2997-Socialistes et homoparentalité - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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2997-Socialistes et homoparentalité

Les principaux leaders de gauche vont intègrer dans leurs programmes le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels.
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Les 25 et 26 octobre s’est tenue à Paris la « 3e conférence internationale sur l’homoparentalité”, à l’initiative de l’Association des Parents et futurs Parents Gays et Lesbiens (APGL). Le titre de la réunion suggère une cause humanitaire d’envergure planétaire. Il révèle surtout la volonté du lobby homosexuel d’imposer son institutionnalisation. Avec succès, à en juger par l’empressement avec lequel certains responsables politiques lui emboîtent le pas. Car, dans leur course à l’Elysée, les éléphants du PS ont tous plus ou moins monté le pavillon arc-en-ciel.

Le député Vert, Noël Mamère, célébrant du premier « mariage » homosexuel, le 5 juin 2004, peut ironiser, sur le PS qui le « déclarait hors-la-loi et qui est en train de proposer, à travers des motions, l’ouverture du mariage aux personnes du même sexe ». Le maire de Bègles est venu encourager l’APGL à « ne surtout pas relâcher la pression » jusqu’en 2007, année des présidentielles, pour faire avancer « le droit à l’homofamille ».

Et, en effet, les batailles préliminaires au prochain congrès PS du Mans voient s’accélérer la surenchère. L’un des deux « pères » du Pacs, Patrick Bloche, se réjouit de voir la motion de François Hollande, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et Jack Lang revendiquer « le droit de s’adapter aux réalités nouvelles et notamment tenir compte de l’homoparentalité ». Dès mai 2004, DSK avait pour ainsi dire « tué le père », en contestant son ancien Premier ministre, Lionel Jospin, qui prenait parti contre le mariage et l’adoption homosexuels. Même Henri Emmanuelli a lâché du lest, acceptant, dans la formulation qu’il partage avec Vincent Peillon et Arnaud Montebour pour le Nouveau Parti Socialiste, d’ »avancer sur la question de la parentalité homosexuelle et la reconnaissance du droit à l’adoption « .

C’est du côté de Laurent Fabius, lui qui avait démarré le premier, en décembre 2003, qu’on peut observer un subtil mouvement de recul : ménageant l’hostilité à l’homoparentalité de son nouvel allié, Jean-Luc Mélanchon, il se borne à annoncer « de nouvelles évolutions allant dans le sens de l’égalité des droits « . Deux femmes, et non des moindres, font exception. Présidente de la région Poitou-Charente Ségolène Royal juge depuis longtemps « disproportionné » le débat sur le mariage homosexuel. A propos de l’homoparentalité, elle a réclamé, en mai 2004, « du temps pour réfléchir ». Quant à Elisabeth Guigou qui avait nié, comme Garde des Sceaux au moment du Pacs, qu’il puisse ouvrir le droit à l’adoption, elle partage visiblement la même réticence.

L’une et l’autre constatent sur le terrain, que ces débats heurtent une bonne part de la majorité silencieuse, celle qui fait les élections.

En tablant sur ce « sujet de société » pour retrouver le chemin du pouvoir, les présidentiables font-ils le bon calcul ? Incapables de s’entendre sur les questions sociales au point de les délaisser, ne risquent-ils pas de décourager un électorat naturel autrement plus nombreux que les militants gays ? C’est leur hypermédiatisation parisienne qui transforme la question du mariage et de l’adoption homosexuels en revendication obsessionnelle.

Le succès en province de l’Appel des maires pour l’enfance, lancé avec quatre collègues par Franck Meyer , maire de Sotteville-sous-le-Val, pourrait inciter les politiques à regarder les choses autrement.

La pétition inquiète l’Association des maires de France qui a tout fait pour étouffer sa médiatisation, interdisant même à ses initiateurs une tribune au prochain Congrès des Maires de France. Déjà 12.000 d’entre eux ont pourtant signé contre le mariage et l’adoption homosexuels. Et parmi eux figurent des milliers de maires de gauche…

Le pari de leurs leaders nationaux de jouer à plein contre les repères de la famille traditionnelle, se faisant les marionnettes de quelques groupes, au risque de négliger les droits des enfants, ne paraît pas gagné d’avance. Et même la surexposition du sujet peut finir par lasser un électorat plus soucieux de ses conditions de vie que de réinventer la famille, au risque de la détruire.

Trugdual DERVILLE