Chemin entrepris à la fin des années 90 à l’initiative de quelques fondateurs et responsables de mouvements, la démarche d’Ensemble pour l’Europe regroupe à présent 250 communautés et mouvements de différentes confessions chrétiennes. « Comme souvent pour les initiatives inspirées par l’Esprit-Saint, explique Gérard Testard – président de Fondacio de 1991 à 2008, délégué pour la France d’Ensemble pour l’Europe – le mouvement Ensemble pour l’Europe a émergé de façon progressive. » La première étincelle remonte à la lointaine Pentecôte 1998, qui a vu rassemblés à Rome à l’invitation de Jean-Paul II, des milliers de membres des nouvelles communautés et mouvements chrétiens. Chiara Lubich s’était alors engagée, au nom des Focolari et des fondateurs réunis ce jour-là, à poursuivre ces liens de communion entre eux tous, au service de l’Eglise. Ces liens se sont poursuivis depuis lors entre les responsables, avec également des rendez-vous réguliers dans les différents pays, signes d’un réel désir d’unité exprimé par les fondateurs et responsables présents en 1998 place Saint-Pierre : Andrea Riccardi (San’Egidio), Jean Vanier (L’arche), Michael Marmann (Schönstatt), Don Giussani (Communion et Libération)… Dès l’année suivante, des groupes d’autres confessions chrétiennes s’associaient à la démarche.
Les grands rassemblements
Des rendez-vous importants ont jalonné ces années. En 2004, dix mille personnes, appartenant à 150 communautés et mouvements chrétiens étaient réunies à Stuttgart, avec des rendez-vous simultanés dans une centaine de villes européennes. Des personnalités politiques et religieuses y étaient intervenues, dont Romano Prodi, alors président de la Commission européenne, et le cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Andrea Riccardi avait déclaré à cette occasion : « Les charismes, les dons de Dieu, nous poussent sur la voie de la fraternité universelle, qui est pour nous la vocation la plus profonde de l’Europe (…) La fraternité n’est autre que l’amour évangélique vécu entre tous, toujours renouvelé, en commençant ici et maintenant. » Le 12 mai 2007, pour le deuxième rendez-vous international, 9000 personnes se retrouvaient à Stuttgart, représentant 240 mouvements, avec là encore, des rencontres en simultané dans des dizaines de villes européennes. L’année 2009 était marquée par des événements nationaux, dont une rencontre à Paris ; le 16 mai, plus d’un millier de personnes de 25 mouvements, étaient réunies à la Mutualité « Pour une Europe de la fraternité ». Tandis qu’en 2010, des rencontres régionales avaient lieu dans les différents pays.
Trois raisons de s’intéresser à l’événement
Ensemble pour l’Europe poursuit son chemin, avec une nouvelle étape, le 12 mai 2012. C’est un événement qui, au premier abord, peut sembler complexe. Un rendez-vous international, des rendez-vous régionaux dans plusieurs pays européens… Pourquoi s’y intéresser ? D’abord, parce que cette démarche, qui se poursuit dans le temps, a permis de resserrer les liens entre les mouvements engagés dans l’aventure, une trentaine en France ; chacun des mouvements prenant sur soi de sortir de sa « chapelle » pour vivre quelque chose avec d’autres. « Nous avons besoin les uns des autres » affirme Gérard Testard. Ensemble pour l’Europe n’est pas un mouvement : c’est une communion profonde entre croyants qui proviennent d’expériences très diverses. »
D’autre part, à Bruxelles et dans les différentes villes, en plus des déclarations et réflexions sur l’Europe, de nombreux témoignages seront donnés ce jour-là, d’actions réalisées en faveur de réfugiés, de marginaux, au service de la paix, de la vie, de la sauvegarde de l’environnement, etc. Autant d’initiatives positives qui peuvent (re)donner à beaucoup des raisons d’espérer en l’Europe : non pas parce qu’elles sont extraordinaires mais parce qu’elles sont portées par un élan commun.
Enfin, il y a l’aspect œcuménique. La participation d’autres confessions est plus important en Allemagne, mais il est bien marqué en France aussi, en Alsace par exemple… Gerhard Pross, de l’YMCA (Association chrétienne de jeunes très importante en Allemagne), déclarait en 2007 : « Nous sommes émerveillés par l’extraordinaire diversité spirituelle dont Dieu a doté son peuple en le créant (…). N’ayons pas peur de ce qui est différent ou étranger (…), et que cette richesse ne reste pas enfermée entre les murs des Eglises et des communautés. »
Ensemble pour l’Europe, le 12 mai 2012
Rassemblement international à Bruxelles. Martin Schultz, le nouveau Président allemand du Parlement européen, y interviendra sur le thème de « L’Europe des peuples ». Parmi les autres intervenants, figurent Herman Van Rompuy, Président du Conseil européen, Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne, Andrea Riccardi, actuellement ministre du gouvernement italien pour la coopération et l’intégration…
Rendez-vous dans une douzaine de villes de France, dont Paris, Lyon, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Le Mans, Créteil (cf site www.ensemblepourleurope). Entre 17 et 18 heures, les participants pourront suivre en direct, par liaison satellite, le programme de Bruxelles.
Ensemble, relever les défis
« Une des intuitions d’Ensemble pour l’Europe consiste à permettre aux communautés de vivre un échange au niveau des dons et des charismes qui sont les leurs. Echange et communion ne diminuent en rien l’identité de chacun. Au contraire, la communion vraie révèle la beauté de chaque mouvement. Chacun est comme un trait de lumière venant du ciel destiné à éclairer un aspect de la vie de ce monde. Le fait d’être unis et d’avancer ensemble permet naturellement de mieux relever les défis missionnaires, levain qui fait lever la pâte. »
Gérard Testard – extrait de « Quelle âme pour l’Europe ? Ed. Nouvelle Cité