Grands problèmes et petites actions - France Catholique
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Grands problèmes et petites actions

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Ce qui m’a frappé dans le voyage du pape à Chypre où il a présenté l’instrument de travail de la prochaine assemblée synodale sur les Eglises du Moyen-Orient, c’est l’importance qu’il a attaché aux mille activités poursuivies par ces Eglises. Il a expressément dit : « vous contribuez d’innombrables manières au bien commun, par exemple par l’éducation, le soin des malades et l’assistance sociale et vous travaillez à la construction de la société ». Le frappant, c’est le rapport de l’activité menée par telle Eglise, paroisse, communauté religieuse au bien commun et à la construction du pays. La mission de l’Eglise est bien entendu, dans le monde arabe comme ailleurs, d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Selon des moyens adéquats aux circonstances et face à l’impossibilité d’une évangélisation directe dans les pays où les musulmans sont majoritaires, il s’agit de montrer que le message chrétien est au service de l’homme, de tout homme pour le développement intégral dans sa personnalité et dans la société. D’où l’importance du témoignage et le témoignage de la charité. La charité n’agresse personne, touche toute personne et donne la force de croire que, malgré la laideur et les difficultés du monde, l’amour est et sera toujours victorieux dans le cœur des hommes.

Ne soyez pas étonné si j’emploie le mot de charité. Réhabilitons-le car la charité, c’est Dieu lui-même. Dieu est amour. La charité consiste à se faire proche de celui qu’on rencontre, qu’on n’a pas choisi mais qui est là. C’est pourquoi les œuvres de l’Eglise sont multiformes : l’école gratuite pour les enfants pauvres et les crèches, l’aide aux mères, les dispensaires, l’accueil des handicapés, le soin des malades et des vieillards, le service des déplacés, des réfugiés et des victimes de tous les conflits. La charité touche toute personne indépendamment de sa religion et de ses convictions. Mais la charité n’est charité que quand elle voit Dieu dans le pauvre et quand ce que l’on fait est fait avec l’amour de Dieu. Aimer efficacement l’autre est une expérience spirituelle.

Combien cette expérience est fructueuse ! Comme telle l’Œuvre d’Orient ne gère rien, ne possède rien. Elle soutient des quantités de petites actions qui sont menées jusque dans les plus petits villages, dans les régions les plus désolées, chez les gens les plus déshérités. J’appelle cela la capillarité de la charité. C’est Dieu lui-même qui rejoint tout homme. Quand vous donnez à l’Œuvre d’Orient, vous permettez à une communauté de là-bas d’agir au plus près du terrain. Vous établissez une chaîne d’amour entre vous, ceux qui agissent et ceux qui bénéficient de l’action. Soyons comme Saint Vincent de Paul : quand on lui demandait au soir de sa vie ce qu’il aurait aimé faire, il répondait : « davantage ». Faisons davantage ; faites davantage pour les chrétiens d’Orient.


Chronique de Mgr Ph. BRIZARD à Radio Notre-Dame, jeudi 1er juillet 2010 à 6 h 34, samedi 3 à 6 h 24 et 7 h 25, dimanche 4 à 17 h 25 et mardi 6 à 16 h 55