« Tu n’as pas tellement changé » - France Catholique
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« Tu n’as pas tellement changé »

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Marc Lambron a écrit ce récit en 1995, quelques mois après la mort de son jeune frère Philippe, mort à 34 ans du sida. Pour fixer le souvenir de ce frère, il lui fallait prendre la plume ; c’était aussi une manière pour l’écrivain d’affronter la mort toujours inacceptable d’un être aimé. Si il a décidé de ne le publier que cette année, c’est-à-dire presque 20 ans après, c’est parce que Marc Lambron n’a pas supporté qu’une amie de jeunesse de son frère, Virginie Merle, alias Frijid Barjot, utilise la mort de son frère pour son combat politique.

On peut comprendre cette réaction, car une cause, si légitime soit-elle, justifie-t-elle que l’on se serve du souvenir d’un homme, en le réduisant au fait qu’il était homosexuel  ? Mais peu importe les circonstances, car elles auront au moins permis à sortir du secret un texte bouleversant sur la mort et la fraternité. C’est en effet dans la maladie et la mort que les deux frères qui n’étaient pas si proches, ont retrouvé les liens d’affection et de confiance de leur enfance.

Marc était l’aîné, celui à qui leur père a annoncé la naissance de son petit frère, celui qui a annoncé à leur père la mort de son cadet. Il raconte la maladie qui détruit peu à peu le corps et resserre l’esprit, la course pour vivre chaque instant. Il pose aussi la question de la mort, le seul événement de la vie d’un homme qu’on ne peut rejouer et l’inexorable oubli des défunts qui ne peuvent continuer à vivre que dans le cœur et la mémoire de ceux qui restent. Ce n’est pas le livre d’un croyant mais c’est celui d’un homme qui aime et cherche à se souvenir coûte que coûte de ce frère, pour l’empêcher de disparaitre définitivement.

Grasset. 15 e