Antidarwinisme et "design intelligent"... PASSONS À AUTRE CHOSE - France Catholique
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Le journal de la semaine

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Antidarwinisme et « design intelligent »… PASSONS À AUTRE CHOSE

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Si les auteurs ne m’avaient pas spontanément envoyé une copie de leur dernier laïus anti darwiniste, je n’aurais sans doute pas lu « Darwin’s Doubt: The Explosive Origin of Animal Life and the Case for Intelligent Design » écrit par Stephen C. Meyer (Le doute de Darwin: l’amorce de la vie animale et la question de la création intelligente). C’est le fruit du mouvement
« Intelligent Design » (conception intelligente) auquel appartient l’auteur membre du  « Discovery Institute. »

C’est un livre qui nourrit la controverse, qui promeut le combat. J’aime a dire que c’est un livre qui n’a pas été écrit pour les biologistes ni pour la communauté scientifique mais pour un public intellectuel que la vulgarisation scientifique intéresse. C’est une somme de sources pertinentes qui sont autant de munitions à lancer sans retenue sur les tranchées ennemies. Étant moi-même un amateur féru de ce sujet, j’en ai dévoré les 500 pages, ne découvrant vraiment rien de nouveau ni rien de vraiment surprenant dans l’argumentaire. Tout au contraire, je prenais le soin de vérifier point par point avec la précision d’un maitre de manœuvre.

J’étais extenué par le ton et ce en partie à cause de cette impasse idéologique. Je savais déjà comment les néo-darwinistes répondraient à chacun de ces points étant donné leur main-mise sur les canaux d’information parmi lesquels Wikipedia ; et j’anticipais la manière qu’ils auraient de présenter leurs réponses par des fadaises. Il en était bien sur de même pour le Dr. Meyer qui poursuivait péniblement, depuis des années, sa progression dans la boue du « Front Occidental ». On ne peut qu’admirer comment il a gardé son esprit intact, tout comme on doit admirer encore plus comment ils ont conservé leurs esprits sur l’autre bord.

Il existe un genre de controverse pour le grand public que le New York Times cible dans sa catégorie best seller pour chaque livre annoncé comme le nouveau « changeur de donne ». Selon moi, cela traduit une forme de triomphe du scientisme, plus insoluble que le débat sur l’évolution : tous les faits, chiffres et petits récits triviaux se terminant de manière tendancieuse dans une fin haletante anticipant l’excitation du prochain chapitre, promettant un KO encore plus percutant. C’est un style journalistique et non pas littéraire. C’est tout l’opposé de l’exaltation.

Pourtant on pourrait dire qu’en lisant distraitement, il est possible d’en tirer quelques informations. Une fois le livre refermé, je me sentais légèrement mieux instruit sur l’ère précambrienne issue des couches fossiles de Chengjiang dans la province chinoise du Yunnan; et sur la période Ediacarienne révélée dans la formation Doushantuo avoisinant Kweichow — toutes les deux nichées dans les strates de phosphates qui ont constamment préservé de fragiles tissus humains de manière extraordinaire jusque dans le détail microscopique.

Les défenseurs de « l’Intelligent Design » ont raccroché une mise à jour utile d’une controverse plus large sur cette histoire en montrant que dans la théorie néo darwinienne, le développement de la vie sur cette planète est impossible.

Le précédant livre du Dr Meyer, automatiquement rejeté par les représentants de la classe neo darwinienne a démontré l’impossibilité de la vie unicellulaire au Commencement. Les attaques étaient nourries d’arguments réductionnistes de pantins qui omettaient le point principal que nous ne pouvons pas créer quelque chose à partir de rien. Après Darwin, il est devenu nécessaire d’accepter une certaine forme de vie initiale comme un « fait acquis ». L’hypothèse de départ se construit sur la sélection naturelle qui graduellement accumule des mutations « dues au hasard ».

Ce nouveau livre prouve l’impossibilité de « l’explosion Cambrienne » – par laquelle une étonnante variété d’incroyables assemblages biologiques sophistiqués, y-compris d’évidents précurseurs de ce que nous connaissons aujourd’hui qui émergea lors d’une singulière petite coupe du temps géologique, tout autour de la planète, commençant il a près de 525 millions d’années.

Il existe une étape de l’évolution qui est pour le moment insondable. Les nouvelles créatures sont évidemment par nature différentes de n’importe lequel de leur minuscule ancêtres Ediacarien supposé ; ils sont fabriqués sur une échelle immensément plus importante et plus complexe. Les nouveaux habitants de la terre semblent arriver d’une navette spatiale de nulle part. Et il y en a tant !

La convention veut que l’on est appelle ces créatures révolutionnaires « primitive » au sens de très anciennes. Mais elles ne sont pas « primitives » au sens de simple. Il suffit de regarder les fossiles pour s’en convaincre. Ils sont non seulement d’une extrême complexité, mais aussi d’un aspect élégant, et comme n’importe quel animal « moderne », merveilleusement articulé pour une adaptation au mouvement.

Et une fois les espèces constituées, elle ne « mute pas génétiquement ». Chaque espèce se rajoute à l’univers des « chainons manquants », dans sa particularité intrinsèque. Chacune survit dans ses caractéristiques propres sur de longues périodes – jusqu’au moment ou pour une raison ou une autre l’espèce disparaitra.

Le titre de ce livre fait référence au doute exprime par Darwin sur sa propre hypothèse. Il était tout à fait au courant des preuves fossiles de cette explosion Cambrienne survenue au Pays de Galles. Il émit l‘hypothèse qu’il s’agissait alors d’un élément fossile mal répertorié – pour lequel un complément serait découvert au fil des ans en démontrant ainsi l’évolution graduelle de leur prétendus ancêtres.

Nous pouvons désormais affirmer qu’il avait ridiculement tort à propos de la preuve fossile manquante, et que plus nous en apprenons a sur l’ère cambrienne et moins plausible apparaît son argumentaire. La fenêtre de temps se réduit de plus en plus, la brèche entre le vieux microscopique jet le nouvel environnement animal apparait encore plus surprenante.

Mais ce n’est que la surface émergée de l’iceberg et nous apprenons davantage sur ce qui se cache en dessous. Il est désormais clair que la compréhension des instructions génétiques de toutes ces créatures génétiquement différentes ne s’arrête pas à leur transcription ADN. Au niveau le plus élémentaire, auquel les espèces se « différencient », les embryons ont pu se développer même quand la transcription se trouve bloquée. Il y a beaucoup plus d’inconnu sur l’élaboration des créatures que nous pouvions l’imaginer.

La tactique darwinienne était d’expliquer les macros évolutions comme une ennuyeuse extension de la micro évolution, basée sur l’analogie de la reproduction animale. Les pro « Intelligent Design » prouvent que cela est impossible. Pourtant ils ne peuvent pas l’expliquer : car nous commençons juste à prendre la théorie de l’évolution sous un nouvel angle avant qu’un autre ne s’ouvre devant nous. Tout ce système est miraculeux mais le « miracle » n’est pas un terme employé dans ce domaine.

Il est inutile de vouloir combattre la classe neo darwiniste. Comme on pu le prouver des hommes comme Simon Conway Morris (cf son remarquable site web « Map of Life »), la meilleure tactique chrétienne est d’ignorer l’ennemi humaniste séculaire, avec son programme politique athéiste mais contentons nous de publier les découvertes. Elles parlent d’elles mêmes. L’ennemi sait parfaitement qu’il a perdu et il est maintenant temps de PASSER A AUTRE CHOSE.

David Warren est l’ancien rédacteur du magazine Idler et chroniqueur à l’Ottawa Citizen. Il a une longue expérience sur le terrain dans le proche et moyen orient. Son blog, essais sur l’oisiveté, est accessible en ligne

http://davidwarrenonline.com/

Illustration : Les doutes de Darwin.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/moe-on.html