Confiteor : un roman « total » - France Catholique
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Confiteor : un roman « total »

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Les jurés des prix littéraires attribués à l’automne commencent à s’agiter et il est donc encore temps de donner mon coup de cœur pour cette rentrée : le roman que j’ai choisi est espagnol et pour être plus précise, écrit par un Catalan, Jaume Cabré ; avec ses presque 800 pages, il fait son poids !

Autant dire qu’il est impossible à lire en quelques jours, même par des lecteurs boulimiques, et qu’il est même fortement déconseillé de sauter des pages, au risque d’y perdre son latin ; l’avantage aussi est qu’il peut occuper plusieurs jours, voire quelques semaines, sans qu’on ait l’impression de perdre son temps en frivolités ; car Confiteor est un roman complexe, qui brasse à la fois la vie intime d’un homme, l’histoire, l’esthétique et la question du pardon; le narrateur, Adria, décide de prendre la plume avant de perdre complètement la mémoire, pour dire ce qu’a été son existence ; il s’adresse à la seule femme qu’il a aimée mais qui ne lira jamais ce texte dense et émouvant, la confession d’un homme savant, violoniste virtuose et qui en même temps traine depuis l’enfance la blessure de ne jamais avoir été aimé pour lui-même.

Le passé et le présent se mélangent sans cesse et Jaume Cabré ne cesse de tirer le fil qui emmène son lecteur toujours plus loin : l’Inquisition, la Shoah et l’après-guerre, le franquisme y figurent et le miracle est que le lecteur ne se perde pas mais au contraire avance de plus en plus ému par l’histoire de cet homme, livré à sa solitude. Que devient un homme, déserté par sa mémoire ? Est-il un autre ou bien le même ? C’est aussi la question abordée par ce magnifique roman qui peut rejoindre au cœur de leur vie les hommes et femmes d’aujourd’hui.