A l’heure du déclenchement de l’offensive internationale sur la ville de Mossoul, l’œil apparemment rivé sur la carte de l’Irak, le Premier ministre français Manuel Valls a déjà déclaré dans un grand élan d’enthousiasme qu’il faut aussi « reconquérir Raqqa » pour assurer une pleine victoire sur l’Etat islamique… Peut-être plus prudent, le Président des Etats-Unis Barack Obama venait de dire que la bataille de Mossoul sera longue et difficile…
Mais, concernant la politique globale de la France, notre pays où au quotidien, les zones de non-droit se sont fâcheusement multipliées ces quarante dernières années, la priorité consiste-t-elle à parler de reconquérir Raqqa au Moyen-Orient ? Ou bien à se préparer concrètement à reprendre le contrôle de la zone de la Grande-Borne, près de Viry-Châtillon, dans une de ces nombreuses banlieues – en France – où les policiers – français – sont impunément agressés, blessés, jusqu’à se retrouver entre la vie et la mort ?
Avec ou sans mouvements de menton impétueux, avec ou sans déclarations fracassantes, la reconquête méthodique et déterminée des « territoires perdus de la République (française) » paraît aujourd’hui une priorité absolue. Les déclarations stratégiques de café du Commerce sur le Moyen-Orient, si sympathiques qu’elles puissent sembler, devenant ici passablement superflues…