Confirmer ses frères dans la foi - France Catholique
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Pourquoi prier pour la France
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Confirmer ses frères dans la foi

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<FONT size="2pt"© Mazur / bcew.org.uk

Depuis l’élection du cardinal Prevost au siège de Pierre, il est normal que l’on s’interroge non seulement sur la personnalité du nouveau Pape mais aussi sur ses orientations doctrinales et pastorales. Bien sûr, la propension des médias à tout traduire en langage politique conduit à tout ramener à la question de savoir s’il convient de le rattacher au camp progressiste ou au camp conservateur. C’est d’ailleurs l’évolution même des démocraties occidentales, avec la victoire de Donald Trump, qui contribue à renforcer ce genre de rhétorique. Certains observateurs n’hésitent pas à prédire « un bras de fer » entre Léon XIV et le président américain. Telle n’est pourtant pas la tonalité de l’entretien du Saint-Père… Car si importants que soient les données politiques et les équilibres internationaux, la mission du successeur de Pierre est d’un ordre supérieur, qui exige d’abord la liberté spirituelle entière de celui dont la charge est, selon les paroles mêmes du Christ, de « confirmer ses frères dans la foi ».

Fidélité à l’histoire de la papauté

C’est pourquoi on n’est pas étonné par les termes de l’entretien que Léon XIV a confié à une journaliste américaine, Elise Ann Allen : « Être pape, c’est être appelé à confirmer les autres dans la foi, ce qui est le plus important. C’est également quelque chose qui ne peut se produire que par la grâce de Dieu. C’est le rôle fondamental du successeur de Pierre. » Il n’y a donc rien à attendre du Pape que cette fidélité qui s’enracine d’ailleurs dans toute l’histoire de la papauté : « Si vous perdez de vue l’horizon, vous perdez votre boussole, vous pouvez errer en vain sans savoir où aller. »

De cet entretien, on retient aussi le rappel clair du rôle primordial de la famille. Ainsi Léon XIV affirme-t-il qu’il est « hautement improbable que la doctrine de l’Église [change] en ce qui concerne ce qu’elle enseigne sur la sexualité, ce qu’elle enseigne sur le mariage ». C’est-à-dire « une famille composée d’un homme et d’une femme […] bénis dans le sacrement du mariage ». Évoquant la déclaration Fiducia supplicans sur la signification pastorale des bénédictions, Léon XIV souligne que le message essentiel de ce document est « certes, nous pouvons bénir tout le monde, mais nous ne devrions pas chercher à ritualiser une quelconque bénédiction ».

On remarque aussi, dans les propos du Saint-Père, l’ouverture à l’égard de ceux qui sont attachés à l’ancienne liturgie.

Mais on nous permettra de distinguer parmi tous les dossiers évoqués celui de la synodalité si chère à son prédécesseur. Là-dessus, Léon XIV se montre affirmatif : « Il ne s’agit pas de transformer l’Église en une sorte de gouvernement démocratique. » Ce qui ne veut pas dire que les consultations synodales n’ont pas leur intérêt. Mais, précisément, la primauté romaine s’affirme comme une nécessité impérieuse au sein de ce qu’il peut y avoir de foisonnant dans ces consultations. Il fallut toute l’autorité du premier pape Léon pour parvenir à se sortir des hérésies christologiques. De même, aujourd’hui, une telle autorité s’avère aussi essentielle, ne serait-ce que pour contrer les manœuvres de certains cercles idéologiques qui tentent de faire sortir l’Église de sa rectitude doctrinale.

C’est pourquoi il convient de saluer cette première déclaration de Léon XIV, décisive dans la situation qui est la nôtre.