Les sénateurs devraient examiner début octobre le texte autorisant le suicide assisté. Sur ce sujet, l’Église doit-elle parler plus fortement pour se faire entendre ?
L’Église a le devoir d’être prophétique et de parler librement, et même parfois d’aller à contre-courant. Suivre le courant est l’ambition d’une feuille morte, dit le philosophe… Dans le débat sur la fin de vie, nous avons donné nos arguments, et nous continuerons à parler, en attendant de voir ce que décidera le nouveau gouvernement. Car nous sommes devant un problème grave qui touche à la vie d’un point de vue éthique, moral et de fraternité. Dans ce combat entre Eros et Thanatos – la vie et la mort -, si la mort l’emporte, alors nous entrerons dans une logique de bêtes sauvages, de la nature primaire. Ce sont les plus faibles qui seront éliminés par les plus forts, par les prédateurs. Je pense au contraire que le propre de la civilisation et de l’intelligence humaine, de la spiritualité chrétienne, est de soutenir les plus fragiles. Le rôle de la religion est de faire en sorte que l’amour l’emporte sur la mort.
Il y a aussi la question de la vie après la mort : faut-il que l’Église se place davantage sur ce plan surnaturel qui lui est propre ?
Beaucoup de jeunes en effet se posent la question de l’au-delà. Si nous naissons pour disparaître à la fin, c’est un drame. Il est donc important de prêcher sur cet au-delà de la vie biologique, c’est-à-dire sur la vie éternelle. Lors des enterrements, l’Église catholique possède des rites – d’encensement du cercueil notamment – qui sont liés à la dignité du corps et de l’histoire de la personne. Le propre de la foi chrétienne est de croire à la résurrection après la mort : on sait que l’on vient du Père et que l’on va vers Lui. Il faut donc s’y préparer.