En Éthiopie, pays de la mythique reine de Saba, le christianisme est fort d’une histoire presque deux fois millénaire. Chaque chrétien connaît l’histoire du baptême de l’Éthiopien par Philippe dans les Actes des Apôtres (8,26-40). En Éthiopie, le premier évêque fût nommé dès l’an 316, et le monachisme s’est installé à partir de l’an 500. Les églises de Lalibela, creusées à même le roc, ont été construites au 12e siècle et sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Aujourd’hui, la population de ce pays du Nord-est africain est à près de 60 pour cent chrétienne. La majorité est membre de l’Église orthodoxe éthiopienne. Il n’y a qu’environ 0,8 pour cent de catholiques. Cependant, ces derniers y accomplissent 90 pour cent du travail social et caritatif.
Dans le village de Niko, qui fait partie du vicariat apostolique de Gambella, l’activité de l’Église catholique n’a commencé qu’en 2008, mais elle a été bénie en peu de temps par l’implantation d’un apostolat florissant. Par ailleurs, l’Église fait beaucoup pour aider les gens à améliorer leurs conditions de vie. La localité, située à 800 kilomètres à l’ouest de la capitale Addis-Abeba, compte 4 500 habitants. Pendant la mousson, qui dure de juin à septembre, une grande partie de la localité, qui s’étend au bord d’un fleuve, est inondée et n’est plus accessible. La malaria est très répandue et il y a très peu de gens qui savent lire et écrire. Toute la région est à l’abandon et la population vit dans une grande pauvreté. De plus, il y a des conflits entre les différentes ethnies. Du côté religieux, les gens appartiennent majoritairement à des religions tribales traditionnelles. Cependant, beaucoup d’entre eux s’intéressent maintenant à la Bonne Nouvelle de Jésus Christ et souhaiteraient en apprendre plus à son sujet.
Construire pour une religion qui unit
Petros Tesfaye, le curé, nous écrit : « L’Église catholique est l’Église qui unit toutes les ethnies (…). Les gens vivent en dessous du seuil de pauvreté, mais ils sont très heureux d’être chrétiens catholiques et leur foi est forte. Le nombre de catéchumènes ne cesse d’augmenter. » Selon lui, il est particulièrement important que les pauvres et les défavorisés fassent l’expérience de leur dignité d’enfants de Dieu. Dans cette perspective, la construction d’une chapelle est donc grandement souhaitée par le père Tesfaye. Cela fait longtemps qu’il enseigne, à l’ombre d’un arbre, aux nombreuses personnes qui veulent maintenant se faire baptiser. Il y a actuellement 375 personnes qui se préparent au baptême et à la première communion. Dans d’autres villages aussi, les gens demandent à être instruits dans la foi catholique.
La chapelle qu’il souhaite construire serait à l’écart des zones qui sont inondables pendant la mousson, afin que les catéchèses et les messes n’aient plus à avoir lieu en plein air. C’est surtout pendant la mousson que les fidèles ont besoin d’un toit au-dessus de la tête, mais également lorsque le soleil brille tous ses feux, impitoyable : l’arbre offre trop peu d’ombre. Par ailleurs, les fidèles se sentent désavantagés de ne pas avoir d’endroit afin d’honorer Dieu. Les gens ont, spécialement en Afrique, une profonde conscience de la sacralité des lieux.
Les habitants de Niko sont donc prêts à collaborer, de leurs mains, aux travaux de construction. Ils veulent apporter par eux-mêmes le bois, les pierres, le sable, et participer à la construction. Ils sont même prêts à donner quelque chose du peu d’argent dont ils disposent pour que Dieu ait sa maison au milieu d’eux ! Mais leurs modestes moyens ne sont pas suffisants, et c’est pourquoi le père curé Tesfaye demande notre soutien. Un appel auquel nous comptons répondre !
http://www.acn-aed-ca.org/2-francais/findex2.htm