2984-Homophobie: de quel peur parle-t-on? - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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2984-Homophobie: de quel peur parle-t-on?

Est-ce céder à la paranoïa que de penser que la France donnera bientôt la possibilité aux couples homosexuels de bénéficier du régime du mariage républicain, avec faculté d’adopter des enfants ? Force est de constater en tout cas que les dénégations des politiques sont faibles.
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Après les Pays-Bas, la Belgique et le Canada, l’adoption, le 30 juin, d’une loi instaurant le mariage homosexuel en Espagne porte à quatre le nombre des pays ayant « brisé le tabou ». Dans trois d’entre eux – la Belgique faisant exception – la loi inclut le droit à l’adoption d’enfants. En autorisant dès 1989 un « partenariat enregistré » le Danemark fut précurseur, bien avant le pacs français de 1999. Successivement, le Portugal, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont suivi ce mouvement. L’adoption est même autorisée outre-Manche.

En France, c’est comme « célibataires » adoptants ou par l’utilisation des
techniques artificielles, qu’elles soient « bricolées » à domicile ou obtenues en Belgique, que des couples homosexuels peuvent obtenir des enfants. La Suède vient à son tour d’autoriser les lesbiennes à avoir recours à l’insémination artificielle et à la fécondation in vitro. Aux Etats-Unis, seul le Massachusetts reconnaît le mariage gay, les tentatives californiennes de 2004 qui inspirèrent le maire de Bègles s’étant soldées, comme en France, par leur annulation en justice.

Peu à peu, dans les pays « développés », la pensée dominante impose aux esprits l’effacement de la distinction entre homme et femme comme élément structurant la société. De nouvelles « autorités morales », à l’image d’Amnesty International, applaudissent comme un progrès cette évolution au nom du « principe d’égalité réelle ». Et voilà les Eglises réduites à la protestation, impuissantes à faire valoir le droit des enfants, quand elles ne sont pas à leur tour mises en demeure de célébrer des mariages religieux homosexuels, là où l’union civile est déjà entrée en vigueur.

En France, la nouvelle vague rose semble irrésistible. Jose-Luis Zappatero est un modèle pour les socialistes. Là où la dominante libérale-libertaire ne permet plus une claire distinction entre droite et gauche, cette « question de société » leur apparaît une aubaine. D’autant qu’ils bénéficieront de puissants relais médiatiques.

Quant à l’actuelle majorité, elle semble en passe de baisser les bras. Dominique de Villepin, s’il se déclare opposé au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, prend soin d’ajouter la mention « à titre personnel » qui fragilise la crédibilité de sa déclaration. Comme son prédécesseur à Matignon, il se sent obligé de surenchérir : « La priorité, c’est de lutter contre toutes les formes de discrimination, dont les homosexuels sont encore trop souvent les victimes ». Et il faut noter l’hommage qu’il rend à la gauche au surlendemain de la Gay-Pride : « Le Pacs a permis de progresser dans la voie du respect et de la tolérance. Je présenterai des mesures prochainement pour l’améliorer ». Que signifie son vœu que « le débat puisse se poursuivre en toute sérénité » ? Des conseillers ministériels de l’actuelle majorité avouent que l’origine de ces propos est bien la peur. Le lobby homosexuel, implanté dans chaque parti, tétanise et terrorise. Cependant son audace irrite. Et même à gauche, malgré les discours convenus. Avant les élections régionales, tel candidat socialiste se laissait aller à confier son exaspération à un collègue du camp opposé, se disant écœuré du clientélisme gay sévissant en certains lieux, en certaines villes, dans son propre parti ! Certains prédisent que le voile se lèvera bientôt sur la rareté des « victimes de l’homophobie ».

L’emblématique Sébastion Nouchet qui dit avoir été incendié par des barbares est désormais suspecté d’être un mystificateur (l’Express du 23 mai). Ce fait-divers a pourtant déjà produit ses effets avec la création de la Halde, structure gouvernementale anti-discrimination installée le 23 avril.
S’il y a quelque chose de profondément vrai et d’attristant dans le mot homophobie qui constitue depuis des années l’imparable sésame du lobby gay, c’est qu’il instille partout de la peur vis-à-vis des personnes homosexuelles. Et il n’est pas certain qu’elles y trouvent plus de respect.

Chacun, sur ses gardes, censure sa liberté d’expression. L’hypocrisie s’installe. Mais pas totalement : les leaders féministes qui réclament la priorité à la lutte contre le sexisme ont osé protester contre les privilèges, jugés indus, obtenus par les gays…

Trugdual DERVILLE