3016-Abonnements de solidarité avec les retraités - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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3016-Abonnements de solidarité avec les retraités

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Le plus grave problème concerne nos amis les plus anciens. C’est celui des maisons de retraite, dont les prix excèdent les pensions (spécialement les pensions de reversion). Or ces maisons n’ont généralement prévu aucun budget pour un journal comme le nôtre. Peut-être s’abonnent-elles à Télé-7jours ou Paris-Match ? On sait moins que ce phé­no­mène touche aussi de nombreuses re­ligieuses qui, abonnées parfois depuis 30 ou 40 ans à France Catholique, se trouvent re­­­groupées dans une nouvelle maison où on leur enjoint de lire désormais Le Pèlerin ou La Vie ou, au mieux, Famille chrétienne qui correspondent mieux au goût général… Il s’agit, nous ont confié certaines, dans des lettres très douloureuses, d’un lourd sacrifice… Mais que dire ? Ainsi que nous l’écrit une sœur, responsable d’un monastère dominicain de la banlieue parisienne : Les frais d’abon­nements de la maison sont à saturations. Avec tous nos regrets…

Les anciens curés, voir les évêques, ne sont pas à l’abri de ces mesures d’économie un peu sévères. Ainsi celui-ci, qui fut longtemps évêque outre-mer, doit nous écrire : En réponse à votre lettre de relance, je dois hélas répondre que je termine mes 92 ans ; cela est bien encombrant. Lecteur assidu, depuis tant d’années, je vous félicite, vous encourage à tenir. Mais l’économie m’est imposée…

Les prêtres en activité ne sont parfois pas beaucoup mieux lotis, ainsi celui-ci, résidant dans une région très rurale : Vous m’aviez bien aidé, l’année dernière, à remettre à jour l’abonnement à France Catholique qui m’était alors offert par Mme C.-.C. de Paris. Et je vous redis ma gratitude pour ce service, car je reste particulièrement attaché à France Catholique pour tout ce qu’elle m’apporte chaque semaine sur le plan spirituel, en plus du culturel, et son analyse si juste de l’actualité. Mme C.-C. ne se trouve toujours pas en condition de renouveler l’abonnement. Aussi, je prends la liberté de vous en faire part avec la simplicité de vous demander si vous pourriez me faire bénéficier d’un nouvel abonnement offert. J’ai trop de difficultés matérielles actuellement, de santé notamment (après de dures années de mission) pour assurer ces frais. Or je regretterais de ne plus recevoir la revue. Elle me manquerait vraiment. Je vous remercie bien sincèrement de ce que vous pourrez faire pour me venir en aide ! Père Jean-Marie J.

PS : la rubrique historique sur les religieux qui soignaient, va-t-elle reprendre ?
Ou cet autre : Lecteur fidèle de France Catholique je ne peux payer mon abonnement, vu que, bien que prêtre, je suis soutien de famille. Ami de Robert Masson, qui fut mon paroissien, j’ai été surpris que vous ayez ainsi suspendu mon abonnement aussi vite. Bien que je sache que cela est un poids pour vous, j’espère pouvoir bénéficier à nouveau d’un abonnement de solidarité et même recevoir les numéros manquants… En espérant que vous pourrez satisfaire ma demande, je vous prie de croire en ma profonde communion et ma prière pour le rayonnement de France Catholique, dont j’apprécie le point de vue large et réaliste.

La semaine dernière, nous avons reçu cette lettre de Madagascar : Je vous pré­sente tous les vœux de nos sœurs qui lisent la revue France Catholique. Que Dieu vous apporte toutes les grâces dont vous avez besoin pour vous-même, vos familles et, pour le journal, qu’il trouve de nouveaux abonnés. Pour nous, Sœurs de St-Paul de Chartres, nous vous redisons notre grande reconnaissance de recevoir régulièrement votre revue, très appréciée de toutes. Comme chaque année, je vous demande si vous pouvez renouveler l’abonnement qui se termine en février. Travaillant au milieu des très pauvres, dans un pays pauvre, nous ne pourrons pas, encore cette année, vous envoyer l’argent nécessaire pour un tel renouvellement. Car il nous faut avant tout procurer à manger à nos nombreux malades, lépreux et tuberculeux et à leurs familles. La sœur française qui nous écrit ainsi, reçoit France Catholique à Madagascar depuis 1963, d’abord comme abonnée payante, puis, depuis quelques années, grâce à un abonnement de solidarité. Les organismes de solidarité français ou internationaux limitent leur aide – comme il est normal – à ce qui est le plus visiblement nécessaire. L’abonnement aux journaux pour garder un lien avec la France ne figure évidemment pas parmi ces priorités.

Pour en revenir aux laïcs. Beaucoup doivent choisir désormais notre tarif le plus bas – Mon épouse étant décédée en juillet 1986, je vis seul. Mon âge, 86 ans. La modicité de mes moyens et les frais entraînés par mon état de santé vous expliquent le choix du tarif d’abonnement petit budget. Mais il n’y a pas à s’excuser, cher vieil abonné, de choisir le tarif qui nous permet de vous garder parmi vous ! Une dame précise : Je regrette que ma faible pension (225 euros par mois) ne me permette plus d’envisager un réabonnement à France Catholique. C’est clair !

Cet abonné très ancien, doit nous écrire : Veuillez me pardonner si je ne me réabonne pas cette année à FC. Non que je n’apprécie pas les qualités de ce journal !!! Notamment les articles de Tugdual Derville, Gérard Leclerc, Alice Tulle, etc., (les dessins de Chaunu, plein d’humour et de pertinence, me semblent toutefois avoir le défaut de n’être pas à même d’évangéliser Sarkozy, Royal… qui en auraient bien besoin !) Mais je suis obligé à des réductions drastiques, ayant une retraite inférieure au smic et bien des charges.

Cet autre précise : Finalement, nous n’allons pas renouveler notre abonnement. Nous aimons beaucoup France Catholique mais, financièrement, nous ne pouvons pas assumer cette charge supplémentaire parce que nous devons aider nos enfants (une famille de bientôt 10 enfants) dont le Papa est ébéniste. Donc, ce n’est pas que nous nous désintéressons de la revue et de son avenir, au contraire. C’est avec un grand regret que nous prenons cette décision d’y renoncer, pour un temps au moins…
Heureusement, tous nos abonnés ne sont pas des retraités ou des religieux retraités à faibles revenus ! Cependant ce problème se pose d’une manière désormais presque intolérable et devait donc vous être révélé. Depuis bien longtemps nous n’ac­cordons – malheureusement – plus au­cun abonnement de solidarité nouveau. Mais désormais nous sommes en difficulté pour maintenir ceux qui concernent nos amis les plus anciens et qui ont fait preuve, eux-mêmes, durant souvent des décennies, d’une solidarité à toute épreuve. Ce serait bien notre tour. Mais aujourd’hui nous ne pouvons pas suivre. Alors, peut-être ces témoignages toucheront-ils certains abonnés de la nouvelle génération et nous permettront-ils de faire face à une obligation morale à l’égard de certains des plus anciens ?