Service public : le canard sans tête - France Catholique
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Service public : le canard sans tête

Coût, partialité, médiocrité… Le service public de l’audiovisuel, qui coûte près de 4 milliards d’euros par an au contribuable, est au bord de l’apoplexie. La posture morale et les juges ne suffiront pas à masquer la crise.
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Siège de France télévisions. © Fred Romero / CC by

Déstabilisé par les faits et les chiffres qui l’accablent presque chaque jour depuis le déclenchement de « l’affaire Patrick Cohen – Thomas Legrand » en septembre dernier – une vidéo diffusée par le mensuel L’Incorrect avait établi une collusion entre les deux éditorialistes de France Inter et des élus socialistes –, le service public n’a de cesse, à coups de déclarations publiques et de procès, de tenter de museler les médias privés, en particulier ceux dits « de Vincent Bolloré » [propriétaire de France Catholique NDLR]. Dernier exemple en date : le dépôt d’une plainte par France Télévisions et Radio France contre CNews, Europe 1 et Le Journal du Dimanche pour « dénigrement ». Autre illustration : la publication ce 26 novembre d’un rapport établi par Reporters sans frontières (RSF) pointant un supposé déséquilibre des temps de parole sur CNews en faveur de représentants de la droite nationale ou souverainiste – évidemment qualifiée d’« extrême droite » par l’ONG.

« Clairement à gauche »

Ces accusations et ces procédures, pourtant, font « pschitt » les unes après les autres. Ainsi les conclusions de RSF ont-elles été immédiatement torpillées par l’Arcom elle-même, qui pourtant n’avait pas eu la main qui tremblait lorsqu’il s’était agi de fermer C8 le 1er mars dernier. « À l’Arcom, le “gendarme” de l’audiovisuel, on est tombé des nues en découvrant le rapport de Reporters sans frontières (RSF) », raconte ainsi Le Point (27/11). Le régulateur l’a lui-même affirmé sans ambiguïté : « Il n’y a pas de contournements des règles du pluralisme […] sur CNews, et s’il y en avait eu, nous les aurions identifiés et nous serions intervenus. »

Fin de l’histoire ? Sans doute pas. La joute a toutes les probabilités de continuer, mais le service public va devoir poursuivre la bataille avec une nouvelle blessure que lui inflige cette fois-ci l’Institut Thomas-More, un think tank libéral qui a analysé toutes les « matinales » de France Inter, France Culture et France Info. La conclusion est sans appel. « Sur les 1 280 chroniques analysées dans les matinales des trois antennes, une majorité présente une orientation clairement identifiable à gauche, contre une petite minorité orientée à droite. Seule France Info tient un relatif équilibre, avec 57 % de chroniques neutres et presque autant de chroniques marquées à gauche qu’à droite », souligne Le Figaro Magazine (28/11).

Un budget faramineux

Malgré cette étude, ou l’aveu récent que faisait sur France 2 (22/11) Laurence Bloch, l’ex-patronne de France Inter, de son engagement à gauche – « France Inter n’a jamais eu autant d’auditeurs et, si la gauche avait autant d’auditeurs que d’électeurs, on serait contents » –, il est fort probable que, comme un canard sans tête, les dirigeants du service public continuent de proclamer leur attachement viscéral au pluralisme politique. Mais pourront-ils continuer ainsi indéfiniment ? Peut-être pas.

Alors que les caisses de l’État sont vides, le budget faramineux des médias publics – 4 milliards d’euros de dotations par an – passe de moins en moins bien aux yeux de l’opinion publique qui, au regard de l’orientation politique des émissions, n’est pas loin de penser, comme l’eurodéputée Sarah Knafo sur RTL (23/11) qu’il s’agit d’un « détournement d’argent public ».