Choix du sexe par avortement - un viol des esprits. - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

Choix du sexe par avortement – un viol des esprits.

Traduit par Pierre

Copier le lien

Ce projet de loi a été qualifié de « premier petit pas  » sur la législation relative à l’avortement: protéger la vie du nouveau-né ayant survécu à un avortement. La loi a été finalement adoptée en 2002 avec l’intitulé: « Born-Alive Infants Protection Act » [Loi de protection des enfants survivant à un avortement].

Les défenseurs du « droit à l’avortement » y ont vu l’amorce d’un plan d’attaque contre ce « droit »; c’était bien le cas. Mais les partisans de l’avortement étaient mis au défi d’expliquer selon quels principes ils justifieraient leur vote contre un texte destiné à protéger la vie d’un nouveau-né.

Nos opposants étaient choqués par notre audace à leur poser ce genre de questions, ou à les harceler par nos questions incessantes. Persistant au fil des années à esquiver les questions morales essentielles, ils allaient se rabattre sur les argumentaires visant à défaire le véritable acte de raisonnement moral.

Ils ne se trompaient pas en nous soupçonnant de vouloir diluer le sens du « droit d’avorter », avançant pas à pas. Mais même s’il en était ainsi, de quel droit permettraient-ils qu’on tue un nouveau-né ?

En fait nous irions étape après étape, et à chaque avancée nous demanderions à la gauche de respecter les principes qu’elle-même avait inclus dans la loi. Si la discrimination envers les handicapés est injuste, au nom de quel droit tuer un enfant trisomique dans le sein de sa mère ?

À chacune de nos avancées, à chacune de nos questions, les promoteurs de l’avortement réagissent avec une colère grandissante: selon leur raisonnement, l’avortement se pratique dans l’intérêt des femmes et de leur « santé reproductive », et donc chaque défi leur confirmait le caractère néfaste de ceux qui trouveraient un moyen astucieux de déposséder les femmes de ce droit.

On a entendu les mêmes clameurs offensées lorsque le Comité des Lois à la Chambre des Représentants a abordé une nouvelle étape législative fondamentale: le projet d’interdire l’avortement choisi en raison du sexe du fœtus. L’idée du « Prenatal Nondiscrimination Act » [Loi interdisant la discrimination prénatale] flottait dans l’air depuis des années, et elle est revenue cette année grâce à la ténacité de Trent Franks (Républicain, élu de l’Arizona), président de la sous-commission chargée de la Constitution, et de son redoutable et indéboulonnable conseiller Jacki Pick.

Il est est plus qu’évident, chez nous [aux US] comme de par le monde, qu’avec la généralisation de l’échographie — et donc la possibilité de détecter le sexe de l’enfant dans sa mère — il y a une nette préférence pour avoir un fils et avorter une fille. Il en résulte un déséquilibre flagrant dans le ratio filles / garçons, avec des effets dévastateurs.

Nicholas Eberstadt, qui a consacré sa carrière à la démographie, a remarqué que « les avortements pour choix du sexe ont abouti à une guerre mondiale contre les petites filles.» La situation est tellement aiguë que l’Inde, la Grande Bretagne, et même la Chine, ont interdit les avortements pour choix du sexe. Mais ces lois sont médiocrement appliquées, et, bizarrement, des femmes viennent aux États-Unis se faire pratiquer ce genre d »avortement tardif interdit même en Orient.

On a bien vu des féministes, telle Mme Mara Hvistendahl, cerner l’ampleur du problème, avec un sens marqué de la « gravité » de l’acte, tuer des enfants dans le sein de leur mère parce que ce sont des filles. Mais au lieu d’appuyer une restriction à de tels avortements, elle s’acharne contre un obscur professeur de la Faculté d’Amherst, qu’elle accuse d’être la mauvais génie animant pas à pas cette stratégie anti-avortement.

Nous le savons bien, les féministes Américaines de gauche n’approuveront aucune tendance à interdire l’avortement pour choix du sexe de l’enfant. Le motif est simple: admettre qu’un motif d’avortement puisse être jugé mauvais ou injustifié ouvrirait une brèche dans le mur légal qui défend le droit d’avorter n’importe quand, et pour n’importe quel motif. Ce serait le début de la fin, car ouvrant le domaine législatif à tous les cas d’avortement qui seraient injustifiés, et dont l’interdiction serait alors justifiée.
Le projet « Born-Alive Infants Protection Act » [Loi sur la protection des survivants à un avortement] a été présenté à la Chambre des Représentants le 31 mai, et aussitôt le cérémonial des objections morales s’est installé: c’était encore, comme on l’a entendu, une tentative pour restreindre le droit d’avorter. Mais comment donc « l’intérêt des femmes » pouvait-il être invoqué pour justifier la mise à mort à grande échelle de futures femmes ?

Et encore, à part la « perte » de millions de femmes dans le monde, de milliers de femmes aux États-Unis, en quoi n’est-il pas criminel de tuer des bébés pour la simple raison que ce sont des filles — sans compter le nombre de personnes qui pratiquent cet assassinat ?

Le député Jerry Nadler et les Démocrates ont traité les Républicains d’hypocrites parce qu’ils ne voteraient pas d’autres projets de lois plus à gauche, accordant des avantages aux femmes — comme s’il fallait acheter le droit d’interdire l’assassinat de femmes au prix de subventions supplémentaires à des groupes féministes.

Le projet « Born-Alive Infants Protection Act » [Loi sur la protection des survivants à un avortement] a été soutenu par 226 Républicains et 20 Démocrates; 161 Démocrates et 7 Républicains ont voté contre. Mais pour des raisons que nous développerons plus tard, le projet a été soumis à des règles imposant une majorité des deux tiers. C’était d’évidence un galop d’essai. Mais ce qu’on en peut conclure, c’est que les esprits se sont tordus au cours de ces dernières années, les gens se dispensent désormais des arguments de la morale.


Hadley Arkes, professeur à la faculté Amherst, et Directeur du Centre de Jurisprendence de la Loi Naturelle de Clermont, à Washington.

— –

En Inde, des femmes protestent contre l’avortement sélectif.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/sex-selective-abortions-and-the-twisting-of-souls.html