Selon les témoignages, les conversions en provenance de l’islam sont en augmentation. D’après la Conférence des évêques de France, en 2025, 4 % des catéchumènes sont d’origine musulmane – à Paris, ils représenteraient même 20 % des baptisés en 2023, selon certaines estimations. La Vierge Marie tenant une place très importante dans leur conversion, une soixantaine d’entre eux sont partis en pèlerinage à Lourdes lors du week-end de l’Ascension, emmenés par l’association Ananie et son aumônier, le Père Ramzi Saadé.
Catéchumènes, néophytes ou encore en chemin, tous ont pu approfondir leur dévotion à Notre-Dame et découvrir la figure de sainte Bernadette. « Voir le sanctuaire bondé leur rappelle qu’ils ne sont pas seuls », explique l’aumônier. « Plusieurs pèlerins ont compris, grâce à l’histoire de Bernadette, qu’ils pouvaient être des témoins, malgré leurs maladies, leurs faiblesses et leurs difficultés à assumer leur conversion », souligne-t-il.
Entourer les convertis
« Parfois, certains musulmans qui frappent à la porte de l’Église se sentent mal accueillis », regrette cependant le Père Ramzi, maronite d’origine libanaise : « Peut-être en raison des a priori de nombreux chrétiens, et aussi parce que ceux-ci ne sont pas formés pour répondre aux questions et objections de ces anciens musulmans », poursuit-il. C’est une des raisons d’être de Mission Ananie, qui accompagne ces convertis depuis quatre ans : elle s’engage au sein des paroisses qui le souhaitent pour former à l’accueil des musulmans. Pour les accompagner sur le long terme, des rencontres hebdomadaires sont proposées, les mercredis et mardis soirs. Ces dernières, les « rencontres Saint-Joseph », s’adressent en particulier aux musulmans qui se posent des questions. L’été, un pèlerinage à Paray-le-Monial est également organisé.
Colocations missionnaires
Ananie a aussi pour projet de mettre en place des colocations missionnaires, avant début 2026. L’idée est de faire cohabiter des convertis persécutés par leurs proches et des catholiques de longue date, et de les impliquer dans la vie paroissiale. La colocation serait ainsi un vrai lieu de soutien fraternel et spirituel fondé sur la prière commune et le service.