Saint Maximilien Kolbe et la « Milice de l’Immaculée » - France Catholique
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Immaculée Conception. « Triomphez et régnez »

Le journal de la semaine

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Saint Maximilien Kolbe et la « Milice de l’Immaculée »

Saint Maximilien Kolbe (1894-1941) voulait sauver toutes les âmes et œuvrer à la sanctification de tous. Il mit sur pied une confrérie de « Chevaliers de l’Immaculée » dotés d’armes puissantes pour mener le combat spirituel.
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© Xhienne / CC by-sa

« Satan régnera au Vatican et le Pape sera son serviteur. » Cette phrase terrifiante pouvait être lue sur des bannières dans les rues de Rome en 1917. À la manœuvre, des manifestants qui célébraient le 200e anniversaire de la naissance de la franc-maçonnerie. Le jeune franciscain polonais, Frère Maximilien Kolbe, étudiait la théologie à Rome à ce moment-là et il réagit vivement : est-il possible qu’en présence d’une telle activité déployée par les ennemis de l’Église de Dieu, il nous soit permis de rester oisifs ? Après tout, n’avons-nous pas des armes puissantes ? Ne pouvons-nous pas compter sur le Ciel et en particulier sur l’Immaculée ?

Apôtre de la Médaille miraculeuse

Frère Maximilien réfléchit alors à la façon de mettre sur pied une armée pour ramener le monde au Christ. Pour lui, pas de doute, la Vierge Marie est au cœur du plan de bataille : « En ce qui concerne la conversion des âmes, il n’y a que par Marie et pas autrement que nous pouvons y parvenir » écrit-il. Quelque temps plus tôt, le matin du 20 janvier 1917, au Collège séraphique de Rome, il a été frappé par la lecture faite par le recteur à l’occasion du 75e anniversaire de la conversion miraculeuse d’Alphonse Ratisbonne en 1842. Cette conversion avait été retentissante : le jeune juif vit la Vierge Marie lui apparaître dans une église de la Ville éternelle telle qu’elle est représentée sur la Médaille miraculeuse de la rue du Bac à Paris. Maximilien Kolbe est dès lors convaincu de la puissance de la médaille qui reflète le mystère de l’Immaculée Conception à travers cette prière demandée par la mère de Dieu et inscrite dessus : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » Il imagine donc, avec toute la fougue de ses 23 ans, son armée comme une confrérie de l’Immaculée dont l’arme serait le chapelet et le signe distinctif la Médaille miraculeuse.

Trois jours après le miracle du soleil à Fatima, le 16 octobre 1917, le voilà à genoux, avec six compagnons, devant l’autel marial de la chapelle du Collège séraphique de Rome, afin de se consacrer totalement à la Vierge Marie Immaculée. Parmi les conditions que doivent remplir les membres de la Milice désormais pour mener le combat spirituel, il y a la consécration totale de leurs vies à la Vierge Marie Immaculée, mais aussi se concevoir comme un instrument entre ses mains, porter la Médaille miraculeuse et réciter chaque jour : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous et pour tous ceux qui n’ont pas recours à Vous, plus particulièrement pour les francs-maçons et pour tous ceux qui vous sont recommandés. » La propagation de la médaille est vivement recommandée par le Frère Maximilien : « Diffusons partout la Médaille miraculeuse autant qu’il est possible. Distribuons-la aux bons comme aux mauvais, aux catholiques comme aux incroyants. Car quiconque l’honore, ne serait-ce que très peu, elle ne l’abandonnera pas mais l’amènera à la foi et à la repentance. »

Les Cités de l’Immaculée

Dix ans plus tard, en 1927, les chevaliers de la Milice de l’Immaculée, qui ont scellé leur consécration à travers des vœux religieux, se retrouvent au sein de la cité mariale de Niepokalanow – « la Cité de l’Immaculée » en polonais – fondée par le Père Kolbe en Pologne. Tout y est consacré à Marie et le couvent comptera jusqu’à 1 000 religieux. La presse, dont l’influence ne cesse de grandir, est aussi pour Maximilien Kolbe un terrain d’apostolat. Il lance le magazine mensuel Le Chevalier de l’Immaculée, dont le tirage atteint en 1939 un million d’exemplaires, ce qui en fait la plus importante publication de Pologne. Entre-temps, Maximilien Kolbe s’est rendu à Nagasaki au Japon pour fonder une deuxième Cité de l’Immaculée. Elle fut miraculeusement épargnée par le bombardement atomique de la ville en 1945. De nos jours, la Milice de l’Immaculée continue son œuvre apostolique sur les cinq continents forte de trois millions de membres.