Les Eglises apostoliques - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Les Eglises apostoliques

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En ces jours de fête où nous célébrons les saints Apôtres Pierre et Paul, tous deux patrons de l’Eglise romaine, notre Eglise mère, et où seront organisés de grands rassemblements diocésains autour de quelques ordinations, saisissons l’occasion de pénétrer davantage son mystère, de mieux l’aimer et de servir sa mission. Rappelons-nous que l’Eglise est née de la mission apostolique ; à l’origine, notre Eglise doit tout aux missionnaires venus d’Orient pour nous évangéliser. Disons les choses autrement, « toutes les Eglises particulières, qu’il s’agisse du Moyen Orient ou du reste du monde, prennent leur source dans l’Eglise de Jérusalem unie par l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte ». Et nous voilà ramenés à l’Orient.

Disons nous une bonne fois que nous ne pouvons pas nous passer de l’Orient pour approfondir notre foi. Elle nous est transmise à travers des traditions qui s’enracinent en Orient. Quand je dis tradition, je dis que la foi nous est transmise par des gens qui l’ont vécue et qui ont eu le souci de nous transmettre aussi leur vécu marqué bien sûr par leur civilisation. Un Grec ne s’exprime pas de la même manière qu’un copte ou qu’un araméen. Il faut avoir cela à l’esprit quand on veut comprendre les Eglises orientales, leurs bigarrures et aussi leurs divisions.

L’unique question, la grande question qui donne à l’Eglise ou aux Eglises leur raison d’être, c’est l’annonce de Jésus-Christ Sauveur « qui s’incarna en cette terre d’Asie ». Les divisions qui survinrent au 5ème siècle tiennent à cette nécessité de dire exactement Jésus-Christ dans des cultures différentes. Ainsi naquirent les Eglises qu’on appelle aujourd’hui, d’une part, « l’Eglise Apostolique Assyrienne d’Orient » et, d’autre part, «les Eglises Orthodoxes Orientales », c’est-à-dire les Eglises copte, syriaque et arménienne qui étaient appelées autrefois « monophysites ». Ces divisions ont souvent eu lieu pour des motifs politico-religieux. Ces problèmes christologiques ont été surmontés de nos jours par les Déclarations christologiques communes entre les Papes et les Patriarches de l’Eglise assyrienne d’Orient et des Eglise orientales orthodoxes (copte, syriaque et arménienne). Cependant, l’unité de foi au Christ ne fait pas encore l’unité de l’Eglise.

Plus tard, à partir du 11ème siècle, il y eu le Grand Schisme qui sépara Rome de Constantinople, l’Orient orthodoxe de l’Occident catholique. Là encore les motifs politico-culturels ont joué un grand rôle ; de fait les peuples se connaissaient de moins en moins, et cela dure encore aujourd’hui. C’est que nous sommes impliqués si nous voulons tendre vers l’unité. Cherchons à nous connaître. Le prochain synode à Rome nous en donne l’occasion et les moyens.


Chronique de Mgr Ph. Brizard à Radio Notre-Dame jeudi 24 juin 2010 à 6 h 34, samedi 26 à 6 h 24 et 7 25, dimanche 27 à 17 h 55 et mardi 29 juin à 16 h 55