Une nouvelle jeunesse pour saint Thomas - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Une nouvelle jeunesse pour saint Thomas

Il n’est pas simplement le saint patron des écoles et universités catholiques. Saint Thomas d’Aquin, dont l’ampleur et la rigueur de la pensée impressionnent, est une source à laquelle viennent s’abreuver un nombre croissant de jeunes.
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Au Centre Saint-Thomas (CST), qui a ouvert ses portes en septembre 2022. Le 7 juin à 20h, le CST accueillera l’académicien Michel Zink pour une conférence sur l’esprit critique au Moyen Âge.

Au Centre Saint-Thomas (CST), qui a ouvert ses portes en septembre 2022. Le 7 juin à 20h, le CST accueillera l’académicien Michel Zink pour une conférence sur l’esprit critique au Moyen Âge.

© Centre Saint-Thomas

À l’heure où certains étudiants terminent leur journée et se retrouvent autour d’un verre, d’autres la continuent, troquant droit, sciences politiques ou littérature pour des notions moins répandues : « nature », « grâce », « vérité » ou encore « mouvement ». Au Centre Saint-Thomas (CST), qui a ouvert ses portes à Paris en septembre 2022, une centaine d’auditeurs découvrent ainsi la philosophie thomiste, à raison de deux heures bi-hebdomadaires, et de conférences régulières.

Hébergé par la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin, le CST est né du succès de la formation thomiste Aquinas, dispensée l’été par la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier (FSVF). « Les jeunes qui s’adressent à nous sont représentatifs de leur époque, marquée par le kantisme – philosophie empreinte de subjectivisme, NDLR –, relève le Père Augustin-Marie Aubry (FSVF). Saint Thomas est pour eux une libération, qui permet de sortir de l’enfermement de l’esprit sur lui-même. »

Ombeline Lavaud, étudiante de 20 ans en management, est de ces jeunes pour qui la découverte du thomisme au CST est une bouffée d’oxygène. « J’avais étudié la philosophie en prépa littéraire, mais j’étais insatisfaite du programme : Descartes et Kant, Hegel et Marx…, énumère l’étudiante. Ces philosophes proposent des systèmes en apparence cohérents, mais je sentais qu’ils n’étaient pas en adéquation avec le réel. » Les mots ne sont pas choisis au hasard : « L’adéquation de l’intelligence à la réalité » est, en effet, la définition de la vérité donnée par saint Thomas d’Aquin.

Vrai pluralisme ou simple tolérance ?

« Un jeune a intérêt à découvrir le thomisme, car la question de la recherche de la vérité nécessite de s’appuyer sur des “mastodontes” et saint Thomas d’Aquin en est un », avance Marine Guerbet, doctorante de 31 ans, présidente du chapitre français de l’Institut thomiste de l’Angelicum, à Rome, qui propose tout au long de l’année une série de conférences ouvertes à tous les étudiants. « Nous vivons dans un monde frappé par la déprime intellectuelle, relève la jeune doctorante. Notre société pluraliste est marquée par une absence de débat, remplacé par une simple tolérance des avis contraires. »

Aussi, dans le relativisme ambiant, la méthode éprouvée par saint Thomas d’Aquin, notamment dans sa Somme théologique, pour répondre à une question posée, fait figure de modèle : partir des arguments opposés pour mieux les réfuter et démontrer ainsi la vérité. Cette méthode d’argumentation raisonnée et implacable est plus que jamais nécessaire : « La post-modernité se caractérise par le refus de l’ordre et saint Thomas d’Aquin vient justement y mettre de la sagesse, en ordonnant les choses », relève le Père Augustin-Marie Aubry.

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