L’Arménie isolée - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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L’Arménie isolée

Les projets géopolitiques de la Turquie se heurtent à la résistance de l’Arménie, qui est bien seule dans cet affrontement.
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Turcs et Azéris voudraient couper l’Arménie dans le sud pour assurer une continuité entre les peuples turciques.

Turcs et Azéris voudraient couper l’Arménie dans le sud pour assurer une continuité entre les peuples turciques.

Une négociation vitale oppose les Arméniens à l’Azerbaïdjan. Affaiblis depuis la guerre perdue de 2020 en Artsakh – le nom arménien du Haut-Karabagh –, ils sont isolés. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, multiplie les concessions à son puissant voisin sur cette enclave arménienne de 150 000 habitants, « offerte » par Staline à l’Azerbaïdjan en 1921, récupérée par l’Arménie en 1994, réoccupée par les Azéris en 2020.

Soutenu par la Turquie d’Erdogan, le régime azéri du président Aleiev pousse son avantage, tenté de réaliser un vieux projet nationaliste : couper l’Arménie dans le Syunik, la région sud, pour assurer une continuité territoriale des peuples turciques, d’Istanbul à l’Asie centrale, en passant par le sud de l’Arménie et le Haut-Karabagh. L’épuration ethnique et religieuse que subit le Karabagh depuis 2020 accrédite cette thèse.

« Les résidus de l’épée »

Les Arméniens croyaient pouvoir compter sur la Russie. Ils savent désormais que Vladimir Poutine a d’autres priorités, malgré la présence de quelques milliers de « soldats de la paix » russes. L’Union européenne cherche elle aussi à ménager l’Azerbaïdjan, gros fournisseur d’hydrocarbures. Forte et claire en paroles, la France n’en fait pas plus, pour les mêmes raisons.

Les chrétiens de la montagne n’ignorent rien des projets des « Turcs », inscrits dans l’histoire du pays. L’Arménie occidentale, aujourd’hui intégrée à la Turquie, a été anéantie avec le génocide de 1915 – 1,5 million de morts. L’actuelle république arménienne – l’Arménie orientale – ne représente plus qu’un dixième du territoire historique des Arméniens, le quart de ce qui leur fut promis au traité de Sèvres, en 1920. Pour les nationalistes turcs, ses 3 millions d’habitants sont « les résidus de l’épée », comme ils disent.