On parlerait aujourd’hui d’un horrible fait divers… Quatre religieux camaldules et leur cuisinier se font assassiner une nuit par des voyous, dans leur couvent polonais. Le bruit courait dans la région que le duc Boleslas avait confié beaucoup d’argent au Frère Benoît pour le porter au Pape, afin d’influencer son jugement et favoriser son accession à la royauté.
Ce que les ragots ne retinrent pas, c’est que le religieux refusa cette honteuse transaction et que le duc repartit avec son magot. Ne connaissant pas la fin de l’histoire, un serviteur des moines, avide d’argent, réunit quelques compères qui décidèrent de piller le couvent. Ils tuèrent sauvagement les Frères italiens Benoît et Jean, ainsi que les Frères polonais Isaac et Matthieu. Réveillé par le bruit, Christian, cuisinier de la communauté, prit un bâton et se rendit dans les cellules des Frères. Il découvrit la boucherie et tenta de s’opposer aux bandits qui ne lui laissèrent aucune chance. Ils l’assassinèrent et mirent à sac le monastère avant d’y mettre le feu pour cacher leur forfait qui ne leur rapporta rien, puisque l’argent ne s’y trouvait pas.
Le lendemain, les voisins furent atterrés par la découverte du massacre. Unger, évêque de Poznan, fut dépêché sur les lieux. Et le samedi 12 novembre 1003 fit des obsèques solennelles aux religieux dans l’église. Quant à notre Christian, il n’eut droit qu’à une sépulture dans le cloître, car, trouvé avec un bâton à la main, il fut jugé moins saint car il avait essayé de se défendre !
Cette cérémonie fut considérée comme une canonisation de martyrs. Arrêtés, les assassins furent condamnés à être enchaînés, jusqu’à ce que mort s’ensuive, au tombeau des religieux. Miracle ! Les liens se défirent d’eux-mêmes, preuve du pardon des moines. Leur peine fut commuée : ils devinrent serfs de l’ermitage. Les miracles se succédant, le pèlerinage ne connut point de déclin, pas même après que le duc de Bohême, Brétislas, ayant envahi la Pologne en 1038, rapporta les reliques des religieux et de notre Christian à Olmütz.
Nos cinq martyrs furent déclarés patrons de la Pologne et sont encore aujourd’hui célébrés, en outre, en Bohême, en Moravie et chez les Camaldules.
Étymologie du nom
Du nom grec khristos, « oint », « qui a reçu l’onction sainte ». Ce sera le nom de Jésus le Christ.
Pensée spirituelle
« Amassez-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et les vers ne rongent pas et où les voleurs ne perforent ni ne cambriolent » (Jésus).
Courte prière
« Demeure, Seigneur, dans notre maison et garde-nous de tout danger et de tout mal » (Rituel romain).





