Avortement : Une occasion à saisir, au travail ! - France Catholique
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Avortement : Une occasion à saisir, au travail !

Traduction par Pierre Lebègue

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Photo : Manifestation Pro-Vie, le 22 janvier 2010 devant la Cour Suprême, derrière le Capitole. © Pierre Lebègue.

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Trente huitième anniversaire du jugement Roe contre Wade. La Marche pour la Vie à Washington a relancé l’espoir et renouvelé la conviction dont les gens voient les signes autour d’eux. Les sondages montrent qu’une majorité de la population glisse vers la camp des Pro-Vie, mais cette nouvelle année amène aussi une Chambre des Représentants majoritairement Pro-Vie avec l’arrivée d’élus Républicains encore plus motivés pour cette cause.

Soudain les initiatives bloquées sous une chambre Démocrate redeviennent réalisables et jaillissent à l’ordre du jour : amendements pour supprimer toutes subventions à l’avortement dans tout le système national de santé, rétablissement de l’objection de conscience pour les médecins et infirmières qui rejettent l’obligation de participer à des avortements, possibilité pour les femmes de voir à l’écran l’échographie de l’enfant qu’elles envisagent de supprimer.

Cependant, même avec ce nouvel afflux de possibilités, il y a de curieux tours de passe-passe trompant même le regard des Pro-Vie. On entend toujours dire qu’on ne pourra jamais que ramasser des miettes tant que la Cour Suprême n’aura pas renversé la sentence Roe contre Wade. Cette idée renforce la conviction des gens que le pouvoir judiciaire est dominant. On oublie que le pouvoir législatif a toujours dans ses attributions la capacité d’interpréter la Constitution, et donc d’abroger ou de réformer les jugements rendus par les cours.

Les gens ne semblent pas mesurer que la Cour Suprême, avec John Roberts (Président depuis 2005, Catholique pratiquant) et Samuel Alito (Juge depuis 2006, conservateur), est désormais en bonne position: les initiatives du Congrès, du Pouvoir exécutif, et des États, peuvent avoir un effet considérable pour freiner la pratique des avortements. Pas à pas la Cour peut maintenant soutenir de telles mesures. À chaque étape des vies sont épargnées, le jugement Roe est grignoté et viendra le jour où une chiquenaude suffira à le renverser. En attendant, il faut se mettre au travail, ce qui a déjà commencé avec le nouveau Congrès.

Un autre trompe-l’œil, la nouvelle de l’inculpation du Dr. Kermit Gosnell devant un grand jury de Philadelphie, pour avoir rompu la moëlle épinière de sept bébés survivant de l’avortement dans sa « clinique ». Il est aussi accusé de la mort par anesthésie surdosée d’une femme se préparant à avorter.

« Clinique » n’est pas le terme approprié pour son établissement en état de saleté repoussante, sentant l’urine, au mobilier taché de sang, où on réutilisait du matériel à usage unique, et avec des instruments pas précisément stérilisés. Mais à part l’inculpation à Philadelphie, ne pourrait-on penser à une mise en cause au niveau fédéral ? Un ami, dans une École de Droit, demandait «pourquoi pas une inculpation en vertu de l’Acte « Partial-Birth Abortion Act »?» (NDT : loi fédérale interdisant de pratiquer un avortement tardif avec mise à mort du fœtus après son extraction).

Mais voilà le tour de passe-passe : ce n’étaient pas des avortements tardifs, mais l’assassinat d’enfants ayant survécu à l’avortement. Nos amis avaient-ils oublié ? Nous avions voté la loi de protection des enfants nés vivants en 2002 précisément pour traiter le problème à ce niveau, le plus indéfendable pour les partisans de l’avortement.

Et voilà l’os : la loi a été passée en Juillet 2000 Bill Clinton était alors encore Président. Charles Canady (Républicain, Floride), présidant une commission du Comité judiciaire, a jugé prudent d’enlever du texte les sanctions prévues afin d’éloigner le risque d’un veto. Par ailleurs l’intention du législateur avait un caractère pédagogique en traçant des limites, et qui serait plus net s’il n’était pas assorti de menaces de sanctions.

Alors comment l’appliquer? Si un hôpital ou une clinique mettait au monde des enfants vivants puis les tuait, la loi fédérale serait bafouée, ce qui coûterait éventuellement à l’établissement la perte de subventions fédérales. Mais le jour où ça s’est produit dans le New Jersey, l’affaire était si embarrassante qu’elle a été étouffée dans un taillis procédurier.

Voici donc l’instant idéal pour la phase pédagogique suivante : cette information relative au Dr. Gosnell est trop frappante, même pour les partisans de l’avortement, il ne faut pas laisser passer l’occasion. C’est l’instant rêvé pour ouvrir un débat à la Chambre, entendre les témoignages montrant combien il est devenu banal de mettre des enfants au monde et de les laisser mourir, et de poser franchement la question : quelles sanctions à l’encontre d’un médecin qui tue un nouveau-né survivant après un avortement ?

On nous répondra qu’une loi est inutile puisque les meurtres commis par le Dr. Gosnell sont poursuivis par le tribunal de Philadelphie. Mais le but d’une telle procédure au Congrès est de nous rappeler à tous que le Congrès peut sans restriction légiférer sur l’avortement — et légiférer de telle sorte que la pratique de l’avortement soit en fait empêchée.

Quand Charles Canady a quitté le Congrès, Steve Chabot (Républicain, Ohio) lui a succédé à la présidence de la Commission Judiciaire chargée de cette loi. Il devint le parrain de cette loi, étant présent quand le Président Bush la promulgua. Chabot perdit son siège en 2008, mais le retrouva en 2010. Et qui est le mieux à même de reprendre la tâche ? Amis lecteurs, aidez-moi à trouver les mots pour lancer un appel amical à Steve Chabot:
Steve, à vous de jouer — vous êtes le mieux qualifié pour cette œuvre que nous n’avons pas encore réussi à mener à son terme.

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SOURCE : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/moments-to-be-seized-work-to-be-done.html