« Habemus Papam ! » Après que la fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine, Léon XIV est apparu sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, dans la tenue du Pape : la soutane blanche, la mosette et l’étole. Traditionnellement, Gammarelli prépare trois soutanes : une petite, une moyenne et une grande, ainsi qu’un jeu de ceintures. Sans oublier les mosettes, les surplis, les calottes et les mocassins en cuir rouge de différentes pointures. Quelles que soient sa taille et sa corpulence, maigre comme Paul VI ou plus en chair, comme son prédécesseur Jean XXIII, l’élu trouve ainsi « chaussure à son pied » et peut apparaître dignement habillé devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre. Évidemment, il restera toujours quelques retouches à apporter et, parfois, à réparer de menus incidents : Benoît XVI avait taché sa soutane le soir de son élection.
Une maison de qualité
Si Gammarelli est connue pour ses soutanes blanches, la maison fabrique toutes sortes d’habits ecclésiastiques. Réputée pour la qualité de ses tissus et la précision de son travail, exclusivement artisanal, le tailleur reçoit des commandes du monde entier, du cardinal au simple curé de paroisse. Les amoureux de la liturgie et des beaux ornements ont recours à ses services pour compléter leur collection de chasubles. Aujourd’hui, la majeure partie des commandes ne vient d’ailleurs pas de Rome mais des États-Unis. Un autre article réputé : les chaussettes rouges de Gammarelli, dont le succès ne se dément pas. À une épouse de passage à Rome, il serait mal venu de rapporter une soutane ou un camail à son mari… Mais une paire de chaussettes cardinalices – douces et confortables, et d’un rouge éclatant – est un cadeau qu’on ne peut qu’apprécier.
Mesure d’économie
Dans le petit monde romain, qui bruisse toujours de rumeurs plus ou moins vérifiées, on s’est étonné que le Vatican n’ait pas passé cette année de commande officielle de soutanes auprès de la maison Gammarelli, pour la première fois depuis 1978. Le Saint-Siège aurait décidé de réutiliser l’une des soutanes confectionnées pour les conclaves précédents, qui n’avait pas été portée. Une simple mesure d’économie, donc. Même si la tradition connaît cette année une pause inédite, Gammarelli demeure le tailleur historique du Vatican.
