Une liturgie eschatologique - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Une liturgie eschatologique

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En regardant hier la cérémonie de canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre, j’ai eu brusquement l’intuition de ce qu’est le temps tout à fait singulier de la liturgie. Il faut peut-être une démonstration de cette ampleur pour prendre conscience des coordonnées supra-terrestres d’une action sacrée qui nous projette dans un espace qui est celui même de la foi. Paradoxalement, mon sentiment s’est encore renforcé en lisant sur quelques sites de discussion les réactions de personnes tout à fait incrédules, qui exprimaient, parfois brutalement, leur incompréhension de cette cérémonie qu’elles considéraient comme inutile. Eh bien, oui, c’est toute la question ! « Pour nous, dit saint Paul, notre cité est dans les cieux ; de là nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ,qui transformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps glorieux par le pouvoir efficace qu’il a de s’assujettir tout l’univers. » (Phil. 3,20-21)

Bien sûr, la plus humble messe quotidienne nous établit dans une situation eschatologique, elle nous fait sortir du temps, en nous faisant participer à la grande action rédemptrice qui transforme toute chose. Mais cette liturgie extraordinaire sur la place Saint-Pierre, avec cette foule qui déborde au-delà du Tibre et dans toute la ville, c’est l’actualisation sensible, visible de l’immense assemblée du ciel. Qui plus est, les deux saints proclamés signifient leur présence auprès de Dieu, ils vivent déjà de la vie qui nous est promise !

C’est bien pour cela que la liturgie est vitale pour nous, qu’elle est indispensable, qu’il n’y aurait pas de christianisme effectif sans elle. Elle manifeste concrètement que nous sommes déjà dans l’eschatologie, que le Christ, par sa résurrection, a fait exploser les limites du temps et de l’espace. L’intercession des saints, saint Jean XXIII et saint Jean-Paul II nous rend encore plus évidente cette dimension anticipatrice, qui est le suprême secret de la joie prodigieuse d’être sauvés.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 28 avril 2014.