Posons les choses en préambule. La personne de Marine Rosset, ses options sexuelles, ses choix politiques – PS, Nouveau Front Populaire –, sa foi intime, n’ont pas à faire l’objet d’un débat ici. Ce qui relève du registre personnel doit le rester. En revanche, ce qu’incarne et que symbolise Marine Rosset mérite bien sûr réflexion, et disons-le d’emblée, contestation.
« Deux mères »
Marine Rosset dit et assume vivre avec une autre femme et être la mère d’un enfant qui a « deux mères », comme elle le déclarait en juin 2024 au magazine édité par Sciences-Po, Émile. Petit hic : « Les actes d’homosexualité […] ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas », indique le Catéchisme de l’Église catholique dans son article 2357, qui rappelle dans les articles suivants que les personnes qui s’y livrent doivent à la fois être l’objet de la plus grande bienveillance et prendre les dispositions personnelles pour ne pas y céder. On ne saurait être plus clair.
Là où le bât blesse, c’est que cette même personne – qui aurait pu choisir tout autre engagement plus conforme à ses options – a choisi non seulement d’agir au sein des Scouts et Guides de France mais aussi d’en briguer – avec succès – la présidence. Or – faut-il le rappeler ? – les Scouts et Guides de France constituent un mouvement d’Église. Donc, pour résumer, une femme qui pose et revendique des choix personnels inverses à ce que défend l’Église, se voit nommée présidente d’un mouvement d’Église. Et pas n’importe lequel, avec ses 100 000 adhérents et une empreinte symbolique très forte. « Lorsqu’on aspire à exercer des responsabilités dans une association catholique, il me paraît essentiel de ne pas défendre publiquement des positions en contradiction avec l’enseignement de l’Église », pointe l’abbé Clément Barré, cité par Le Journal du Dimanche (28/06).
Mensonge par omission
Comment en est-on arrivé là ? « Qui peut imaginer qu’en coulisses tous les aumôniers scouts consultés se sont opposés à cette promotion, comme l’a appris Théopolitique ? Que l’aumônier général Xavier de Verchère s’est fait leur porte-parole devant le conseil d’administration ? Que le lénifiant portrait [de Marine Rosset, NDLR] fourni par le mouvement ment par omission ? », explique Jean-Pierre Denis dans Théopolitique (22/06), sa nouvelle lettre d’information. Et si l’ancien directeur de La Vie adopte un ton mesuré pour analyser cette nomination, il la considère bien pour ce qu’elle est : un « coup de force ».
En réalité, pour que l’on puisse vraiment parler d’un « coup de force », il aurait fallu que les partisans de cette nomination – 22 membres du conseil d’administration sur 24 l’auraient validée – se heurtent à une réelle opposition. Or, à l’exception de la réaction du Père de Verchère, le silence des autorités est frappant et laisse penser que la nomination de Marine Rosset est désormais acquise. Un coup oui, mais de force non. « Il ne s’agit pas d’un accident de parcours mais du ralliement massif et public de cette association de jeunesse à l’idéologie woke. En clair, le Conseil d’Administration des SGDF, patronné par les évêques de France, considère qu’il est tout à fait possible et légitime d’être “en même temps” catholique, homosexuelle, favorable à l’avortement, à la PMA et, probablement, à la GPA », s’inquiète ainsi Jean-Pierre Maugendre sur le site de Renaissance Catholique, posant en comparaison la sévérité inverse de l’institution à l’encontre des mouvements traditionalistes.
Responsabilités
Les parents doivent en conséquence prendre leurs responsabilités et retirer, s’il le faut, leurs enfants d’une institution qui s’éloigne du scoutisme chrétien conçu par le Père Sevin, le Père Doncœur et tous les bons aumôniers. Et les curés des paroisses fermer, comme d’autres l’ont fait dans les années 1970-1980, leurs locaux paroissiaux dédiés à ce genre de scoutisme.