3081-Nicaragua : faire entendre la voix de l'Evangile - France Catholique
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3081-Nicaragua : faire entendre la voix de l’Evangile

Face aux changements politiques récents, l’Eglise demeure attentive, ne craignant pas de faire entendre sa position sur les grands défis actuels.
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Dans ce pays, près de 80 % de la population vit avec moins de deux dollars par jour, et 35 % est analphabète. Daniel Ortega, qui a dirigé la révolution sandiniste de 1979 à 1991, a été élu président en novembre 2006, sur la promesse de lutter contre la pauvreté et la corruption.

Ancien militant de la cause athée, Daniel Ortega cite désormais régulièrement les Evangiles, le Christ, et le terme « frères » a remplacé celui de « camarades » dans son vocabulaire. A de nombreuses reprises, il s’est affiché avec le cardinal Miguel Obando Bravo, archevêque émérite de Managua, qui fut l’un des adversaires les plus déterminés du régime marxiste.

Tout en souhaitant « l’ouverture d’un dialogue formel » avec les Etats-Unis, ses meilleurs amis politiques n’en restent pas moins Castro, Morales et surtout Chavez, qui lui a promis un plein appui. Un réel changement est-il possible dans ces conditions ?

Pendant ce temps, le Nicaragua est entré à nouveau, depuis le 26 octobre 2006, dans le groupe resserré des nations qui n’admettent l’avortement sous aucune forme. Sur 193 états membres des Nations Unies, 189 permettent l’avortement thérapeutique quand la vie de la femme est en grand danger. Le Chili, le Salvador, Malte et à présent, après plus de 100 ans, le Nicaragua, sont les uniques pays du monde où l’interruption de grossesse est illégale sans aucune exception.

Mgr Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, avait invité les députés du Nicaragua à maintenir le veto sur l’avortement thérapeutique en leur rappelant qu’il s’agissait d’un engagement assumé « avec le peuple » et que la pénalisation de l’avortement thérapeutique avait été une demande populaire qui avait recueilli plus de 200 000 signatures. « Si aujourd’hui nous approuvons une loi qui dit qu’il est possible de tuer des enfants, demain il y aura une autre loi, celle sur l’euthanasie, qui permettra de tuer les personnes âgées », avait déclaré l’archevêque.

Reste le problème crucial de la pauvreté. Le cardinal Obando Bravo a lancé un appel : « Les droits humains sont violés non seulement par le terrorisme, la répression, les assassinats, mais aussi par l’existence des conditions d’extrême pauvreté et par des structures économiques injustes qui génèrent d’énormes déséquilibres. Pour cette raison, le développement est le nouveau nom de la Paix, selon les termes de Paul VI. La paix est notre œuvre : elle exige notre action décisive et solidaire. Elle est surtout un don de Dieu, elle exige notre prière ».

Les services auprès des pauvres se multiplient et l’Eglise est souvent en première ligne. A Santa Rosa et à Tzitapa, régions rurales et banlieues de la capitale Managua, les religieuses carmélites distribuent chaque jour un repas chaud à 180 enfants. En outre, les enfants apprennent à connaître la Bible, à s’adapter à la vie en société et à prendre soin de leur corps. Les plus petits sont accueillis dans une crèche et les malades peuvent recevoir des soins dans leurs dispensaires. Autre exemple : Don Luke Mata, prêtre nord-américain, consacre plusieurs heures par jour pour assister, écouter et connaître les habitants d’une région particulièrement pauvre. Cela est d’autant plus apprécié que les prêtres sont rares, surtout dans les zones difficiles d’accès. Au Nicaragua en effet, même si 90 % de la population est catholique, on compte seulement un prêtre pour 80 000 habitants.