Non-assistance à population en danger - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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Non-assistance à population en danger

L’affaire Palmade a révélé l’affolante banalisation de la consommation de cocaïne en France. Le magistrat David Sénat pointe la responsabilité d’une partie de nos élites.
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C’est un pavé dans la mare bien trouble de la consommation de drogue. Dans une tribune au Figaro, David Sénat, avocat général près la cour d’appel de Versailles, pointe toutes les questions éludées lors du drame de la route qui a brisé une famille, le 10 février dernier.

Il ne suffira pas, pour résoudre ce problème, de proposer la création d’un homicide routier ou le retrait du permis de conduire en cas d’«homicide involontaire par conducteur sous l’emprise de produits stupéfiants ». Il faut surtout attaquer, en amont, les réseaux mafieux qui contrôlent le trafic de drogue.

Les grands ports gangrenés

David Sénat alerte sur la puissance des narcotrafiquants et sur le fait que la plupart des grands ports du continent européen – Le Havre, Marseille, Anvers – sont gangrenés par le trafic de stupéfiants. En Belgique, l’emprise est telle que le gouvernement a nommé un commissariat national à la drogue. En France, le refus de l’État d’entrer en conflit avec la corporation des dockers et de certains gestionnaires de ports paralyse l’action des services de police, comme ce fut le cas notamment au Havre.

Si la consommation de cocaïne prolifère dans notre pays, c’est bien parce que, selon David Sénat, le discours public sur ce fléau est dominé par la vacuité et une certaine forme de complaisance : « Au-delà des digues financières qui ont cédé, il faut surtout interroger les barrières morales qui se sont affaissées il y a déjà longtemps en se dissolvant dans un discours libéral et permissif dont les élites de ce pays ou certaines d’entre elles ont été les promoteurs et les bénéficiaires à court terme. »

Coupable tolérance

Comment ne pas souscrire à un tel constat quand aucune politique de santé publique n’est menée pour dénoncer les ravages de la drogue, à commencer par le cannabis, et désormais les poppers qui bénéficient d’une incompréhensible tolérance ?

Selon la dernière enquête de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), la consommation de poppers a en effet bondi de 25 % chez les jeunes de 17 ans ! Ce vasodilatateur aux vertus aphrodisiaques n’est pas considéré comme une drogue, il est en vente libre dans les sex-shops ainsi que chez les buralistes. En 2007, puis en 2011, les pouvoirs publics ont tenté d’interdire ce commerce mais, chaque fois, le Conseil d’État saisi par le Syndicat national des entreprises gaies (Sneg) s’y est opposé en dénonçant « une mesure excessive ». Nous voilà face à une énième faillite morale qui aveugle au point d’oublier qu’une bonne partie de la population, dont la jeunesse, est en danger.