Les 26 et 27 novembre 2010 , dans le cadre du cinquantenaire des indépendances, et avec le label de la commission Toubon , le Partenariat eurafricain a organisé à l’Académie des sciences de l’Outremer, avec des spécialistes africains et français, une confrontation sur la façon dont les manuels scolaires destinés aux jeunes français et aux jeunes Africains relatent l’année 1960.
Ce n’est pas la même histoire qui est enseignée aux uns et aux autres. La contextualisation est différente, les jugements souvent opposés.
Les manuels français s’adressent aux classes de 3e et de Terminales. Ils accordent une place relativement modeste aux indépendances africaines et opposent volontiers les indépendances accordées (Afrique francophone) et les indépendances conquises par la violence (Algérie). Ils insistent sur la façon dont la France à aidé l’Afrique à gérer sa nouvelle liberté grâce à l’aide technique des coopérants français. Ils s’interrogent aussi sur les difficultés et les guerres que l’Afrique a connues après les indépendances et les maux dont elle souffre comme le montre aujourd’hui le drame ivoirien.
Les manuels africains sont destinés aux classes de CM2 qui sont pour beaucoup une fin de scolarité. Ils mettent en avant la participation active des Africains, intellectuels ou forces syndicales et politiques à la « conquête » de leurs indépendances. Ils tentent de restituer l’atmosphère de fête qui accompagne ces jours glorieux mais sont peu prolixes sur ce qui s’est passé après.
Bref deux mémoires différentes qui contribuent à élargir le fossé entre jeunes Français et jeunes Africains et qui obligent à s’interroger sur la possibilité d’une histoire décomplexée.
Les actes et l’ensemble des extraits des manuels français et africains qui ont servi de supports aux travaux de l’atelier ( plus de 200 pages avec illustrations) peuvent être envoyés contre un chèque de 20 euros à l’ordre de Carrefour des Acteurs Sociaux, 103 avenue Parmentier – 75011 Paris.
