UN MOT DECOURAGEANT DANS « LAUDATO SI » - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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UN MOT DECOURAGEANT DANS « LAUDATO SI »

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Dans une encyclique de près de 40.000 mots, il y a dans Laudato Si beaucoup de points sur lesquels on peut être en accord ou en désaccord, et Dieu le sait, il y a eu beaucoup d’éloge et de rancoeur de la part des commentateurs jusqu’à présent.

Le jour où Sandro Magister de L’Espresso publia une version en italien avant la date de l’embargo du Vatican, j’ai coupé collé de grands morceaux de l’encyclique dans le traducteur de Google, qui -soit dit en passant- était étonnement correcte. Mais je n’ai pas donné au document une lecture complète et fidèle avant que la traduction officielle en anglais soit disponible.

Je dois admettre que j’étais un sceptique du « réchauffement de la planète » avant de lire Laudate Si, et je le suis resté depuis et y avoir réfléchi depuis la semaine dernière.

Le Pape François n’a pas besoin de moi pour faire l’éloge de son oeuvre seulement pour faire « d’un autre coté », aussi laissez moi être direct. Il m’a sidéré quand il a utilisé le mot consensus : « un consensus scientifique majoritaire indique que nous sommes maintenant témoins d’un inquiétant réchauffement du système climatique ».

Maintenant ceci est un problème important avec de réelles implications potentielles, et je ne sais pas si aucun Pape n’ a jamais fait de telle assertion discutable dans une encyclique – contestable dans son approbation de la notion de « consensus scientifique ».

L’écrivain Michael Crichton était un homme remarquable. A peu près tout le monde le connaît comme étant l’auteur d’une suite de remarquables romans à succès à partir de 1969 avec Le Mystère Andromède (en fait son sixième roman, mais le premier écrit sous son propre nom) jusqu’à son techno-thriller, Next, publié de façon posthume en 2006, l’année suivant sa mort d’un cancer. (Deux autres romans re-adaptés ont été édités depuis). Entre temps, bien entendu, il y eu L’Homme Terminal, La Grande Attaque du Train d’Or… et Jurassic Parc. Il écrivit vingt sept romans en tout.

Ce que certains peuvent ne pas connaître propos de Chrichton est qu’il a reçu son Doctorat en Médecine de Harvard en 1969. Il a fait des travaux de troisième cycle au Salk Institute pour Biological Studies en Californie. Il n’a jamais exercé la médecine, car il a toujours voulu être écrivain.J’ai précisé son expérience pour indiquer que Chrichton peut être pris sérieusement lorsqu’il s’agit de sujets sur la science.

Au cours d’une conférence à Cal Tech en 2003, il dit la fameuse : « Il n’y a pas de chose telle que consensus scientifique. Si c’est un consensus, ce n’est pas de la science. Si c’est de la science, ce n’est pas un consensus. Point final ».

Le titre de cette conférence était « les extra-terrestres causent le réchauffement global », et son message était un conte de mise en garde sur comment « la science a en certains cas été séduite par les plus anciens leurres de la politique et de la publicité ». Il s’en pris aux vulgarisateurs de lubies tels que Carl « Nuclear Winter » Sagan et Paul « Population Bomb » Ehlich. Le succès de leur funestes et pessimistes prophéties était basée sur une sorte de pression de leurs pairs, de consensus politique, qui persista jusqu’à ce qu’il soit prouvé qu’ils étaient de faux prophètes.

Dr Crichton a alors appliqué la véritable discipline scientifique aux craintes du réchauffement climatique. Nous l’appelons maintenant, changement climatique, depuis que des données récentes semblent en contradiction avec le scénario du « réchauffement ». (Cette adaptation linguistique est pareil à celle par laquelle « homosexuel » est devenu « gay » et « socialiste » a été renommé « progressiste ») Le Dr Crichton avait conclu :

Personne ne croit une prédiction météorologique douze heures à l’avance. Maintenant on nous demande de croire à une prédiction pour le futur un siècle à l’avance. Et de faire des investissements financiers basés sur ces prédictions ? Est-ce que tout le monde â vraiment perdu l’esprit ?

Manifestement, je ne devrais pas écrire cela, si je n’était pas d’accord avec la position de Michael Crichton sur le consensus dans ce contexte. Et, si vous aussi êtes d’accord, il nous reste l’inquiétude réelle que le Pape François puisse s’être assis sur une branche qui a été sciée derrière lui. (Souvenez vous comment le Père George Lemaître a convaincu les Papes Pie XI et Pie XII de ne pas faire valoir que son oeuvre confirmait la relation biblique de la Création, même si cela le paraissait.)

Et il y a d’autre cause de souci. Si le pape pense que le consensus est insuffisant pour encourager les grands décideurs des politiques du monde à adopter des décisions draconiennes par rapport à la politique économique, tel que les problèmes de l’air conditionné à mettre hors-la-loi loi, ……….si le consensus avec les évêques en octobre sera de changer le cœur des enseignements de l’Eglise sur le mariage chrétien et la sexualité ?

Je sais, bien entendu, que certains diront que je mélange les pommes de la science climatique avec les oranges de la théologie morale. Ou que les nouveaux climatologues ont raison dans les faits (mais, si c’est ainsi, pourquoi se référer à un consensus) et que les anciens moralistes ont tort au sujet des règles de l’Eglise concernant le mariage, le divorce, la nullité et la réception de l’Eucharistie (et,si c’est le cas, pourquoi un nouveau magister?). Ou bien, par exemple (c’est ce que j’espère), que loin de renverser l’encyclique Humanae vitae, le pape François rejètera le consensus allemand, et réaffirmera la tradition de l’Eglise catholique après le synode d’octobre.

G.K. Chesterton écrivit dans le Illustrated London News (1907) : « Le bien est le bien même si personne ne le pratique. Le mal est le mal même si tout le monde a tord à son propos . » Bien entendu, j’ignore si ceux qui croient en un réchauffement global anthropogénique ont raison. Je n’ai pas étudié les données, aux quelles je n’aurait n’importe comment rien compris. En outre, j’ignore si les solutions spécifiques avancées (par le Pape François ou par n’importe qui d’autre) pourraient baisser les températures globales dans – comme le Pape l’écrit dans la phrase précédant son approbation du consensus scientifique ) « un système complexe lié aux nombreuses conditions essentielles pour la vie humaine » (le mot en italique a été ajouté). Et il y a de bonnes raisons de douter que la plus part des solutions ne soient pas politiquement viables.

Un dernier point: Le libéralisme du Pape – comme par exemple, la nomination de H.J. Schellnhuber, le néo-totalitaire athée et avocat de la contraception (qui a, sans convaincre, essayé de réfuter ce que ses antécédents confirment) parmi ceux choisis pour lancer l’encyclique – ne lui gagnera pas de vrais amis à gauche. La seule mention tiède du Pape François sur l’horreur de l’avortement (comme il manque aussi « de soucis pour la protection de la nature) a été et continue à être ignoré par ceux avec qui il a fait cause commune.

Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/06/30/a-discouraging-word-in-laudato-si/

A propos de Brad Miner

Brad Miner est rédacteur en chef de « The Catholic Thing » , et président de « the Faith & Reason Institute » et membre du Conseil d’Administration de « Aid to the Church In Need USA ». Il a été un précédent rédacteur littéraire de « National Review ». Son livre « The Compleat Gentleman » est est diponible en audio ainsi qu’en application sur iPhone.