandino (Adriana), Bruce Greenwood (l’ambassadeur Dwight Morrow) (2h23). (Grands adolescents) Sortie le 14 mai 2014.