La foi admirable de Géronimo - France Catholique
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Le journal de la semaine

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La foi admirable de Géronimo

Converti au christianisme, Géronimo fut condamné à être emmuré vif.
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Vers 1536, un petit Arabe de 3 ans fut enlevé aux environs d’Oran par une razzia espagnole. L’enfant est mis en vente au marché aux esclaves d’Oran. Le vicaire général, Jean Caro l’achète, l’élève comme son fils, le baptise et l’appelle Géronimo.

Huit ans plus tard, les Maures s’emparent de Géronimo et le ramènent dans sa tribu. Petit à petit, il redevient musulman. Mais les souvenirs de sa foi chrétienne et les soins de l’abbé Caro se réveillent en lui et ne le laissent plus en paix. À 25 ans, dès qu’il le peut, il s’évade et se jette dans les bras de son père spirituel. Celui-ci le réconcilie avec l’Église, le marie et lui obtient une place dans l’escadron de campagne formé par les Espagnols en Algérie. Malheureusement, au cours d’une mission militaire, Géronimo est fait prisonnier en 1569, capturé sur une péniche entre Arzew et Mostaganem, et mis en vente à Alger. Il tombe entre les mains du dey Eudj-Ali, renégat calabrais, qui avait juré haine à mort aux chrétiens, et cherche avant tout à le faire apostasier.

Une résistance héroïque

Géronimo résiste aux menaces, aux mauvais traitements et aux fausses promesses des ulémas. Comme il ne cesse de proclamer son attachement à la foi chrétienne, il est condamné à être emmuré vif, dans la muraille en construction du fort de Bab-El-Oued – dit des « Vingt-Quatre Heures » en souvenir des 24 heures de martyre de Géronimo. « Je veux « empiser » le corps de ce porc qui refuse une autre fois de retourner à la religion de Mahomet », dit le pacha. « Dieu soit béni pour toutes ces choses, s’exclame Géronimo. Que ces misérables ne croient pas m’épouvanter avec l’idée d’un tel supplice, ni vont me faire parvenir à me faire renoncer à la foi chrétienne. Notre Seigneur est digne de se souvenir de mon âme et de me pardonner mes péchés. Je vous demande à tous de me recommander à Dieu. » Et le forfait fut accompli. Les détails de toute cette cruauté sont rapportés par un témoin éclairé, Haëdo, le fidèle historien des bagnes d’Afrique. « Jamais je n’aurais cru que ce chrétien recevrait la mort avec tant de courage », dit Eudj-Ali en rentrant dans son palais. Géronimo avait 33 ans. C’était le 18 septembre 1569.

En 1846, lors de la destruction du fort, au début de la colonisation française, M. Berbrugger, un très érudit bibliothécaire algérois, attire l’attention de tous sur le récit de Haëdo. On entreprend la destruction du fort et, le 27 décembre 1853, on découvre son corps dans la muraille en pisé. Mgr Pavie, archevêque d’Alger, vient reconnaître le corps. Il obtient de Pie IX que Géronimo soit déclaré vénérable, martyr de la foi, le 30 mars 1854. Benoît XV le déclare bienheureux en 1919. Son corps est transféré dans la cathédrale d’Alger. Il repose aujourd’hui dans la basilique Notre-Dame d’Afrique.