Bioéthique : un débat monopolisé ? - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

Bioéthique : un débat monopolisé ?

Copier le lien

Est-il vrai que «  les réacs ont monopolisé le débat des États généraux de la bioéthique  » qui viennent de se terminer ? C’est, en tout cas, la plainte exprimée par Libération, qui déplore que Alliance VITA et La Manif pour tous disposent de moyens disproportionnés par rapport à leurs adversaires.

Curieusement, le quotidien ne s’interroge pas sur cette autre disproportion qui existe dans les médias et qui joue en faveur des minorités coalisées pour la révision des lois bioéthiques. Pourquoi cet appui massif de l’opinion dont font état les sondages à la cause LGBT par exemple, alors que celle-ci peine à s’exprimer dans le cadre d’un débat largement ouvert ? Est-ce parce que les cathos se seraient emparés dudit débat, intimidant les autres partenaires possibles ? L’argument est pour le moins curieux : «  Les mouvements conservateurs se sont montrés particulièrement soudés, mobilisés, organisés, battant le rappel régulièrement sur les réseaux sociaux, jusqu’à être soupçonnés de réserver un maximum de sièges pour être sûrs d’occuper l’espace.  »

Pourtant, si le mouvement d’opinion était si massif en faveur d’une PMA élargie, d’une GPA autorisée et d’un suicide assisté légalisé, cela devrait se manifester par des relais puissants ne serait-ce que dans le cadre normal d’une démocratie libérale. Mais il se pourrait bien qu’un tel mouvement soit en fait très peu éclairé et motivé quant aux enjeux du débat et ne fasse que suivre le courant des médias, celui de la doxa contemporaine. Dans ce contexte, on ne peut pas reprocher aux militants pro-vie et aux défenseurs de la famille de profiter à plein de la possibilité de s’exprimer dans le cadre de tels états généraux, alors qu’ils sont habituellement caricaturés dans les grands moyens d’expression.

Que va-t-il résulter de ce débat ? On peut craindre qu’il mette en évidence une profonde division des esprits. Ainsi que le déclare le juriste Daniel Borillo, militant LGBT bien connu : « La pluralité religieuse, la diversité d’origines, les différentes opinions politiques et la diversité culturelle rendent impossible une communauté de valeurs morales.  » Lorsque Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique déclare ne pas discerner le bien du mal, on se rend compte des dégâts d’un dissentiment qui rend impossible l’unité morale du pays. Dans un tel climat, la mobilisation de ceux qui ne veulent pas abdiquer face à la menace nihiliste ne doit pas faiblir.