3084-Côte d'Ivoire - France Catholique
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Saint Benoît, un patron pour l'Europe
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3084-Côte d’Ivoire

Le 4 octobre, nous invitons les Parisiens à assister, à la paroisse St-Christophe de Javel (XVe), à un colloque de l'Aide à l’Église en Détresse, sur le thème ô combien passionnant pour tous nos amis : "A-t-on encore le droit d'évangéliser ? Prosélytisme, dialogue interreligieux et autres défis". Le colloque sera présidé par le cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. On y entendra les interventions de Mgr Vingt-Trois, Mgr Rey, Mgr Cat­tenoz, Gérard Leclerc, Fabrice Hadjadj... Entrée libre. Inscription obligatoire auprès de Véronique Belle : belle@aed-france.org ou 01 39 17 30 25
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Le Jubilé de l’AED avec le diocèse aux Armées


« Guerre et paix », un titre tolstoïen très à propos, aurait sans doute été plus opportun pour la Côte d’Ivoire qui cherche à résoudre le conflit qui la divise depuis cinq ans. C’est précisément dans ce pays déchiré que le Jubilé de l’AED a été fêté pour le diocèse aux armées, en la vigile de l’Assomption, dans la basilique Notre Dame de la Paix.

L’AED (Aide à l’Eglise en Détresse) fête cette année son 60ème anniversaire et nous avons proposé aux évêques français de se joindre à nous pour célébrer cet événement. Tout au long de l’année, des messes présidées par l’évêque du lieu ont ponctué ce Jubilé (par exemple la messe à Notre Dame de Paris avec Mgr Vingt-Trois le 17 juin) et continueront de le faire (Lyon le 7 octobre, Versailles le 1er décembre pour ne citer que celles-là). Mgr Patrick Le Gal, évêque aux Armées françaises, a également souhaité participer à cette fête, tout en privilégiant l’idée d’une messe jubilaire sur un théâtre d’opérations.

La Côte d’Ivoire était tout indiquée : les forces françaises y sont encore importantes, le pays chemine réellement vers la paix (même si rien n’est jamais gagné) et le lieu choisi pour la célébration, la basilique Notre Dame de la Paix, est en soi tout un symbole. C’est donc là, le 14 août au soir, que la messe jubilaire fut célébrée avec, au milieu des pèlerins ivoiriens et des pays alentour (notamment la Guinée), la présence de quelques deux cents militaires français, dont le Général Clément-Bollée, commandant les forces françaises de l’opération Licorne.

Cette célébration renvoyait avec force aux origines de l’AED, au départ une Œuvre de réconciliation après le traumatisme de la seconde guerre mondiale. Seule Notre Dame de la Paix a pu susciter une telle Œuvre et aujourd’hui encore, seule Marie peut nous donner, en Jésus, le don de la Paix. Le lien avec l’Europe de l’Est, première région de mission de l’AED, était assuré par la présence du père Skuza, recteur polonais de la basilique, et par la diffusion à la fin de la messe du 15 août d’un enregistrement de Jean-Paul II, plus précisément des paroles qu’il avait prononcées lors de l’inauguration de la basilique en 1990. Il suffisait de fermer les yeux pour l’imaginer en cette basilique, parmi nous !

Construite dans la capitale, Yamoussoukro, la basilique était le cœur spirituel du pays, même si la guerre a fortement diminué l’importance des pèlerinages. En son temps, le coût de sa construction avait créé une polémique, à laquelle Houphouet-Boigny avait répondu en substance : « Elle a coûté le prix de deux Mirages. Si j’avais dépensé cette somme pour la guerre, personne n’aurait rien dit. Je consacre cette somme pour la paix, et tout le monde me tombe dessus… ».

Cet investissement pour la paix n’aura malheureusement pas été suffisant pour éviter la guerre, qui a coupé le pays en deux. Un fragile cessez-le-feu a été garanti par la présence des forces françaises et celles de l’ONU. Aujourd’hui, le pays est officiellement en paix et réuni. L’Eglise est sortie renforcée de cette épreuve, car elle a su transcender les divisions et se mettre concrètement au service de tous, dans une situation économique et sociale fortement dégradée. « La crise politique a poussé les fidèles à se rassembler autour de l’Eglise non seulement pour trouver la paix et la consolation, spirituelle et matérielle mais aussi les façons pour sortir de cette situation » déclare Mgr Jean-Pierre Kutwa, archevêque de Gagnoa, qui rajoute : « Les perspectives de l’évangélisation en Côte d’Ivoire sont bonnes, vus les nombreux signes de vitalité de l’Eglise locale ».

Le travail ne manque pas, notamment pour répondre à l’activité des évangéliques (8 %) et pour résister à l’influence croissante des musulmans (38 %). Le conflit n’était pas religieux mais certain faits parlent d’eux-mêmes : lorsque M. Ouattara (musulman) a été Premier Ministre pendant trois ans (1990/93), le nombre de mosquées a été multiplié par deux, les subventions à l’Enseignement catholique ont été supprimées et la plupart des nominations politiques ont concerné des musulmans …

Notre Dame de la Paix, priez pour nous.

Marc Fromager

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