L'honneur de l'armée - France Catholique
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L’honneur de l’armée

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Le ministre de la Défense nationale a confié au Journal du Dimanche sa colère face à des crimes sexuels reprochés à des soldats français en Centrafrique. Ces crimes sexuels concerneraient des enfants, âgés de 9 à 13 ans. Il se seraient produits entre décembre 2013 et mai 2014. Plusieurs enquêtes judiciaires n’auraient pas encore abouti. Yves Le Drian se trouve du coup durement interpellé. « Si les faits sont avérés, répond-il, je le dis très fortement, je ne mesurerai pas ma colère, parce que lorsque le soldat français est en mission il est la France. Si d’aventure un seul d’entre eux a commis de tels actes, qu’il se dénonce immédiatement. » Que l’on évoque une question d’honneur, en ce qui concerne l’armée, ne saurait surprendre. Pourtant, certains sont insatisfaits d’une telle réaction, jugeant que l’affaire a trop traîné et qu’un doute plane sur la procédure interne à l’armée, appelée enquête de commandement.

Je n’ai pas de jugement particulier à porter sur la procédure et ne me permettrai pas de mettre en accusation un ministre dont on loue généralement la compétence et la détermination. Comme tout le monde, l’accusation elle-même me blesse et aucune raison valable n’autorise à soustraire à la justice les responsables de ces crimes, si leur culpabilité est avérée. Tout doit se faire dans la clarté. Il est bien entendu que toute l’armée française ne peut être solidarisée avec l’égarement de quelques-uns de ses membres. On ne peut écarter cet autre soupçon qui concerne la manipulation de l’information et de la justice dans le cadre de la guerre psychologique qui accompagne tout conflit armé. On l’a vu hier et on le voit aujourd’hui, à propos des tortures imputées aux Français, aux Américains et aux Israéliens. Il y a en ce moment à propos d’Israël un débat terrible concernant l’attitude de Tsahal à Gaza pendant l’été 2014. Les lois de la guerre définies par les conventions de Genève ont-elles été violées ? La condamnation morale de certains actes peut valoir condamnation générale d’une politique et même d’un État. Rien à voir avec l’affaire centrafricaine imputée à des soldats français ? Sans aucun doute. Sauf qu’une défaite morale peut être plus grave qu’une défaite au combat.

Chronique diffusée sur Radio Notre Dame le 5 mai 2015.


Médias et armées : le coup de gueule d’un aumônier parachutiste

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