Les bruits courent, qui annoncent que bientôt l’explosion va secouer la France dans son ensemble : la Bretagne n’est en avance que de quelques jours, annoncent les scruteurs d’étoiles.
Monsieur Hollande s’est équipé d’un pare-balle et d’une bouée de sauvetage, on ne sait jamais, afin de durer le plus longtemps possible, sauvant au moins le montant de sa retraite.
Restent les réformes jamais entreprises et qu’il faut mener à bien : qui va s’y mettre ? Les légions de l’UMP se divisent en décuries toutes hostiles les unes aux autres ; celles du PS se dissolvent dans les marais de leurs utopies carnavalesques ; Borloo et Bayrou déclinent les stances du « Je te tiens par la barbichette » ; le Front national traficote son programme, prenant à l’un, mordant sur l’autre, sans comprendre que l’heure est grave et qu’il succombera sous les gravats de ce qu’il aura si longtemps contribué à détruire.
Dans Valeurs actuelles, Éric Brinet invite le citoyen lambda à s’exiler sans que je perçoive s’il ironise ou plaide pour la Grande Évasion. J’entends dire ailleurs que les carottes sont cuites et que la révolution est en marche. D’autres prétendent que les Français sont des lâches et des inconséquents : s’ils plient sous un fardeau trop lourd, ce n’est que sous les charges qu’ils se sont réclamées à eux-mêmes à force de tout vouloir, le beurre et l’argent du beurre.
Un détail plutôt comique : parfois, il faut s’arrêter et s’offrir un moment de détente par le rire… M. Hollande donc a réclamé – qui d’autre aurait plu avoir cette idée saugrenue ? – que les abords de l’Élysée soient désormais interdits à partir de 21 heures jusqu’au petit matin : cela « jusqu’en 2015 » : réponse du gendarme de service devant les barrières. Ah ! Question : 2015 début ou fin de l’année ? Pour l’instant, silence radio sur le sujet. À moins que ce ne soit Monsieur Valls, afin de ridiculiser un peu plus son glorieux maître ?
Les passants devront donc faire un large détour pour se rendre des Champs à l’au-delà de la Place Beauvau. La marche à pied est excellente pour les neurones.
Oui, le rire est une échappatoire… Ou un linceul ?
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Le dimanche est fait pour l’homme, non l’homme pour le dimanche. De même la loi d’un moment peut ne plus se justifier un siècle plus tard : ainsi de la loi du sol. Le Français reste juge de cette loi, point fait pour cette loi. Il faut donc la réformer, mais non comme il est prévu par nos braves élus, toujours à danser leur valse préférée, « La Belle hésitante » : les modifications insignifiantes seraient cautères sur jambe de plomb. Elle doit être repensée dans sa globalité et fortement durcie quant à l’octroi de la nationalité : ce point est capital, car seul susceptible de freiner durablement l’octroi de la France à ceux qui se moquent d’elle.
Que les zouaves du PS soient ou non d’accord.
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Les élus s’imaginent souvent de droit divin, même si leur dieu n’est qu’une girouette. Il faut réformer les modes d’élection, la durée des mandats : ne plus accepter comme une évidence que l’on a le droit absolu de « faire carrière en politique ». Réduire le nombre des élus. Supprimer des échelons de pouvoir.
La politique est une vocation, non une sinécure. On peut se croire destiné à la politique et n’en être aucunement digne : ce cas est trop fréquent pour que l’on se taise à ce sujet.
Il faut par la loi briser cette tendance générale à occuper les places le plus longtemps possible, soit « faire carrière ». Le remède : pouvoir être élu une fois et non deux de suite. Attendre alors qu’au moins une mandature se soit déroulée sans qu’on en soit !
Ce point serait capital en ce qui concerne les présidents de la République. Mais cinq ans c’est trop peu pour une œuvre efficace, féconde : le quinquennat selon Chirac n’a été qu’une manœuvre de circonstance suspecte. Il faut revenir au septennat, période débarrassée du souci de se faire réélire, si préjudiciable à toute bonne politique.
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La crainte générale en France : que soient oubliées les nuisances subies depuis des années. Nos élus, à l’abri de leur carrière, ont toujours pensé que le peuple devait être gouverné selon leurs propres vues et non selon les siennes. Qui avait autorisé Monsieur Hollande à mettre en l’air le mariage ? Monsieur Peillon à subvertir les enfants et les jeunes ? Madame Taubira à faire passer ses opinions par-dessus celles du peuple ? Personne, seulement eux-mêmes : l’air du « Je fais ce que je veux puisque je suis élu » ! Pour toujours si possible…
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Ce qu’il y a de plus digne peut toujours sombrer dans l’indignité : ainsi la politique en France. Le duel entre M. François Fillon et M. Jean-François Copé nous a donné la preuve qu’il s’agissait entre eux d’une affaire d’intérêts privés – la fameuse ‘’carrière’’, ou l’ambition ! – et non le souci de la France, du devoir contracté envers son peuple. L’aventure de M. François Hollande a montré à quel point l’ambition a pu dominer cette tête d’oiseau, non l’amour de notre pays.
Ces exemples devraient suffire à persuader les Français de demander une restauration décisive du statut des élus : aucun de devrait l’être sans que la preuve soit donnée de leur capacité à exercer de telles responsabilités.
Dominique Daguet





