En Corse, mobilisation populaire pour sauver une croix - France Catholique
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En Corse, mobilisation populaire pour sauver une croix

À Montgenèvre (Hautes-Alpes), ainsi qu’à Quasquara, en Corse, des habitants se mobilisent pour défendre le patrimoine chrétien attaqué au nom de la « laïcité ».
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Avons-nous changé d’époque ? En plusieurs endroits, l’« effacement » d’une croix du domaine public a récemment suscité l’émotion. À Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, la mairie a mobilisé un hélicoptère afin de retirer une croix en bois, qui avait été plantée il y a un an par des randonneurs au sommet du mont de La Plane. Le donneur d’ordre est le préfet : cette croix ayant été édifiée sans autorisation sur un terrain communal, la mairie devait, dit-il, faire « cesser cette illégalité au nom de la loi de 1905 ». Le maire de Montgenèvre, Guy Hermitte, et son conseil municipal ont donc organisé l’enlèvement de la croix par hélicoptère, le 8 octobre. Coût de l’opération : 5 000 euros, financés par le contribuable !

Sur les réseaux sociaux, cette intervention a provoqué l’émoi, voire la colère : des internautes ont fustigé une « bêtise sectaire ». « J’ai simplement appliqué la loi », se défend Guy Hermitte, qui rappelle qu’une croix trône déjà au sommet de La Plane, et que celle-ci n’est menacée en rien car elle a été plantée là bien avant 1905.

Une pétition pour son maintien

En Corse-du-Sud, le tribunal administratif de Bastia a demandé le 10 octobre au maire de Quasquara de faire retirer une croix érigée en 2022 à l’entrée de la commune. Plus précisément, le jugement du tribunal annule le refus du maire d’enlever ladite croix. Depuis, une pétition pour qu’elle reste à sa place a recueilli environ 30 000 signatures et l’affaire prend un tour politique. Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, conteste en effet la décision du tribunal car « elle touche à ce qui nous constitue au plus profond de nous-mêmes ». De son côté, le cardinal François-Xavier Bustillo, appelle à ce que la croix ne « soit pas un motif de division ».

À l’origine de cette polémique, la volonté d’une habitante du village de faire enlever la croix de grande dimension au bord de la route. Le tribunal a justifié son arrêt en se fondant sur la loi de 1905, qui s’oppose à l’installation d’un signe religieux dans un espace public. Depuis, bien des Corses sont inquiets : la décision de justice ne risque-t-elle pas de conduire à l’effacement du patrimoine religieux de l’île de Beauté ? Et surtout est-ce bien légitime d’invoquer la laïcité pour effacer l’histoire et l’identité insulaires ? La Croix, encore et toujours un signe de contradiction.