Angélique Millet (1879-1944) - France Catholique

Angélique Millet (1879-1944)

Angélique Millet (1879-1944)

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Visitandine originaire de Normandie, elle eut une sœur carmélite et une autre bénédictine. Infirme de naissance elle eut beaucoup à en souffrir, mais sa vocation principale fut de revivre l’agonie de Gethsémani.

Dans un ouvrage publié quatre ans après sa mort sous le titre : Dis. Ecris, elle note des instructions inspirées par le Christ et des retraites sous Sa direction intérieure. C’est dans ces moments qu’elle décrit des scènes de l’Agonie alternant avec des visions admirables de la Miséricorde se déployant dans un Règne de paix tout à fait extraordinaire ici-bas. La présence continuelle de la Vierge Co-Rédemptrice qui la prend dans ses bras lui permet de participer à l’agonie du Christ, écoutons la :

C’est ainsi qu’aussitôt que le mouvement de la « Vierge du stabat » y fixa mon regard, un flot de désespérance envahit mon âme et des sentiments de révolte agitèrent mon cœur…Je compris, je sentis un peu, j’aperçus dans la lumière sombre de l’ « effroyable mystère » que Jésus « Divin martyr » répugnait au paroxysme du dégoût au supplice moral et physique de sa Passion Bénie, tant appelée, sa nature humaine refusait de l’endurer…Son grand désir que l’heure de mourir pour l’Humanité arrive, n’était plus à ces instants d’agonie, que la prière d’un cœur craintif et d’une âme découragée : « Père, délivrez-moi de cette heure ». Ce Fils Bien-Aimé du Père est à bout de répugnance, de révolte et de peur humaine… « Père s’il est possible…s’il est possible que Je sauve le monde autrement que par ce déluge d’humiliations d’opprobes et de souffrances ? Il n’en veut plus, comme homme, non ! Et la Sainteté de Son Père irrité qui garde le silence…l’écrase…Il a perdu le sentiment de son Amour de Sauveur (p.201)


Et puis dans un autre tableau : Et voici que doucement s’avance à l’Orient, « L’ecce Homo glorifié »… Il étend les bras… c’est le Christ du couronnement d’épines, à présent « Roi de gloire », le Christ de l’attente du monde qui L’attend ! La Mappemonde était encerclée de noir à sa base..C’est une eau courante de laquelle s’échappaient des étincelles, des flocons noirs, de la fumée…image de l’enfer en grande bataille pour anéantir, s’il le pouvait, cette terre qui a vu l’Incarnation du Verbe et dont le Très Grand Règne de Paix tout à fait extraordinaire avec l’Immaculée arrive… La scène de Gethsémani venait de se changer en scène du Thabor… L’Amour plein de Miséricorde… qui a pitié, qui pardonne, qui vient… pour régner et pour redonner sa Vie par Marie.
(p.231)