1,4 milliard de baptisés - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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1,4 milliard de baptisés

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© Pascal Deloche / Godong

Certes, il est réjouissant de voir le nombre de catholiques continuer d’augmenter, selon le nouvel Annuaire statistique de l’Église, établi à partir des registres de baptêmes. Les fidèles catholiques ont progressé plus rapidement que la population mondiale, pour atteindre 1,4 milliard de personnes ! En incluant les autres chrétiens, protestants et orthodoxes, le christianisme demeure ainsi la première religion au monde (2,5 milliards), contre 1,8 milliard pour l’islam. Et ce ne sont pas uniquement des chiffres abstraits, mais la vie divine qui continue de se répandre dans les âmes depuis plus de 2000 ans, à partir de la Passion et de la Résurrection du Christ, étendant ses ramifications sur tous les continents !

Mais pas au même rythme… Si l’Amérique, Nord et Sud, compte près de la moitié des baptisés dans le monde, c’est l’Afrique qui progresse le plus, notamment dans des pays comme le Nigeria – qui est aussi un de ceux où les chrétiens sont les plus persécutés. Confirmant ainsi l’adage sur la fécondité des martyrs…

Une crise de la foi ?

Cependant, il convient d’y regarder de plus près, pour ne pas en rester à une photographie instantanée, et dresser des perspectives utiles pour l’avenir. Car si l’Afrique voit croître également son nombre de prêtres, les entrées au séminaire, elles, augmentent plus faiblement, signifiant à terme un ralentissement, voire un tarissement…

Ce qui est hélas déjà le cas sur tous les autres continents : le nombre de séminaristes diminue partout dans le monde, et particulièrement en Europe (-4,9%). Il y a donc lieu de s’interroger sur cette relative perte de vitalité de l’Église universelle : a-t-on affaire à une crise de la foi et de son contenu, dont il conviendrait de tirer les leçons pour inverser la tendance ? Dans son dernier livre, Au-delà des fractures chrétiennes (Salvator), Philippe d’Iribarne, directeur de recherches au CNRS, livre une analyse très instructive à cet égard, sur l’existence d’un « néo-christianisme », qui oublie le salut par la Croix et opère une « lecture idéologique de la Sainte Écriture », inclusive, fraternelle et accueillante, mais qui oublie l’existence du mal et la doctrine du péché originel.

Pourtant, ajoute l’auteur, la Bible nous avait prévenus depuis longtemps, depuis le Déluge au moins, « quand le Seigneur vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées de son cœur se portaient uniquement vers le mal à longueur de journée » (Gn 6,5). Rien de nouveau sous le soleil depuis lors… Sauf qu’il convient de ne pas baisser les bras en oubliant qu’il y a un combat spirituel à mener, avec pour arme la parole de Dieu, vivante et « plus tranchante qu’une épée » selon saint Paul, pour départager le bon et le mauvais dans les passions humaines.

Quant à la Croix, il s’agit de redécouvrir qu’elle est aussi un signe de victoire, celle que nous fêterons à Pâques. Dans une paroisse de montagne sans prêtre, un petit groupe de personnes ferventes ne s’est pas laissé abattre et a prié le chapelet chaque semaine pour retrouver un pasteur. Ce qui lui fut donné, d’une manière très improbable. Car rien n’est impossible à Dieu !