2990-Un nouvel "ordre moral" - France Catholique

2990-Un nouvel « ordre moral »

2990-Un nouvel « ordre moral »

En Belgique, une loi autorisant l’adoption des enfants par les couples homosexuels est en passe d’être adoptée. Ceux qui auraient à y redire n’ont qu’à bien se tenir...
Copier le lien

Bruxelles, samedi 10 septembre : alors que se déroulait la première manifestation des opposants au projet de loi sur l’adoption homosexuelle, le bourgmestre de la capitale célébrait un mariage gay de VIP. Lissy Gröner, député européenne allemande de 51 ans avait choisi de profiter de la loi belge pour « épouser » sa compagne. Tout un symbole : alors que ses opposants en sont réduits à le contester dans la rue, le lobby homosexuel se situe déjà du côté des institutions.

Car le mariage homosexuel est tout ce qu’il y a de plus légal en Belgique, qui fut, en novembre 2002, le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas, à le légaliser. La question est désormais de savoir si la Belgique va suivre la surenchère espagnole en autorisant également les couples gays à adopter.

Dans tous les pays d’Europe, les revendications homosexuelles monopolisent ainsi l’attention, et les deux camps ont parfaitement compris qu’il leur fallait jouer sur les distorsions légales entre les Etats, les uns pour accélérer, les autres pour freiner – ou inverser – les réformes. La « Marche pour la famille » bruxelloise avait d’ailleurs le soutien du Forum espagnol de la famille, organisateur du gigantesque rassemblement madrilène du 18 juin. L’un et l’autre événement, quoique non-confessionnels, étaient parrainés par les Conférences épiscopales de leurs pays respectifs.

Mais la comparaison a ses limites : on était bien loin, le 10 septembre, de la fièvre espagnole du printemps dernier. Point de marée humaine, on pouvait s’y attendre, dans une Belgique où les chrétiens ont souvent tendance à se montrer discrets.

Mais on assiste peut-être à un réveil : la liste des personnalités politiques, universitaires et religieuses qui ont apporté leur soutien à la manifestation bruxelloise dénote un rassemblement qui va bien au-delà des franges jugées extrêmes de la société. L’avenir dira si un vent de contestation peut se lever pour stopper la montée des privilèges qu’un petit nombre de citoyens bien organisés tentent d’obtenir. Les exigences de ces derniers apparaissent exagérées à un nombre de plus en plus grand d’observateurs. Voire dangereuses : les enfants étant devenus l’enjeu central du débat, après des années de dénégations.

Certains relèveront que ce n’est pas en cédant qu’on éteint une « pulsion victimaire », moteur qui s’auto-alimente de ses succès, réclamant toujours plus. Et quand celui qui se prétend victime dispose des rênes du pouvoir, il a tendance à en abuser sur le mode répressif. C’est à ce titre un véritable chassé-croisé planétaire qui est en passe de s’opérer. Partout où des réformes législatives ont changé la donne, l’enseignement, la police, la justice sont sollicités pour imposer « l’ordre moral » du lobby homosexuel. En France, des membres du gouvernement ne cachent pas leur embarras lorsqu’ils rencontrent les autorités ecclésiastiques : celles-ci leur font remarquer que la logique de certaines réformes pourrait bientôt les envoyer en prison.

Ailleurs, dans les zones du sud de la planète où la « culture gay » peine à s’implanter, c’est un néocolonialisme idéologique qui tend à s’exporter. On apprenait le 24 août que l’île des Caraïbes d’Aruba, qui appartient au Royaume des Pays-Bas, était sommée de reconnaître le mariage entre personnes du même sexe, par la décision de la Cour d’Appel des Antilles néerlandaises, donnant gain de cause à un couple de lesbiennes.

Quelques jours plus tard, un porte-parole de l’armée britannique annonçait la première participation officielle de son institution à la Gay Pride anglaise. Prompt renversement de tendance, quand on sait que jusqu’en janvier 2003, les forces armées britanniques étaient autorisées à renvoyer les militaires homosexuels.

Bienvenue aux
“sado-maso” !

On se demande jusqu’où les bénédictions politiques peuvent aller dans ce domaine : le 30 août 2005, on apprenait que le maire homosexuel de Berlin, Klaus Wowereit, avait signé un mot d’accueil pour un rendez-vous sado-masochiste et fétichiste réunissant pas moins de quinze mille personnes : « Nous sommes fiers que des gens d’origines et mœurs diverses se sentent bien dans la ville et fassent la fête ensemble » leur avait-il écrit.

Le quotidien berlinois de centre-gauche Tagesspiegel se permettait tout de même de protester : « Il s’agit de la propagation, de la commercialisation et de la radicalisation de la violence sexuelle ». Pour une fois, les choses étaient remises à leur juste place.utres pour freiner – ou inverser – les réformes. La « Marche pour la famille » bruxelloise avait d’ailleurs le soutien du Forum espagnol de la famille, organisateur du gigantesque rassemblement madrilène du 18 juin. L’un et l’autre événement, quoique non-confessionnels, étaient parrainés par les Conférences épiscopales de leurs pays respectifs.

Mais la comparaison a ses limites : on était bien loin, le 10 septembre, de la fièvre espagnole du printemps dernier. Point de marée humaine, on pouvait s’y attendre, dans une Belgique où les chrétiens ont souvent tendance à se montrer discrets.