A propos du 14 juillet : les terroristes impies originels - France Catholique
Edit Template
Saint Benoît, un patron pour l'Europe
Edit Template

A propos du 14 juillet : les terroristes impies originels

Traduit par Bernadette Cosyn

Copier le lien
Il y a deux cent vingt-trois ans, la Révolution française a commencé quand la populace parisienne a pris d’assaut et pillé la Bastille, qui ne séquestrait à l’époque que sept prisonniers de droit commun, et non des prisonniers politiques. Nombre des agitateurs révolutionnaires — Robespierre, Danton, Saint-Just, Marat et Couthon — étaient bien décidés à éliminer l’Eglise catholique et à la remplacer par une religion laïque, basée sur la vérité, la raison et la liberté. Parce que Dieu et la sainte Eglise Catholique étaient, à leurs yeux, antithétiques de la raison et de la liberté, ces radicaux accaparèrent le pouvoir absolu au nom du peuple et ne mirent pas de limites aux changements que leur nouvelle foi devait imposer pour créer la morale laïque qui mènerait à la société parfaite. Un catéchisme moral, « dans lequel il ne serait pas fait mention de principes religieux, proclamaient-ils, est la première exigence de la nation… Les sages y aspirent, les fanatiques religieux le redoutent, le gouvernement l’a rendu nécessaire. » Les clubs jacobins étaient les églises de la nouvelle religion civique, qui exigeait une obéissance aveugle, la vénération de la puissance de l’homme et une foi illimitée dans le progrès. Rousseau était leur père spirituel, Robespierre leur grand-prêtre prêchant un évangile de terreur. L’arbre de la liberté remplaçait la croix. Nicolas Bonneville, le chef des Amis de la Vérité, appelait à une version naturaliste de la Sainte Communion. « Amis, ceci est le corps du soleil qui mûrit les récoltes. Ceci est le corps du pain que le riche doit au pauvre ! » Pour éliminer la culture catholique qui imprégnait la France depuis plus de mille ans, les propriétés de l’Eglise furent confisquées, des centaines de prêtres furent assassinés, et 30 000 furent déportés. L’Etat arracha à l’Eglise la responsabilité de l’éducation, de la charité, du mariage et de l’enregistrement des naissances et des décès. Les révolutionnaires érigèrent des échelles contre les murs de la cathédrale Notre-Dame de Paris et attachèrent des nœuds coulants au cou des statues de plus de deux douzaines de rois de France afin de les jeter à terre. Une foule hurlante décapita les statues et les précipita dans la Seine. A l’intérieur, les statues et symboles religieux furent enlevés et la cathédrale fut reconsacrée à la déesse Raison. L’autel fût transformé en estrade sur laquelle une actrice soutenue par un corps de ballet dansait aux accents de la chanson : « Toi, sainte liberté, vient demeurer dans le temple, soit la déesse des Français. » Les apôtres de la foi et de la raison furent envoyés dans les villes et villages prêcher la bonne nouvelle de la République. Il y avait des hymnes laïques, des lectures des textes sacrés de Rousseau, des baptêmes civils, et des fonts baptismaux gouvernementaux. Plus de 2 000 églises catholiques furent transformées en temples de la raison. Un témoin, sujet britannique, a écrit une description d’une Fête de la Raison se déroulant dans la campagne française :
Un délégué arrive quelques jours à l’avance, accompagné par une déesse, si la ville concernée ne peut en fournir une convenable. Elle est attifée d’une tunique romaine en satin blanc, généralement tirée de la garde-robe d’un théâtre, et porte sur la tête une coiffe rouge ornée de feuilles de chêne. Le bras gauche appuyé sur une charrue, elle tient une lance dans la main droite… Installée sur un autel, elle s’adresse au peuple qui en retour lui rend hommage.. Chaque fois que c’est possible, on amène un prêtre qui abjure sa foi en public et qui déclare que le christianisme n’est qu’une supercherie. La fête s’achève avec un feu dans lequel on brûle les livres de prière, les images saintes, les confessionnaux et d’autres pièces du mobilier religieux. La plupart des gens présents regardent en silence, médusés d’horreur et de stupéfaction, d’autres dansent tout autour, soit qu’ils soient ivres, soit qu’ils aient été payés pour…
Pour renforcer leur main-mise sur la nation, les jacobins ont supprimé les élections et établi la première dictature moderne, le premier état policier. « La République, a déclaré Danton, a été établie cinquante ans avant que l’opinion n’y soit préparée… des élections libres seraient incompatibles avec son maintien. » Ils inaugurèrent un règne de terreur dont ils croyaient qu’il était le seul moyen d’éliminer à vitesse éclair les forces d’égoïsme et de corruption, c’est-à-dire l’Eglise (entre autres). La ligne de conduite des jacobins a été énoncée par Saint-Just : « Jusqu’à ce que la volonté du peuple souverain réprime la minorité monarchiste et règne par droit de conquête… Vous avez à punir non seulement les traîtres mais aussi les autres, vous devez punir quiconque est passif dans la République et ne fait rien pour elle… Ceux qui ne peuvent être gouvernés par la justice doivent être gouvernés par le glaive. » Des dizaines de milliers de personnes furent arrêtés sur de simples soupçons. Les accusés furent jugés coupables en groupes. Avoir un avocat ne fût pas autorisé et les prisonniers n’avaient pas le droit de se défendre eux mêmes. Au moins 30 000 personnes, pour la plupart innocents, périrent sous le couteau de la guillotine. Dans un ignoble épisode prenant place en Vendée, les bourreaux décidèrent que la guillotine était trop lente (bien qu’ils aient planifié la mise à mort de dizaines de milliers de personnes) et plus de 2 000 victimes — des catholiques contre-révolutionnaires — furent sommairement noyés. L’ex-étudiant oratorien Joseph Fouché a massacré des milliers de personnes à Lyon. L’historien R.R. Palmer fait remarquer : « ces hommes infligeaient la mort avec une religieuse allégresse ! » Le résultat de leur reconstruction de la société, basée sur des abstractions idéologiques : deux cents ans d’instabilité sociale et politique et de troubles divers. Dix ans après la prise de la Bastille, la France avait déjà connu six gouvernements différents. Depuis 1799, un dictateur, deux empereurs, deux rois, le gouvernement fantoche de Vichy et cinq républiques ont régi la nation. Vers 1790, les terroristes totalitaires ont créé, au nom du peuple souverain, la tyrannie de la vertu. Le grand mythe républicain de ces sortes de gens, a déclaré l’historien Elie Sagan « est le fruit corrompu de la modernité, la Terreur était le premier régime à accomplir ce tour de passe-passe idéologique acrobatique par lequel la souveraineté du peuple s’achève par la destruction du peuple. »
— – George J. Marlin est un rédacteur de The Quotable Fulton Sheen et l’auteur de The American Catholic Voter (Le vote catholique américain). Son dernier livre s’intitule : Narcissist Nation : Reflections of a Blue-State Conservative (Une nation narcissique : les réflexions d’un conservateur). illustration : l’arbre de la liberté. Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/the-original-godless-terrorists.html