En visite en Terre Sainte, le Pape François a lancé un appel historique aux présidents israélien et palestinien à venir à Rome « prier pour le don de la paix ».
C’est dès la fin de la messe qu’il a célébrée dimanche à Bethléem que le Pape a lancé cet appel inédit en des termes poignants : « En ce lieu où est né le Prince de la paix », il a invité Shimon Peres et Mahmoud Abbas à « faire monter ensemble » avec lui « une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix », en disant : « J’offre ma maison, au Vatican, pour accueillir cette rencontre de prière ». Cette annonce a été saluée par d’immenses applaudissements à l’issue de la célébration religieuse. Peu après, le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a fait savoir qu’il acceptait cette invitation, et on a précisé la date du 6 juin prochain. Du côté israélien, on s’est contenté de « saluer l’invitation du Pape François », sans préciser si on s’y rendrait… « Construire la paix est difficile, mais vivre sans paix est un tourment », a souligné le Saint-Père.
Lors de ce pèlerinage à la connotation clairement diplomatique, le Pape a évoqué le « droit de deux Etats à exister et à jouir de la paix ». Il s’est recueilli notamment auprès du mur de séparation construit par Israël autour de Jérusalem et le long de la Cisjordanie. Il a déclaré qu’il faut « marcher résolument vers la paix, même en renonçant chacun à quelque chose », et qu’ « il est temps de mettre fin à une situation qui devient toujours plus inacceptable, et ce pour le bien de tous ».
Ensuite, le Pape François a rencontré fraternellement le Patriarche orthodoxe œcuménique de Constantinople Bartholomée, un demi-siècle après l’accolade historique de Paul VI et d’Athénagoras qui marqua en 1964 à Jérusalem une volonté de réconciliation entre chrétiens héritiers de Rome et de Byzance, catholiques et orthodoxes, signe prophétique pour la paix dans un monde sans cesse hanté ou tenté çà et là par la discorde ou la violence.