Noël, c’est les cadeaux ! - France Catholique
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Le saint Curé d'Ars
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Noël, c’est les cadeaux !

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Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Suis-je en train de participer à la furie consumériste qui a pollué tout notre Avent ? Dire : « Noël, c’est les cadeaux ! » C’est culpabilisant pour ceux auxquels il reste à dénicher aujourd’hui des objets quasi-introuvables parce qu’ils n’ont pas anticipé… C’est attristant pour ceux qui, vivant seuls, risquent de ne rien avoir dans leurs souliers…
Suis-je devenu fou ? Non ! Une petite voix surgie de mon enfance continue de murmurer que l’essentiel à Noël, ce sont les cadeaux. C’est vrai qu’à moi au moins on n’a pas menti avec le barbu rouge et ses sornettes… C’était Jésus – m’avaient toujours dit mes parents – qui venait au beau milieu de la nuit de Noël déposer dans nos chaussures sagement alignées les cadeaux tant attendus…

Leur ouverture au petit matin était un acte de foi. Et la transition s’est faite tout naturellement : N’est-ce pas Dieu, créateur de toute chose, qui donne l’existence ? N’est-ce pas le Christ qui fait toute chose nouvelle ? Et puis « Que n’as-tu que tu n’as reçu » ? C’est finalement par procuration divine que nous donnons… On ne trompe pas un enfant en associant Jésus aux cadeaux.
D’ailleurs, à Noël, l’essentiel, c’est Lui. C’est l’Emmanuel notre cadeau personnel et collectif. Le Présent du Père, espéré depuis des millénaires. Comme la perle rare, Jésus vaut tous les trésors du monde.
Alors, retournons la question : quel cadeau de naissance allons-nous faire au Messie ? Enfant, je faisais avancer (parfois reculer) mon santon, un petit mouton, chaque soir de l’Avent, selon le bilan de la journée : bonne ou moins bonne action…

Devenu adulte, qu’apporter à Jésus à la crèche ?

Eurêka ! Je pense avoir trouvé. Le plus magnifique cadeau que chacun peut lui faire c’est : un rien.

Vous avez entendu : il faut que je prépare mes riens. Je veux dire, mon vide, mon indigence, mon incapacité, mes limites, mes peines, ma solitude peut-être… Tout ce qui a besoin d’un sauveur. Tout ce qui fait de moi un pécheur, un malade, un pauvre ! Voilà le plus bel échange qui puisse advenir à Noël : Jésus vient avec les mains pleines de miséricorde (un cœur qui se penche sur nos misères), et nous, en retour, nous arrivons avec notre misère, les mains vides, ouvertes pour recevoir et l’âme assoiffée. Cadeau ! Présent ! Présence…

Et c’est le cœur à cœur tant attendu !

Joyeux Noël !