Amour et mort sur un air de country - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Amour et mort sur un air de country

Cinéma

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A la veille de la rentrée scolaire, le sujet est difficile : Alabama Monroe, ce petit film sorti en cette fin d’été traite sans tabou d’un couple confronté à la maladie et la mort d’un petit enfant. Et c’est une réussite.

Le film commence et se termine à l’hôpital. Dès la première scène le ton est donné : dramatique et même pourrait-on croire mélodramatique. Maybelle, âgée de 6 ans, fille unique et chérie d’Elise et de Didier est atteinte d’un cancer. Malgré cette entrée en matière, on se laisse accrocher par le film, qui tout en jouant sur l’émotion, n’en abuse jamais.

Alabama Monroe est d’abord l’histoire de l’amour que se portent Didier et Elise depuis leur première rencontre jusqu’à la fin qu’on se gardera de dévoiler. C’est L’amour fusionnel et passionné d’un couple confronté à l’épreuve de la mort ; Didier joue du Banjo dans un groupe de country et vénère l’Amérique- d’où le titre et le genre du film rythmé par une excellente bande de musique ; Elise tient un salon de tatouage et devient la chanteuse du groupe de Didier. Le réalisateur navigue incessamment entre le présent et le passé et on ne s’y perd pas ; au contraire c’est la déstructuration de l’histoire qui lui donne son intensité dramatique et tient le spectateur en haleine.

Didier et Elise vont perdre Maybelle et leur couple ne s’en relèvera pas. Une histoire toute simple et déjà racontée au cinéma. Et pourtant ce film se démarque à la fois par son traité et les questions posées : Didier est rigoureusement athée et refuse de se raccrocher à un christianisme qu’il juge obscurantiste parce que soi-disant opposé à la recherche scientifique ; Elise, au contraire s’accroche à ses vagues souvenirs d’éducation religieuses, unique refuge possible et seule façon de supporter la perte de son enfant. Le premier refuse d’espérer, ne voulant croire qu’en la science et la raison alors que la seconde retrouve les réflexes de son enfance. Le film oscille sans cesse entre espérance et désespoir, rire et larmes, fusion et déchirements, comme dans toute vie humaine.

Ce sont ces interrogations essentielles qui donnent une profondeur inattendue à un film qui n’aurait pu que tirer sur la corde de l’émotion.

Alabama Monroe en salle depuis le 28 août