Aux sources de l’épidémie - France Catholique

Aux sources de l’épidémie

Aux sources de l’épidémie

Part obscure de la nature que l’homme révèle à son insu en détruisant les dernières enclaves sauvages ? Arme fabriquée dans le laboratoire biologique de Wuhan, le premier foyer de l’épidémie ? Enquête.
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Les soupçons se sont d’abord portés sur le marché de fruits de mer de Wuhan, où sont aussi vendus illégalement des animaux sauvages.

Les soupçons se sont d’abord portés sur le marché de fruits de mer de Wuhan, où sont aussi vendus illégalement des animaux sauvages.

© Simone Saponetto

L’arme biologique ne fait pas de différence entre amis et ennemis. Son emploi se traduit par la destruction mutuelle des belligérants. Ainsi les Mongols et les Génois, lors du siège de Caffa en Crimée, en 1346, ont-ils été décimés et ont dû cesser les hostilités à cause de la peste noire, qui se répandit ensuite dans toute l’Europe. Mais on note une exception qui donne le mode d’emploi « idéal » de l’arme biologique : lorsque l’immunité pour ses ressortissants et son armée est garantie, la laisser se diffuser parmi les populations non immunisées de la faction ennemie. Lors des guerres indiennes au Canada, au XVIIIe siècle, Lord Amherst propage ainsi la variole aux Indiens qui n’étaient pas immunisés, causant plusieurs dizaines de milliers de morts.

Combien de victimes ?

Au regard de l’impact de l’épidémie dans le monde entier, il est donc difficile de soutenir, comme l’affirment certains journalistes russes, chinois ou américains, que ce virus soit une arme fabriquée intentionnellement. Toutefois, la censure qui règne en Chine soulève de nombreuses questions, alimentant de multiples théories dites « conspirationnistes ». À commencer par le nombre de victimes officielles. S’il s’élevait seulement à quatre mille victimes pour toute la Chine, pourquoi faire livrer à Wuhan dès janvier et en urgence 200 000 sacs permettant d’isoler les corps des victimes ? Beaucoup plus que les quatre mille décès liés au virus reconnus officiellement sur tout le territoire chinois. La ville de New York, qui compte 8,6 millions d’habitants, recensait début mai plus de 300 000 personnes contaminées, et plus de 19 000 morts. Avec 9 millions d’habitants, la seule ville de Wuhan, surprise par l’épidémie, devrait donc déplorer au moins autant de victimes. Ce qui expliquerait beaucoup mieux que les crématoriums y aient fonctionné jour et nuit, et que les familles aient dû faire la queue des heures pour récupérer les cendres de leurs parents. Essayons de rassembler les pièces du puzzle.

Lien avec un marché de Wuhan ?

Le premier décès qui puisse être relié au Covid-19 remonterait à début décembre 2019, soit un début de la propagation de l’épidémie au plus tard début novembre. Il faut attendre fin décembre 2019 pour avoir les premières annonces officielles, qui incriminent le marché de fruits de mer de Wuhan, où l’on vend illégalement des animaux sauvages vivants (destinés normalement à la consommation).

Les services sanitaires chinois parlent alors d’une épidémie de pneumonie extrêmement virulente. Le 11 janvier 2020, le génome du virus est décodé et rendu public pour le monde entier par le laboratoire de virologie de Shanghai, qui sera fermé sur ordre des autorités chinoises peu après. Cependant, un article du 24 janvier 2020 publié dans le journal médical anglais Lancet semble indiquer que le marché incriminé n’a été infecté que dans un second temps. De plus, la vente de chauves-souris sur ce marché n’a pu être prouvée.
Le Lancet publie d’ailleurs cinq jours plus tard des statistiques sur les 99 premiers malades de l’hôpital Jin Yin-tan de Wuhan : au moins un tiers n’avait aucun lien avec ce marché. Une conclusion partagée par une étude publiée dans une autre revue médicale, The New England Journal of Medicine, portant cette fois-ci sur 425 malades de Wuhan. Parallèlement, les services officiels qui contrôlent la toile en Chine ont supprimé depuis le 26 janvier 2020 toutes les informations et toutes les images postées par des internautes de Wuhan concernant l’épidémie, imposant une censure totale sur le sujet. Le journal de confinement partagé quotidiennement sur la toile par l’écrivain Fang Fang a lui aussi été censuré. Comment en est-on arrivé là ?

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