Bonne année ! Pas l’année païenne et laïque, mais l’année liturgique de l’église, ce qui est beaucoup plus important. Pendant l’année liturgique, l’Église célèbre les mystères de la vie de Jésus Christ dans la liturgie, en commençant par sa naissance et en terminant par son retour dans la gloire pour juger le monde.
La liturgie, c’est la seule manière sûre que nous avons d’entrer dans ces mystères lors de nos célébrations en compagnie du Christ dans son Église. Lorsque les fidèles participent à la liturgie, « c’est d’une façon admirable qu’elle fortifie leurs énergies pour leur faire proclamer le Christ, et ainsi elle montre l’Église à ceux qui sont dehors comme un signal levé sur les nations. »
Pour nous préparer à la magnificence de la naissance du Christ, nous commençons le Temps de l’Avent aujourd’hui. Le titre ci-dessus est tiré de la Collecte de la messe d’aujourd’hui. Le prêtre prie pour que nous « allions avec courage à la rencontre du Christ ». Ses paroles mettent en avant l’enthousiasme pour aller à la rencontre du Christ lors de sa venue dans le monde, d’abord, en tant que tout petit enfant, et ensuite, comme juge du monde à la fin des temps.
Qu’on le veuille ou non, ces deux événements dans la vie de Jésus encadrent les vies de toute l’humanité. C’est de l’histoire vraie – pas simplement une idée.
Nous venons d’un passé qui a été illuminé par les événements de Bethléem et qui impose une direction à l’histoire. Ces événements marquent pour l’éternité la majesté de l’Incarnation sur notre monde et ils le font face au mal universel. Ils marquent la venue à l’existence d’une minuscule communauté qui incarne l’Oint de Dieu dans un monde terriblement hostile au Bien.
Et pourtant les événements de Bethléem signifient qu’il y a également un avenir qui brille au loin : « Il arrivera dans l’avenir que la montagne du temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines. » (Première Lecture)
La direction à suivre pour nos vies avant d’atteindre le temple de Dieu est claire. Les gens disent : « Venez, montons à la montagne du Seigneur, au temple du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers. » Il ne s’agit pas simplement de la vie future, mais du présent. Voici comment nous devons vivre dès maintenant.
« De leurs épées, [les peuples] forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. » Dans un monde tourmenté en permanence, voici un message étonnant. De plus la vie a une dimension joyeuse : « Allons dans la joie à la rencontre du Seigneur. » Nous nous réjouissons parce que le Christ est né et est mort et que le Christ est ressuscité des morts. C’est une raison suffisante pour connaître une joie profonde quotidiennement.
La qualité de vie est claire également : « C’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. » (Seconde Lecture) C’est une vie d’éveil, éveillons-nous à toutes les possibilités du moment que Dieu nous donne. Le Pape émérite Benoît nous rappelle la veille des bergers au temps de Jésus. Il relie ceci à la veille des moines fréquemment en prière.
La vie ne devrait pas admettre le péché : : « conduisons-nous honnêtement comme on le fait en plein jour. » Ceci fait référence à des choses comme vivre « sans ripailles ni beuveries, sans orgies ni débauches, sans disputes ni jalousies. » Parce que le mot « péché » ne signifie rien dans la culture moderne, il nous faut consciemment nous rendre compte de ce qui est péché, par omission ou par volonté, et avec quelle facilité nous pouvons personnellement glisser dans le péché. Comme le dit St Paul : « Revêtez le Seigneur Jésus-Christ et ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair. » *
Non seulement la vie de Jésus nous aide à faire face aux préoccupations de la chair mais elle nous aide également à affronter la fin. La vie qui consiste à suivre le Christ possède une caractéristique finale dont nous pouvons faire mention aujourd’hui au commencement de l’Avent. Pour nous la présenter, Jésus rappelle l’époque de Noé dans la Bible : « Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a tous engloutis : tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme. »
Ce qui est déconcertant dans la vie, c’est que toute l’histoire va tout simplement s’arrêter à un moment. Cet arrêt adviendra sans qu’on soit prévenu. Seul Dieu peut nous en parler parce que cela est hors du champ de la science. Et Jésus nous dit : « Vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra. »
Avec cette idée, nous arrivons à la seconde partie du temps de l’Avent : Êtes-vous prêts pour la Seconde Venue ? Ou dites-vous : Ce n’est pas le moment de m’en parler, je m’occupe de la dinde et de la décoration du sapin ?
Ce n’est pas parce qu’il veut nous faire peur que Dieu nous parle de la seconde venue. C’est parce que c’est un fait qui est très utile à connaître. Ce fait nous dit pour notre vie quotidienne : y-a-t-il longtemps que je ne me suis pas confessé ? Dois-je pardonner à mon mari ? Je ferais bien de rembourser ce que j’ai pris à mon employeur.
Profitons de ce nouveau départ ! Bonne Année !
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Frère Bevil Bramwell, est Oblat de Marie Immaculée; il est en retraite et était auparavant doyen du premier cycle à la Catholic Distance University. Il a publié Les Laïcs : Beaux, Bons et Vrais e et Le Monde des Sacrements.
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NDT – Citations : traductions de http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents et des textes du 1er dimanche de l’Avent en Français (Magnificat n° 253)
Tableau : La Vierge en prière, Giovanni Battista Salvi da Sassoferrato, c. 1645
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/advent-run-forth-to-meet-christ.html