Au lendemain du scandale de ses moteurs diesel trafiqués aux Etats-Unis – près de 500.000 véhicules équipés d’un « logiciel trompeur » depuis 2009 – pour déjouer les mesures antipollution, la firme automobile Volkswagen se trouve dans l’œil d’un cyclone économique, financier et médiatique tout à fait redoutable. Demande d’une nouvelle enquête en Europe, possibles poursuites pénales à Washington, convocation en Corée, une perte de 15 milliards d’euros de capitalisation partis en fumée à la Bourse de Francfort, un risque d’amendes cumulées de 18 milliards de dollars sans compter les frais de rappel des véhicules, l’arrêt de la commercialisation des modèles concernés outre-Atlantique, le constructeur allemand de Wolfsburg est épié comme un loup dans un bois, non seulement par le public américain, mais déjà au-delà, à travers le monde. Le moteur économique jusqu’alors très puissant de « Das Auto », fleuron et fierté de l’industrie allemande, va-t-il se gripper ? Il est trop tôt pour le dire. Toutefois, avec une image de marque en dents de scie, le capital de confiance de Volkswagen se trouve sérieusement écorné, ce qui gêne profondément Outre-Rhin. Mais personne ne peut s’en réjouir : en pleine crise mondiale, à l’heure où l’écologie est devenue une exigence quasi religieuse, un tel trouble risque d’avoir des répercussions incalculables.
