Euthanasie : « Intouchables » contre la « tyrannie de la normalité » - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Euthanasie : « Intouchables » contre la « tyrannie de la normalité »

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Le héros bien vivant, réel et authentique du film « Intouchables » qui a ému la France entière, Philippe Pozzo di Borgo, tétraplégique, en fauteuil roulant depuis plus de vingt ans, auteur du livre « Le second souffle », a lancé un appel éloquent contre l’euthanasie. Face aux projets d’évolution législative récemment préparés par des groupes idéologiques, il réagit avec courage, lucidité et noblesse : dans un entretien accordé au journal « Le Parisien-Aujourd’hui en France », il constate que « la société pourrait, à peu de frais, se dégager de la nécessité d’assister les plus fragiles, renforçant la tyrannie de la normalité et de la performance ». Avec un solide bon sens, il souligne que « soulager sans tuer est la meilleure thérapie pour un mieux vivre ensemble », et il appelle d’abord à « nous réconcilier chacun avec notre part de fragilité ».

A ce propos, Philippe Pozzo di Borgo observe la possibilité des « périodes d’abattement » et de grande solitude que tout grand handicapé peut traverser jusqu’à « éprouver un sentiment d’inutilité, voire de culpabilité à l’égard des siens ». Dans ces conditions, « la facilité serait de lui proposer une fin de vie qu’il ne pourrait pas refuser »… Mais, poursuit le héros des « Intouchables », la société, quant à elle, doit se souvenir qu’ « il faut aider à vivre, pas à mourir ». Ce grand témoin de la vie s’oppose ainsi à « la possibilité pour une société devenue anonyme de disposer de la vie d’autrui ».

A l’heure actuelle, sollicité par divers courants d’opinion, le chef de l’Etat hésite, dit-on. Soulager mais pas tuer : la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie écarte déjà clairement à la fois l’acharnement thérapeutique inutile et l’euthanasie vertigineuse et par définition irréparable. Pourquoi vouloir faire glisser à nouveau la société sur une pente dangereuse, dans un monde qui fait la guerre à la vie de tant de façons, du terrorisme intellectuel ou physique à la violence généralisée ?