Vivre un Avent catholique - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Vivre un Avent catholique

Traduit par Bernadette Cosyn

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Il est temps de se remettre de l’élection et de regarder où se trouve la véritable espérance. Quittant le spectacle des attachements par procuration que l’on nous a offert l’an passé, nous faisons face à la préparation de la grande fête de Noël, célébrant le don que Dieu nous fait de sa tendresse.

Passer du temps par média interposé avec une célébrité – quel que soit son parti politique – qui veut nous représenter au niveau local, de l’état ou du gouvernement national, c’est tenter d’échanger une partie de leur vie et de la nôtre, alors que notre temps sur terre est court. Il ne peut exister de relation plus superficielle. A part acheter un produit approuvé par quelqu’un que nous ne connaissons pas vraiment, mais qui est célèbre pour quelque raison.

Puisque nous souhaiterons toujours ardemment avoir quelque chose en quoi placer notre espérance, mettons notre espérance dans le Seigneur. L’Avent nous conduit plus profondément dans cette relation véritable.

Benoît XVI nous a dit : « l’Evangile n’est pas simplement la communication de choses qui peuvent être connues, c’est un message qui fait arriver des choses et change la vie. La sombre porte du temps, de l’avenir, a été grand ouverte. Celui qui espère ne vit plus de la même manière, celui qui espère a été gratifié d’une nouvelle vie. » Cet Avent, ces prochaines semaines qui clôturent l’anno Domini 2016, peut changer notre vie, bien plus qu’aucun des Avents que nous ayons connu.

Le temps de l’Avent est le moment d’apprendre à espérer de façon différente. Au-delà de la vie par procuration offerte par les célébrités et les choses matérielles, nous pouvons accorder davantage d’attention à l’explosion d’espérance de Dieu s’incarnant dans notre monde – et par là entrant en contact avec nous directement.

Une petite purification est ici nécessaire ; après tout, nous traitons avec le Créateur de l’Univers qui nous aime sincèrement. Mais notre conscience est encombrée de diverses choses, certaines qui méritent une part de notre attention et d’autres qui n’en méritent aucune.

Nous allons, très bientôt, célébrer la gloire de Sa venue, mais avant cela, préparons-nous pour être capable de voir Sa gloire, parce que – à travers ce que nous faisons ou négligeons de faire – nous pouvons bloquer cette vision. Par les temps qui courent, nous ne voyons pas toujours les choses clairement, nous ne les comprenons pas très bien. Et notre culture est très habile à obscurcir cette part de la vie, elle jette de la poudre aux yeux.

Les Ecritures et l’enseignement de l’Eglise, quand ils ne sont pas faussés par nombre des pré-supposés inconscients véhiculés par notre culture (et dans un sens par toute culture humaine) nous donnent le juste sens de l’humilité (la confession aide), le juste sens de notre commune humanité (aider un sans-abri), le vrai sens de la merveille à venir au soir de Noël.

Il est parlant que, à cette époque de l’année, nous soyons dans la nécessité de rectifier notre sens du merveilleux. Un couteau qui coupe un oignon en tranches ne provoque pas en nous d’émerveillement devant les réalités ordinaires de la vie quotidienne. Ce que Dieu fait dans l’Incarnation n’est d’aucune manière comparable avec ce dont nous faisons l’expérience dans ce monde. Par sa nature même, il devrait susciter notre passion, notre attention, notre temps – bien plus, disons, que le temps que nous passons à regarder la télé.

Dieu manifeste un véritable attachement spirituel, Il n’a pas fait que partager notre existence terrestre quand Il s’est fait homme, mais dans ce processus il nous élève et nous sanctifie. Ceci est une connaissance interpersonnelle qui est supérieure à un savoir indirect ou de seconde main. Nous rencontrons quelqu’un qui nous connaît vraiment et qui veut le meilleur pour nous. Et Il nous amène à nous connaître comme nous sommes connus.

Donc, avec tant à célébrer, envoyons des cartes de Noël qui dépeignent le mystère de l’Incarnation, et non des photos de nous-mêmes que nous pouvons et devons envoyer à n’importe quel moment de l’année. C’est tout simplement un moyen d’indiquer les vrais liens spirituels impliqués par Noël, les liens qu’il faut revivifier et célébrer.

La culture commerciale trouve des substituts séducteurs pour chaque élément de la vie catholique. La quantité des cadeaux distrait de la qualité du cadeau unique du divin Fils Incarné. La culture des réceptions supplante un aspect d’une vraie célébration de l’Avent : la célébration liturgique, une célébration au cours de laquelle nous nous émerveillons devant la beauté, la bonté, la vérité – plutôt que devant l’habituelle agitation – afin de progresser vers la célébration de la vraie joie.

L’Avent nous donne également une occasion d’être touchés par les nombreuses et magnifiques œuvres culturelles que l’Incarnation a inspirées et que l’Eglise a encouragées : les milliers de Nativités, dans les musées et sur le web, les concerts du « Messie » et de bien d’autres œuvres musicales exceptionnelles qui proclament la naissance du Prince de la Paix. Il n’y a rien dans notre culture séculière superficielle qui puisse atteindre cette intensité.

L’amour de Dieu déversé dans l’Incarnation proclame notre valeur aux yeux de Dieu en dépit de notre péché et de notre concupiscence. Comme le cardinal Ratzinger l’a fait valoir, Il « nous fait nous épanouir au-delà des barreaux de notre égoïsme ». Il y a quelques semaines à peine, nous lisions l’histoire de Moïse priant alors que Josué affronte l’envahisseur. Aaron et Hur soutiennent ses bras tandis qu’il prie. Il y a une part de religion commune, collective, que nous pratiquons ensemble – et les liens se tissent à partir de Noël, quand Dieu Lui-même devient un petit bébé.

Comme Jean l’Evangéliste l’a dit en toute simplicité : « Il a planté sa tente parmi nous. » Quel événement ! Qui mérite une préparation. Cette préparation, c’est l’Avent.

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Le père Bevil Bramwell est l’ancien doyen de premier cycle de Catholic Distance University. Il est l’auteur de plusieurs livres.

Illustration : Madone à l’enfant, par Sandro di Pietro, vers 1470 [the Metropolitan Museum of Art – New York]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/11/27/a-catholic-advent/