À nouveau, en ce deuxième dimanche d’août, le thème du « serviteur » dans l’évangile de Luc. « Restez en tenue de service », « gardez votre lampe allumée » (Luc, XII, 32-48)… La ‘’tenue du témoin’’, pour rester dans la tonalité de ma réflexion de cette nuit. Quant à la lampe allumée, quelle peut-elle être sinon celle de la foi ? Celle aussi de la conscience avivée par la certitude de la venue du Sauveur, certes à une heure inconnue mais assurée… La lampe unique qui diffuse la seule lumière dont nous ayons besoin…
Penser ici à ce passage de l’Apocalypse qui précise que dans la Jérusalem céleste, la seule lumière qui éclairait toutes choses, sans même qu’il y eut un soleil, provenait de l’Agneau ! Qui donc est Jésus ? Il le dit en un autre passage : « Je suis la Lumière », cette lumière qu’il ne faut surtout pas abandonner « sous le boisseau », c’est-à-dire cachée à la vue de tous… Le chrétien, par la foi, demeure en la présence du Christ, Verbe éternel incarné pour notre salut, Lui, « lumière née de la lumière » comme le précise notre Credo, symbole de Nicée.
Foi qui ne va pas sans l’espérance, hors de quoi l’amour perdrait vite la foi…
Notre pape François souffre de voir tant de chrétiens se comporter sans courage dès qu’il s’agit de brandir cette torche au milieu de nos ténèbres : il est vrai que le courage manque, hélas trop souvent parce que le chrétien de base ne sait que répondre quand il est interrogé par des incroyants… Parfois d’une façon sympathique, parfois avec un sourire ironique qui le déstabilise, parfois d’une manière totalement négative, ce qui fait penser au psalmiste interloqué qu’on puisse lui opposer un hostile et lamentable « où est-il ton Dieu ? »…
Pourquoi donc les chrétiens de France sont-ils pour la plupart incapables de dire les raisons de leur adhésion au Christ ? Pourquoi la simple demande d’expliquer la « Parabole du semeur » les met-elle dans un embarras qu’ils ne connaissent pas lorsqu’il leur faut, par exemple, justifier ou rejeter la politique de Monsieur Hollande…
Questions que je me pose, sans doute maladroites : est-il possible de penser, sans heurter certaines susceptibilités, que la manière de faire comprendre aux enfants l’enseignement du Christ doit être imparfaite ou insuffisante ? Aux adultes ? Ou de dire que l’entraînement au témoignage n’est pratiquement jamais organisé par les paroisses ? Les méthodes contemporaines de formation des commerciaux ne pourraient-elles pas être utilisées afin de développer une capacité latente mais jamais mise en œuvre ? Répondre en effet ne s’improvise pas, pas plus qu’être en mesure d’oser prendre la parole devant ne fut-ce qu’une ou deux personnes.
Je me souviens de prêtres auteurs d’homélies très savantes mais dont je ne gardais en ma mémoire que des bribes parce que le cadre même de ces homélies-conférences n’était pas particulièrement adapté à l’événement divin qui se préparait : cependant, en d’autres heures et lieux, alors que le prêtre ne m’avait qu’éclairé succinctement, en à peine dix minutes, sur des obscurités apparentes de telle ou telle parabole, telle ou telle expression de Jésus, je lui restais pour toujours reconnaissant parce que soudain cette page ou une autre m’avait soudain et enfin paru évidente… Lumineuse !
Il me semble que cet aspect de nos offices comme de nos pratiques est à repenser, vu la décadence des connaissances chez les chrétiens d’aujourd’hui : et je crois que si l’on améliorait de façon claire, nette, dynamique, vivante cet enseignement là, on donnerait ou redonnerait à nos frères chrétiens le goût, sans hésiter ou bafouiller, de témoigner de la vérité qu’est en Lui-même Celui que nous aimons et que nous voulons suivre !
Je reviendrai sur cette question en écrivant sur le Linceul de Turin, document qui nous a été directement donné par le Corps du Christ enfoui dans son tombeau : il n’existe que peut d’outils d’évangélisation qui lui soient comparables. Mais pourquoi ne s’en sert-on pas ? Par ignorance ? Invalidité facile à éliminer. Manque de confiance ?
