Bulletin Acip n° 1187 du lundi 21 avril 2008 - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Bulletin Acip n° 1187 du lundi 21 avril 2008

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© ACIP – Analyses – Commentaires – Informations – Perspectives

Evénement – 1
par Serge Plenier

Lycéens : après les manifestations

Les vacances scolaires n’auront visiblement pas calmé la colère des lycéens. Alors que certaines académies s’apprêtent à reprendre le travail, les manifestations se suivent et se ressemblent, tandis que la dernière rencontre entre Xavier Darcos, ministre de l’Education, et les représentants des manifestants s’est soldée par un échec.
De quoi s’agit-il ? simplement de la suppression de 8.500 postes d’enseignants dès la rentrée prochaine. Le chiffre peut paraître important, mais il l’est beaucoup moins si on le compare aux 500.000 professeurs de l’Education nationale. De plus, selon le ministre, sur les 8.500 postes, 5.000 seront compensés par des heures supplémentaires tandis que les 3.500 restants correspondent à la baisse du nombre de lycéens (40.000 en moins pour l’année scolaire 2008-2009). Arithmétiquement parlant, on pourrait parler d’une opération à somme nulle.
Pourtant, les lycéens n’ont pas tort d’avoir peur. Derrière les chiffres rationnels se trouve toujours une réalité bien plus complexe. Il s’agit ici moins de chiffres que de répartition. Les nominations obéissent souvent à des logiques bien particulières où le choix (légitime) des enseignants n’est jamais absent. On trouvera nécessairement des classes surchargées dans certains établissements. La répartition rationnelle des professeurs n’est guère évidente dans une administration aussi lourde que l’Education nationale. Le fragile équilibre existant peut être facilement compromis.
Les lycéens savent que c’est aujourd’hui que se joue leur avenir, et ils en ont conscience, c’est ce qui explique la virulence de leur mouvement. Mais on aimerait que leurs craintes se portent aussi sur la valeur de cet enseignement. Comme l’a rappelé Xavier Darcos en Alsace, lundi dernier, le problème ne se limite pas aux seuls effectifs enseignants, loin de là. S’ils travaillent beaucoup, les lycéens français sont à la traîne en matière de réussite scolaire : sur les 30 pays de l’OCDE, ils se situent au 27ème rang. Un tel chiffre devrait susciter de sérieuses remises en cause.
Le nombre des professeurs est une donnée importante pour la bonne marche d’un système scolaire, mais il n’est pas la seule. Refaire de notre éducation nationale un instrument d’excellence demande une véritable remise à plat, non seulement en termes de moyens humains, mais aussi en termes de pédagogie. Si les lycéens comprennent cela, leur mouvement n’aura pas été totalement inutile.


L’evénement-2
par Jean Étèvenaux

Sarkozy, un an …

D’un côté, le président du Sénat Christian Poncelet et l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin sont envoyés en Chine pour renouer avec un pays qui ne craint pas d’organiser des manifestations jusqu’au cœur de la capitale — entre 5 000 et 10 000 Chinois place de la République le samedi 19 avril — et de faire défiler chez lui des banderoles sur lesquelles Jeanne d’Arc est traitée de « prostituée » et Napoléon présenté comme un « pervers ». De l’autre, la France semble s’enfoncer dans la morosité et le désenchantement. Alors que, il y a un an, le 22 avril, Nicolas Sarkozy arrivait largement en tête au premier tour de l’élection présidentielle pour, quinze jours plus tard, enlever sans conteste l’Élysée, l’état de l’opinion publique demeure toujours défavorable.
Le premier sondage réalisé par l’institut Viavoice pour Libération du 21 montre que 59 % des Français considèrent la première année du quinquennat comme « plutôt un échec » — contre 20 % qui l’estiment « plutôt un succès ». Les orientations politiques du président sont rejetées par 55 %, la gestion de sa majorité par 51 %, son style par 54 % et aussi bien sa médiatisation que ses résultats par 67 %. Une autre enquête, réalisée par l’Ifop pour Le Journal du Dimanche du 20, établit que seulement 21 % des personnes interrogées jugent que son action a permis d’améliorer la situation du pays — 79 % n’y voyant aucun effet bénéfique. Sa cote de popularité baisse encore d’un point en avril par rapport à mars, avec 36 % d’opinions favorables.
Le chef de l’État contre-attaque le 24 avril à la télévision. Son but est de montrer qu’il tient les rênes pour mener à bien les engagements de réforme pris pendant la campagne présidentielle et réaffirmés à de nombreuses reprises depuis. Mais Édouard Balladur, qui sait combien il est difficile d’avancer dans un pays où « on a voulu faire croire aux Français que les droits acquis étaient intangibles » — on pense aux dernières manifestations de la Cgt dans les villes portuaires ou aux défilés des lycéens — demande « à faire les choses au bon rythme et à bien les expliquer aux Français » en prenant garde au « sentiment d’une certaine surabondance ». Réaliste, l’ancien Premier ministre ajoute que « tous les Français devront faire des efforts ».
Il n’y a donc pas que la météo qui soit pourrie en ce printemps. Les multiples catégories socio-professionnelles et les diverses tranches d’âge ne voient plus sur quoi s’appuyer et sur quoi compter. Les médias les promenant d’apitoiements sur les auteurs d’euthanasie en indignations sur le sort des sans-papiers, les Français sont pris dans une sorte de vertige où ils ne savent plus où se trouve leur place — d’autant que la culpabilisation continue d’être agitée, que ce soit à l’occasion de la mort d’Aimé Césaire ou des difficultés alimentaires mondiales. Alors, si, en plus, on donne l’impression qu’on va toucher aux allocations familiales, à la carte de réduction de la Sncf pour les familles nombreuses ou au repos dominical…


Santé
par Jacques Duconseil

Traitement de choc pour les hôpitaux ?

Les hôpitaux publics sont bien malades à en croire le président de la République, dans son discours de Neufchâteau, le jeudi 17 avril : les nouvelles médications qu’il prescrit vont-elles le guérir ? Le diagnostic en tout cas est sévère : les établissements publics de santé sont au bord de l’asphyxie financière avec près de 500 millions d’euros de déficits cumulés en 2007. Les maires des villes moyennes avaient exprimé en septembre 2007, lors de leurs assises de Chambéry, leur inquiétude face à la diminution de l’offre sanitaire hospitalière dans leurs communes. Nicolas Sarkozy les a-t-il rassurés ? Gérard Larcher, qu’il avait chargé d’une mission sur l’hôpital, se veut apaisant à propos de la future loi sur la modernisation des soins prévue pour cet automne. Il souligne notamment : « sur un territoire donné, il y aura un hôpital de référence qui sera le lieu des compétences médicales obligatoires qui travaillera en coopération avec les hôpitaux locaux » (Le Monde, 10 avril 2008). En fait, l’hôpital local répondra essentiellement aux besoins en gériatrie et offrira des consultations spécialisées là où le secteur privé ne peut satisfaire suffisamment la demande.
La réforme à venir devra également s’intéresser aux médecins hospitaliers qui quittent de plus en plus souvent les établissements publics pour le privé en raison de rémunérations qu’ils jugent trop faibles. Pour y remédier, Gérard Larcher préconise un système de rémunération à part fixe d’une part et à part variable d’autre part en fonction du niveau de leur activité et des contraintes professionnelles qu’il subissent.
Enfin les cliniques privées se verront proposer un contrat de service public pour qu’elles puissent participer aux urgences et à l’accueil des plus démunis avec un soutien financier de l’État. Elles auront ainsi toute leur place dans l’offre de soins notamment là où les services d’urgence sont éloignés de l’hôpital local qui n’en dispose pas.


Finances locales
par Adrien Boros

Combien coûte la voirie ?

« On paie trop d’impôts. Ils n’arrêtent pas d’augmenter. A quoi peut bien servir tout cet argent ? De toute manière il est mal employé… » Tout le monde est bien d’accord, mais on entend aussi nos concitoyens, surtout dans les réunions publiques locales, regretter l’absence ou le peu d’entretien de la voirie par exemple : les trous non rebouchés, les passages piétons non peints, la faiblesse de l’éclairage public, une mauvaise signalisation, etc.
Et bien combien cela coûte la voirie justement ?
En milieu urbain dense, environ 10 euros par m2 et par an. C’est-à-dire, pour une voirie de 10 m de largeur (cela s’entend entre les deux limites de propriété, trottoirs compris donc), 100 euros du m linéaire.
Le calcul est vite fait : prenons une voie moyenne de 300 m de longueur : cela revient à 30 000 euros par an. Une commune qui a 30 kilomètres de voirie paiera 3 millions d’euros chaque année !
20% iront à l’éclairage public (consommation d’électricité, contrôle, entretien et remplacement des candélabres), 3% aux espaces verts (petites jardinières de rue, plantations d’alignement, élagage, arrosage…), 30% au balayage et nettoyage, 30% pour la voirie elle-même (chaussée, trottoirs, bordures et caniveaux, « mobilier » urbain : bancs, corbeilles, signalisation, etc.), 17% pour l’assainissement de la part des eaux pluviales dues à la voirie (création et entretien des conduites et traitement).
L’assainissement général ou le ramassage des ordures, qui sont traités très différemment d’une communauté à l’autre, les autres réseaux (gaz, électricité, téléphone, fibre optique…) qui sont gérés par des concessionnaires et facturés directement aux clients et, enfin, le réseau d’alimentation en eau potable, dont les coûts dépendent beaucoup du nombre d’abonnés, n’ont, bien entendu, pas été pris en compte.
Bien sûr, en milieu urbain moins dense ou en milieu rural, certains postes seront sérieusement revus à la baisse : moins d’éclairage public, de balayage et lavage des voies, absence de réseau d’assainissement pour les eaux pluviales viaires, tout ceci ayant une incidence immédiate facilement quantifiable sur les budgets communaux.
En tout cas, dorénavant, et quel que soit le montant de ce poste sur le total de nos impôts, on aura au moins une idée de ce à quoi il correspond…


Francophonie
par Henri Senghor, Ambassadeur honoraire du Sénégal, neveu du Président Senghor

Aimé Césaire

Aimé Césaire, homme politique et poète, chantre de la négritude, était né en 1913 à la Martinique et il y est mort le 17 avril 2008. On parle de l’enterrer au Panthéon avec les gloires nationales.

Senghor l’appelait un homme de « terminaison » pour dire qu’il achèverait ce qu’ils avaient entrepris ensemble. La voix de cet homme, immense poète des Antilles et « poreux à tous les souffles du monde », un verbe haut et fort, éveilleur de conscience des identités noires, s’est éteinte.
C’est, si je me souviens bien, en 1962, dans la douceur d’un été romain, que je le rencontrais pour la première fois à l’Ambassade du Sénégal en Italie. Il était accompagné d’Alioune Diop, apôtre de la culture noire, le fondateur de « Présence Africaine » et de Jacques Rabemananjara, le grand poète malgache, son ami. Ensemble, ils venaient lancer l’association des Amis Italiens de « présence Africaine » qu’allait tout naturellement présider Marcella Glisenti, traductrice des « Lettres d’hivernage », un des recueils de poésie de Léopold Sédar Senghor, aujourd’hui disparue.
Césaire m’avait pris en sympathie, reportant sans doute vers moi son affection pour mon parrain, leur adolescence confondue et leurs rêves partagés. C’est dans ces circonstances qu’il m’offrit son recueil « Cadastre », ce livre qui, écrivait-il, « tache de devenir le cadastre de mon domaine poétique ».
Symbole d’éminente dignité humaine, profondément attaché à sa terre natale et respecté dans le monde entier pour son ouverture au dialogue des cultures, il disparaît en laissant un vaste héritage aux générations futures. A nous de le saisir pour l’approfondir et le faire fructifier au soleil de nos espérances.


Mémoire
par Jean-Gabriel Delacour

Le bicentenaire de Napoléon III

On sait les Français fâchés avec leur Histoire. La date du 20 avril aurait pourtant pu donner lieu, sinon à une de ces commémorations officielles qui ne peuvent se dérouler que si la gauche leur donne un appui enthousiaste, au moins à un rappel de la naissance d’un homme qui a profondément marqué le XIXe siècle, Napoléon III. Car, contrairement à sa légende noire, le deuxième Bonaparte a été un grand homme d’État.
Certes, il est facile de relever ses échecs et ses erreurs. Victor Hugo — qui ne lui avait pas pardonné son refus d’un poste ministériel — et Émile Zola — qui reconnut ensuite s’être fourvoyé dans ses appréciations — ont établi tout ce qui peut prêter à contestation, du coup d’État du 2 décembre 1851 à la défaite de Sedan le 2 septembre 1870 en passant par les fortunes accumulées par certains grands bourgeois. On ne manque pas d’y ajouter le dramatique échec de l’expédition mexicaine, les hésitations italiennes et la faiblesse non seulement militaire mais diplomatique face au génial stratège que fut Bismarck.
Du coup, on oublie tout le côté positif, qui demeure le plus important, car il manifeste l’entrée de la France dans la modernité. Ce n’est pas un hasard si le neveu de Napoléon Ier aura été, au XIXe siècle, à la fois le seul chef d’État français élu au suffrage universel et celui resté le plus longtemps au pouvoir. Il a également porté le rayonnement du pays à un niveau tel que la « fête impériale » qui sert souvent à le brocarder a amené toute l’Europe à avoir les yeux rivés vers Paris, capitale diplomatique, économique, intellectuelle et artistique du continent.
Si son oncle avait réorganisé la France au lendemain des convulsions révolutionnaires, Napoléon III lui a donné les moyens de tenir sa place dans le nouveau siècle. Les transformations économiques — grandes banques de dépôt, nouvelles communications et libre-échange — se sont doublées d’une attention concrète aux questions sociales qui permet aujourd’hui à l’historien Jean Tulard d’affirmer qu’« aucun gouvernement n’a fait autant pour le monde du travail avant le Front populaire ». Déjà au XIXe siècle, l’ancien républicain Émile Ollivier notait que sa « préoccupation principale » avait été « d’améliorer la situation matérielle et morale des masses et de les affranchir de leurs servitudes traditionnelles ».
Enfin, il est juste de ne pas oublier que le souverain est aussi profondément intervenu dans l’évolution politique intérieure. Le Second Empire s’est libéralisé parce qu’il a voulu la mise en place d’un véritable système parlementaire. Certes, les contradictions n’ont pas manqué dans son comportement, mais ce n’est pas une raison suffisante pour n’en voir que les aspects sombres.
Il existe pourtant de bons ouvrages consacrés au dernier empereur des Français et accessibles au grand public. Pour la période récente, les premiers ont été ceux de Louis Girard (Napoléon III, Fayard, Paris, 1986 [réédité chez Hachette en 1993], 560 pages) et de Philippe Seguin (Louis Napoléon le Grand, Grasset, Paris, 1990 [réédité chez Le livre de poche en 1992], 456 pages). Ces toutes dernières années, on peut relever ceux d’Éric Anceau (Napoléon III. Un Saint-Simon à cheval, Tallandier, Paris, 2008, 752 pages), de Lucian Boia (Napoléon III, le mal aimé, Les Belles-Lettres, Paris, 2008, 240 pages), de Jean Étèvenaux (Napoléon III, De Vecchi, Paris, 2006, 192 pages), de Raphaël Lahlou (Napoléon III ou l’obstination programmée, Bernard Giovanangeli éditeur, Paris, 2006, 226 pages) et de Pierre Milza (Napoléon III, Perrin, Paris, 2004, 706 pages).


Humeur
par Erwan Violin

Eurovision

L’honneur est sauf, ou presque. Sébastien Tellier rajoutera quelques mots en français dans la chanson en anglais qu’il doit chanter à Belgrade, lors du concours de l’Eurovision, au nom de la France.
On peut à bon droit s’indigner de voir la France représentée par une chanson en anglais. Après tout, de Piaf à Brassens et Brel, la chanson francophone n’a pas précisément démérité. La langue de Molière se coule aisément dans tous les rythmes et peut exprimer tous les sentiments et toutes les subtilités.
Et puis le français est aussi la langue d’une partie non négligeable des Belges, des Luxembourgeois, des Monégasques et des Suisses (sans parler des Valdôtains en Italie). Privilégier l’anglais paraît plus une affaire de marketing qu’autre chose.
Bien sûr, il ne s’agit pas de faire du concours de l’Eurovision un grand moment de la culture, mais la présence de la langue française doit y avoir une place légitime, même symboliquement. C’est à de tels retraits, si minimes qu’ils soient, que l’on s’aperçoit qu’une langue peut être menacée.


Théâtre
par Pierre François

Chevallier et Laspalès

Celui qui les a vus dans les publicités télévisuelles a mesuré l’étendue de leur talent. Dans Le Banc(1), Chevallier et Laspalès utilisent le même registre vocal que celui qui a été vulgarisé par la Matmut. Autrement dit, cette pièce fonctionne comme un spectacle de duo comique auquel on aurait rajouté un décor (luxueux) et des costumes. On relève un suspens intéressant à connotation fantastique avec le banc de piano qui se rétrécit insensiblement et les airs de Rostropovitch que l’un des deux compères est seul à entendre. Il y a également un portrait d’agent artistique, à la fois en nuance et bien campé. Enfin, outre les répliques dont le mérite est de faire rire un public acquis d’avance, on en goûte un certain nombre, dont le ressort est régulièrement dans la répétition méditée, voire le silence précédant la réponse. Ainsi lorsque l’un énonce « les gens simples ne sont pas compliqués » et que l’autre attend une seconde avant de répondre « non » d’un air pénétré, on ne peut qu’apprécier le procédé, même si on finit par en prendre l’habitude. D’autres répliques ont un humour fondé sur une observation clinique de la nature humaine. C’est le cas lorsque l’un des deux quinquas son attirance pour une élève de dix-neuf ans. « J’ai envie d’Élodie », avoue-t-il à l’autre, qui lui répond : « Tu dis ça pour frimer, tu aimerais avoir envie d’elle ». Mais ces moments sont un peu trop rares.

(1) « Le Banc », avec Philippe Chevallier et Régis Laspalès. Au Théâtre Montparnasse, 31, rue de la Gaîté, 75014 Paris. Tél. 01.43.22.77.74.


Livres
par Catherine Pauchet

Il faut fermer les écoles maternelles

Les écoles maternelles ne sont plus ce qu’elles étaient. Véritable exception pédagogique – elles n’existent en effet que chez nous – elles ont au fil du temps perdu de vue leur mission éducative pour devenir, comme chez la plupart de nos voisins, une halte-garderie bien pratique et surtout gratuite. Inspecteur général de l’éducation nationale, Julien Dazzay, dresse un tableau critique de la situation. Non seulement nos écoles maternelles sont peu productives (une heure d’apprentissage pour sept heures trente de présence), mais elles nous coûtent une petite fortune en mobilisant des milliers d’enseignants formés et rémunérés à bac + 5 qui sont en réalité chargés d’effectuer des tâches dévolues aux nounous. Julien Dazzay propose quelques pistes d’action pour rendre utiles ces premières années d’école.
« Il faut fermer les écoles maternelles », Julien Dazzay, Michalon, 110 p., 19 €.

Revue

« La Revue »

Une nouvelle revue littéraire vient de naitre. Intitulée « La revue » tout simplement, ce magazine grand format fait la part belle aux essais et aux nouvelles rédigés par de jeunes et nouveaux auteurs. Au sommaire de ce premier numéro : une évocation de Mai 68 avec des interviews et des témoignages (Michel-Antoine Burnier, Jean-Charles de Castelbajac…), les meilleures feuilles du livre de Brian Epstein sur les Beatles…
« La Revue », n°1, éditions Scali, 96 p., 15€. En kiosque.

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Cinéma
par Marie-Christine Renaud-d’André

27 robes

Les mariages n’ont plus aucun secret pour Jane, qui a déjà été demoiselle d’honneur à 27 reprises. Lorsque ses amies qui vont se marier sollicitent son aide pour préparer la cérémonie, elle répond toujours très présente. Et si elle est encore célibataire, c’est parce qu’elle n’a jamais osé avouer à son patron, George, qu’elle l’aimait. Un jour, sa jeune sœur, Tess, débarque à New York et tombe amoureuse de George !
Cette pure comédie romantique séduira certainement, car l’on retrouve tous les ingrédients qui font la popularité du genre : des romances contrariées, la quête du grand amour, les déboires sentimentaux… Katherine Heigel, qui tient le rôle d’Izzy dans la série «Grey’s anatomy», déploie son charme d’ingénue qui lui va si bien. Tout cela est bien conventionnel, mais il faut avouer qu’un peu de légèreté fait parfois du bien.

Comédie romantique américaine (2007) d’Anne Fletcher, avec Katherine Heigl (Jane), Malin Akerman (Tess), James Marsden (Kevin), Judy Greer (Casey), Edward Burns (1h40). (Adolescents). Sortie le 23 avril 2008.

Ulzhan

Un Français ayant perdu sa femme et ses deux enfants, lors d’un accident de voiture, se rend au Kazakhstan pour mieux se perdre… Cette œuvre à l’esthétisme troublant se présente comme un voyage introspectif à la fois douloureux et salvateur. Après un début hésitant, elle prend une amplitude déchirante au cœur de ces paysages à la beauté inouïe. L’amour et la beauté offriront au héros un souffle de vie.

Drame franco-germano-kazakh (2007) de Volker Schlöndorf, avec Philippe Torreton (Charles), Ayanat Ksenbai (Ulzhan), David Bennent (Shakuni) (1h45). Scénario de Jean-Claude Carrièrre (Adultes).
Sortie le 23 avril 2008.

Ca$h

Ca$h, un arnaqueur élégant et rusé, veut venger la mort de son frère, tout en cherchant à échapper à la surveillance de la police. Les amateurs de film d’arnaque seront aux anges avec ce divertissement soigné et classieux où l’on retrouve toutes les figures du genre, de l’arnaqueur aux ripoux. Éric Besnard prend un malin plaisir à jouer sur les apparences et à multiplier les fausses pistes jusqu’à la surprise du dénouement. Les personnages évoluent, comme il se doit, dans des décors luxueux et sont interprétés avec bonheur par une pléiade de talentueux comédiens.

Policier français (2007) d’Éric Besnard, avec Jean Dujardin (Ca$h), Jean Reno (Maxime Dubreuil), Valeria Golino (Julia), Alice Taglioni (Garance), François Berléand (François), Caroline Proust (Léa), Clovis Cornillac (Solal), Samir Guesmi (Fred, le marin), Jocelyn Quivrin (Lebrun) (1h40). (Adolescents). Sortie le 23 avril 2008.

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D’un jour à l’autre

France
Politique
Le Président de la République a invité le 16 avril les membres du gouvernement à faire preuve de « loyauté » et de « solidarité ». Il a reçu le 18 avril l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin pour évoquer la prochaine présidence française de l’Union européenne. Il devait répondre aux questions des journalistes sur TF1 et France2 le 24 avril.

Bayrou
Le président du Modem, François Bayrou, a affirmé le 13 avril que l’Elysée menait des manoeuvres contre son parti pour « mettre fin au pluralisme » du système politique français ; cette intervention faisait suite à la prise de distance des sénateurs Jean Arthuis et Michel Mercier ; une réunion du bureau de l’UDF devait préciser le 16 avril ses relations juridiques avec le Modem.

Parti socialiste
Ancien ministre et ancien collaborateur de François Mitterrand, le sénateur Michel Charasse a été suspendu du parti socialiste le 15 avril avec 17 autres conseillers généraux du Puy-de- Dôme pour avoir soutenu un président non choisi par les militants.

Marseille
A la suite d’une mésentente à droite, le parti socialiste a emporté la présidence de la communauté urbaine de Marseille le 17 avril.

Disparitions
Le poète martiniquais Aimé Césaire est décédé le 17 avril à Fort-de-France ; il était âgé de 94 ans ; des obsèques nationales ont été célébrées le 20 avril en présence du Président de la République.
La résistante Germaine Tillon est décédée le 19 avril, âgée de 101 ans.

Economie
Selon un rapport remis le 15 avril au ministre de l’Economie par Laurent Cohen-Tanugi, la France n’atteint que trois des quatorze objectifs fixés par le Conseil européen pour améliorer la compétitivité d’ici à 2010 ; sur les 27 pays de l’union, elle est 18ème en termes d’emploi, 19ème pour la dette, 23ème pour la croissance et 24ème pour le chômage des jeunes.

Fiscalité
La ministre de l’Economie a annoncé le 17 avril à l’Assemblée un prochain rapport sur les « niches fiscales » qui, au nombre de près de 400, représenteraient un manque à gagner de plus de 50 milliards pour l’Etat.

SNCF
La Cour des comptes a proposé le 16 avril de rétablir un équilibre et d’améliorer la sécurité en transférant 55 000 cheminots de la SNCF à Réseau ferré de France chargé de l’entretien des voies.
Par suite d’incidents techniques, 650 passagers d’un train Eurostar ont mis 12 heures au lieu de 2h30 le 19 avril pour effectuer le trajet Londres – Paris.

Jeux olympiques
Le président du Comité national olympique a interdit le 15 avril aux sportifs français d’arborer le badge « Pour un monde meilleur » ; le secrétaire d’Etat aux sports, Bernard Laporte, a regretté cette décision. Après les incidents qui ont accompagné le passage de la flamme olympique à Paris, les appels au boycott des produits français se sont multipliés en Chine ; plusieurs manifestations anti-françaises ont eu lieu dans le pays. A Paris, des étudiants et expatriés chinois ont manifesté le 19 avril pour soutenir les J.O. de Pékin.

Salaires
En raison de la hausse des prix, le SMIC sera revalorisé automatiquement le 1er mai prochain ; cette augmentation sera suivie de la revalorisation traditionnelle du 1er juillet.

Fonction publique
Le conseiller d’Etat J.L. Silicani a remis le 17 avril au gouvernement un livre blanc sur la fonction publique qui préconise la disparition des corps, le salaire au mérite ou la possibilité de licenciement.

Syndicats
La CFE-CGC et la CFTC ont décidé le 17 avril de ne pas signer l’accord sur la représentativité syndicale ; l’Union professionnelle artisanale l’a également rejeté.

Police
Expérimenté depuis janvier 2008 dans plusieurs services de police, un nouveau logiciel appelé « Ardoise » permet aux enquêteurs de collecter une série d’informations sur les personnes ; certaines associations se sont élevées le 15 avril contre l’utilisation de données « sensibles » ; l’Autorité de lutte contre les discriminations et la Commission informatique et libertés sont saisies du dossier.

Familles
Après les « hésitations » sur la carte familles nombreuses, le Premier ministre a précisé le 16 avril qu’une seule majoration des allocations à 14 ans se substituerait à partir du 1er mai aux deux majorations actuelles à 11 et 16 ans ; une allocation de garde d’enfants serait créée pour les familles modestes.

Ecole
Les manifestations lycéennes se poursuivent avec l’appui des enseignants.
Le ministre Xavier Darcos souhaite s’attaquer aux options (langues rares, sports divers….) qui intéressent peu d’élèves et coûtent très cher à la collectivité.

Sans-papiers
Trente-deux sans-papiers ont entamé le 19 avril une marche de Lille à Paris pour protester contre les expulsions et réclamer des régularisations.

Académie
L’évêque d’Angoulême, Mgr Dagens, a été élu le 17 avril à l’Académie française au fauteuil de l’historien René Rémond.

Festival
Plus de 120 artistes étaient attendus le 15 avril pour l’ouverture de la 32ème édition du Printemps de Bourges ; la fréquentation de ce festival est de l’ordre de 200 000 spectateurs.

Monde
Aide alimentaire
S’adressant aux représentants des principales économies de la planète réunis à Paris le 18 avril, le Président de la République a annoncé que la France doublerait sa contribution à l’aide alimentaire pour arriver à 100 millions de dollars en 2008.

Pétrole
Alors que le cours du pétrole dépasse les 115 dollars le baril, un gisement a été découvert au large des côtes brésiliennes ; ses réserves sont estimées à 33 milliards de barils, l’équivalent d’un an de consommation mondiale ; avec cette découverte qui double ses réserves, le Brésil devrait entrer dans l’OPEP. De son côté, un groupe pétrolier norvégien a découvert en mer du Nord un nouveau gisement aux résultats encourageants.

Italie
Silvio Berlusconi a obtenu le 14 avril un troisième mandat de président du Conseil avec une majorité plus forte que prévu à la Chambre et au Sénat.

Etats-Unis
La compagnie aérienne Delta, troisième compagnie américaine, va acquérir Northwest pour devenir la première mondiale avec 176 millions de passagers, 75 000 employés et 35 milliards de dollar de chiffre d’affaires annuel.

Zimbabwe
L’opposition a rejeté le 19 avril un nouveau décompte des voix exprimées lors des élections du 29 mars.

Palestine
Le Hamas a engagé le 19 avril un débat sur les propositions de l’ancien Président américain Carter pour un cessez-le-feu unilatéral avec Israël.

Maroc
En visite officielle au Maroc le 18 avril, le Premier ministre François Fillon a souhaité que le siège de la future Union pour la Méditerrannée soit situé sur la rive sud.

Paraguay
Trois millions de Paraguayens étaient appelés aux urnes le 20 avril pour élire leur chef d’Etat ; Fernando Lugo, « l’évêque des pauvres », a été élu avec 40,8% des votes avec un taux de participation de 65%. Le parti colorado, qui était représenté par Mme Blanca Ovelar, a reconnu sa détaite (après 61 ans au pouvoir !).

Sports

Football : Le PSG au bord du gouffre
La relégation en Ligue 2paraît inévitable pour le PSG après sa lourde défaite (3 à 0) face à Caen. Le centre d’entraînement des Parisiens a été saccagé après le match par des supporters de retour en région parisienne. De son côté, après sa victoire de 2 à 1 face à Strasbourg, Lyon garde 4 points d’avance sur Bordeaux, à l’issue de la 34ème journée du championnat de Ligue 1.

Voile
Vingt-six monocoques ont quitté Concarneau le 20 avril pour une course atlantique de trois semaines vers Saint-Barthélémy.

Moto
Déjà vainqueur d’un doublé l’an dernier, Suzuki a récidivé le 20 avril lors de la 31ème édition des 24 heures du Mans moto.

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