3132-Un groupe de filles à Lourdes pour la visite du Pape - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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3132-Un groupe de filles à Lourdes pour la visite du Pape

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Vendredi12septembre

Étudiante à Toulouse et n’ayant jamais rencontré Benoît XVI, je désirais profondément me joindre à un groupe de jeunes pour aller à la rencontre du Saint-Père pour le 150e anniversaire des apparitions de Lourdes. Le centre Loubeïac m’a offert cette chance puisqu’Isabelle et Juliette en charge de ce centre culturel de l’Opus Dei à Toulouse, avaient justement organisé ce voyage. Une trentaine de jeunes, de Toulouse et d’ailleurs y participaient. En plus de voir le Pape, c’était l’occasion de découvrir des jeunes catholiques toulousains !

Je me rends donc au RDV à 17 heures pour un départ en voiture à… 17 h 45, il fallait attendre les retardataires et en profiter pour faire connaissance. Arrivées à Lourdes, nous nous dirigeons vers l’hôtel du Calvaire, non pas pour y dormir, (nous dormirons sous la tente !) mais afin d’assister en direct au discours de Benoît XVI devant les jeunes réunis sur le parvis de Notre-Dame de Paris, place Jean-Paul II. C’est à tous les jeunes qu’il s’adresse ! L’hôtel ayant accepté de nous laisser regarder KTO à cette occasion, nous tentons donc de ne pas perdre une miette de ce que le Pape a à nous dire. Il nous confie deux trésors : l’Esprit-Saint et la Croix du Christ. Nous nous réjouissons de trouver un Pape qui s’adresse aux jeunes de manière aussi directe et attendons alors avec impatience qu’il nous rejoigne dans la ville de sainte Bernadette. Nous nous dirigeons justement vers la grotte où la Sainte Vierge est apparue à la petite bergère.

Samedi 13 septembre

Après une nuit fraîche et rythmée au son des coups de maillets des Espagnols venus monter leurs tentes dans la bonne humeur, nous découvrons le camping du centre des jeunes totalement occupés. Il était pourtant bien calme quand nous nous sommes couchées quelques heures plus tôt. Nous nous rendons alors pour 9 h 30 à la messe internationale. Quelle joie de partager cette messe où les différentes langues parlées nous font prendre conscience que les chrétiens sont nombreux et prêts à franchir les frontières pour célébrer ensemble l’Eucharistie ! On peut lire sur les écrans géants la traduction de ce qui est dit en différentes langues. Mais nous pouvons aussi tous parler la même langue comme le prouve le sublime Ave Maria repris par tous pour clôturer la célébration. A la sortie, le groupe se divise : certains vont à la grotte, d’autres au chemin du Jubilé, ou encore se recueillir dans la basilique. En ce qui me concerne, je choisis le chemin du Jubilé et même si les lieux sont fermés ce jour-là pour des raisons de sécurité, cela ne nous empêche pas de prier devant chaque lieu attaché à sainte Bernadette.

À 13 heures il est temps de se retrouver devant la basilique pour déjeuner contre les grilles disposées pour tracer le chemin du Pape. Nous ne quitterons pas notre place jusqu’à 19 heures car nous sommes bien décidées à accueillir Benoît XVI. De nombreux journalistes nous interrogent « Pourquoi est-ce si important de voir le Saint-Père d’aussi prêt ? » Maelis, la plus expressive de nous toutes, répond immédiatement que le représentant de Dieu sur terre, le chef de notre Église va arriver et qu’il est donc tout à fait naturel que nous soyons là à préparer son accueil. Prières, discours de Benoît XVI à lire ou relire (des JMJ ou de Paris), nous avons de quoi faire. L’attente ne s’avère pas n’être qu’une partie de plaisir. En effet, 6 heures d’attente sous la pluie, nous sommes mises à l’épreuve ! Enfin à 19 heures, après une dizaine d’hélicoptères – tous acclamés, Benoît XVI se trouve dans l’un de ceux-ci. Les écrans géants s’allument pour nous montrer l’arrivée du Pape, le parcours de la papamobile qui rejoint la grotte où nous l’attendons sur son passage. L’attente en valait la peine, nous recevons bien plus que ce que nous sommes venues donner : nous croisons le regard rempli d’Amour et de sérénité de Benoît XVI qui passe là, juste à un mètre de nous. Une constatation s’impose immédiatement : les mots nous manquent pour exprimer ce que nous ressentons chacune respectivement. Nous avons alors jusqu’au discours du pape de 21 h 30 pour nous remettre de toute cette après-midi bien particulière !

Devant une marée de parapluies le Pape nous parle alors tout simplement de Lourdes : les apparitions, les conversions, les miracles. Ce lieu ne manque pas de richesses. Le pape ne part pas tout de suite après la bénédiction : il reste avec nous, lui en silence, les jeunes l’acclamant « Benedetto ! ». Quand il se retire, je décide de me diriger vers la veillée mais j’ai alors quelques difficultés : je ne sais pas où elle est et j’ai perdu mon groupe. Je finis par suivre des jeunes qui connaissent le chemin vers la Cité Saint Pierre. Par bonheur, à peine arrivée, je tombe nez à nez avec mon groupe. C’est la communauté de l’Emmanuel qui anime la veillée où les jeunes laissent éclater leur joie. Après deux témoignages de jeunes, le cardinal Barbarin, tout jubilant, vient nous parler, avec son ton légèrement gouailleur et saccadé. Le courant passe bien avec les jeunes. Il nous invite à préparer, chaque semaine, l’Évangile du dimanche, comme le Saint-Père le fait depuis deux jours avec nous, souligne-t-il. Il nous explique pourquoi il faut lire l’Évangile : tout simplement parce que pour évangéliser, il faut connaître l’Évangile ! Il ne s’agit pas d’aller parler aux gens de manière vague, notre mission est de leur apporter la Vérité et celle-ci ne s’improvise pas. L’Évangile est à connaître en profondeur. Il nous parle par exemple de l’apôtre Thomas pour nous expliquer qui il est vraiment. Nous ne retenons souvent de lui que le fait qu’il a voulu voir le Christ pour croire en sa résurrection racontée par les autres apôtres. Cela pousse à dire « Moi je suis comme saint Thomas ! » quand nous voulons voir pour croire. Mais Mgr Barbarin nous montre que saint Thomas, c’est avant tout l’apôtre le plus courageux. Pourquoi n’était-il pas enfermé comme les autres qui avaient peur le soir où Jésus leur est apparu ? Si nous sommes comme saint Thomas, nous avons un sacré courage, nous dit le primat des Gaules. Il nous invite alors à écouter ce que le Seigneur a à nous dire et ouvre ainsi la nuit d’adoration du Saint Sacrement.

Dimanche 14 septembre

5 h 00 ! Après une petite sieste de 3 heures nous nous dirigeons vers la Prairie où le Pape va célébrer la messe à 10 h 00. Il fait encore nuit mais nous sommes déjà très nombreux. Quelle chance, Isabelle nous a réservé très tôt à l’avance des places dans le carré jeunes qui se trouve juste devant l’autel. Le jour se lève avec un beau rayon de soleil qui ne nous quittera pas pendant toute la durée de la célébration.

L’homélie du Saint-Père est sans aucun doute le moment le plus fort que je garderais de mon week-end. J’ai été particulièrement touché par la manière qu’il a eue de nous décrire la beauté de la Sainte Vierge et par le souhait qu’il a formulé pour les jeunes d’une « vie heureuse et pleine de sens. » Cette expression peut paraître évidente mais l’on oublie souvent que la dure recherche du « sens » est essentielle au bonheur de nos vies. Le Pape s’est à plusieurs reprises durant la messe adressé aux jeunes et à chaque fois ceux-ci ont répondu présent immédiatement : pas de doute, le courant passe au risque de surprendre les journalistes présents.

Les différentes interviews des jeunes au cours de ce week-end ont en effet montré que les mauvaises langues avaient bien tort de ne pas miser sur le rapport de Benoît XVI avec les jeunes. Non les jeunes ne vivent pas dans une nostalgie incurable de Jean-Paul II ! Et pourquoi cette obsession à vouloir le comparer à son prédécesseur inlassablement ? Benoît XVI reste lui-même et les jeunes ne lui ont jamais demandé d’être la copie de Jean-Paul II. Il me semble que les jeunes ressentent le lien très fort que Jean-Paul II a créé avec la jeunesse et qui ne se défait pas avec Benoît XVI. Pour ma part, si je ne ressens pas chez Benoît XVI l’énergie que dégageait Jean-Paul II, cela ne m’empêche pas de trouver chez lui quelque chose d’autre : la sérénité principalement. C’est un Pape très apaisé qui s’adresse à nous avec douceur pour nous parler des sujets les plus difficiles. Mais les journalistes continuent à nous interroger sur sa rigueur, allant même jusqu’à interpeller un jeune qui vient de communier après une génuflexion. Mais les jeunes continuent de répondre qu’ils se sentent parfaitement libres et que Benoît XVI n’est pas rude mais seulement intransigeant quand il s’agit de nous enseigner la Vérité. Nous ne voulons pas de démagogie. Les journalistes reviennent alors sur la messe en latin ; on leur répond que c’est parce que c’est le pape de l’Unité qu’il tient à ce que les différentes liturgies puissent être dites au sein de l’Église catholique. « Notre expérience ne colle pas à leurs idées fixes sur Benoît XVI, ce n’est quand même pas de notre faute ! » s’exclament certaines qui aimeraient bien passer à d’autres questions. Benoît XVI nous a laissé tellement de messages entre Paris et Lourdes où l’on a retrouvé une profonde continuité : un appel à la prière, un appel au témoignage dans tous les lieux que nous fréquentons, un encouragement à ce que chacun suive son appel propre que ce soit au sacerdoce, à la vie religieuse, ou au mariage.

Le message est clair : « Je vous fais confiance. », « Je vous confie la croix du Christ. » Benoît XVI ne nous a pas donné la recette d’un bonheur facile et immédiat. En nous confiant comme trésor la croix du Christ, il nous offre un véritable chemin pour une vie heureuse et pleine de sens.

Thérèse COUSTENOBLE